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Where is Simon ?

Alors voilà. Il y a avait un curieux vent de sud-ouest, très chaud, un truc bizarre mais assez fort avec de bonnes rafales pour faire chier sur la route. Alors voilà, il y avait Jackman et Simon, et une petite après-midi de ride prévue pour se délester d’un début de semaine fort dense (pour moi). Alors voilà, Jackman et Simon sont arrivés avec 25 minutes de retard et le temps de tourner deux âneries pour un projet futur (stay tuned guys), nous attaquons la montée en tentant de définir le programme de l’après-midi dans un semblant de démocratie fatiguée. J’ai fait un putsch et emporté le morceau, nous allions monter à la cuve (les habitués de Corbères comprendront) pour descendre sur Saint-Michel (un trail inconnu de Simon), avant de remonter à la dite cuve, d’aller fair un tour aux dolmens pour finir par la minimaxi. Genre. Tout en discutant d’une éventuelle participation à l’enduro de Corbères en mode « supermasters » pour Jake et moi, nous avons fini par atteindre le sommet et organisé l’ordre de passage en fonction de la vitesse moyenne habituelle de chacun, Simon devant, Jake puis moi.

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Vont vite les chameaux !

Passé le long passage en crête, je suis arrivé dans la première épingle m’étonnant de ne plus voir personne devant moi, au moins Jake (Simon est intouchable). Bon, me suis-je dit, ils sont à font, je vais poursuivre mon chemin. Au pylône, personne non plus. Là, je me suis dit, mince, ils vont se planter, prendre le nouveau single ouvert et finir sur la piste au lieu de remonter chercher la dernière partie du single qui arrive au petit pont. Je me suis engagé sans tarder pour voir s’ils m’attendaient dans la raquette d’où part le sentier à tout hasard. Que nenni. Donc, j’ai repris le single qui finit sur la piste, persuadés qu’ils seraient là à m’attendre. Peine perdue. Ça devenait chiant. Je me suis donc dépêché de descendre par la piste jusqu’au croisement suivant du single avec la dite piste. Personne. J’ai fini par me jeter dans le dernier bout du single pour arriver en bas pour ne trouver… Personne. Là j’ai sorti le tél, donné un coup de fil à Jake qui s’était gouré tout en haut et avait fini par retrouver son chemin. Trois ou quatre minutes plus tard, il était là. Mais pas Simon.

Bref, on on a cogité.

Cogité pour essayer de savoir comment et où Simon avait pu se gourer et comment il pourrait éventuellement réagir aux différentes options se présentant à lui. Bien sûr, il n’avait pas son téléphone. Séparant notre groupe minimaliste en deux nous entamions les recherches, Jake remontait le single en portage pendant que je le rejoignais par la piste, au cas où. Mais au croisement rien, sinon Damien qui terminait sa séance de fractionné en 29 en survolant le single. Là, on a parlé de Marc Knopfler, des accords de Money for nothing, d’une jam session prévue aujourd’hui à laquelle il fallait adjoindre un batteur, Benoît en l’occurence, des guitares que Jake devait préparer, bref, on a oublié Simon. Finalement, le plus sage était ensuite de rejoindre la voiture de Simon, compte tenu de l’heure il y était probablement retourné. À bloc sur la piste (enfin, presque) nous décidons de prendre un bout de single, j’avais prévu de rentrer et Jake risquait moins de se perdre sur la route. À l’entrée du single, au moment de remettre son casque, il me dit (en anglais) « merde, j’ai perdu la mentonnière ! Il faut que fasse demi-tour pour la retrouver ! » Ce qui semblait assez simple, elle était probablement tombée quand il remontait le sentier en cherchant Simon.

Bref. on a bien rigolé.

De mon côté, je filais jusqu’à la voiture au cimetière de Corbères, où je retrouvais Simon. Of course. Tranquillement installé dans sa caisse, vélo rangé. Je lui raconte l’histoire, lui explique que Jake nous attend à Saint-Michel parce qu’il a paumé la mentonnière de son casque et là sans se départir du flegme naturellement attribué aux citoyens de leur majesté, il lâche laconiquement : « La mentonnière ? Mais elle est là, dans la voiture… » Bref. on a bien rigolé. Le temps de retrouver Jake c’est devant quelques bières que nous avons pu reconstituer l’histoire de l’après-midi. Un peu celle du furet de la chanson. Après avoir pris la même mauvaise direction que Jake en haut du single, en allant beaucoup plus loin, il a fini lui aussi par faire demi-tour pour reprendre la bonne trace, mais derrière nous. En résumé, je pensais que j’étais le dernier mais j’étais le premier, Jake pensait être le dernier mais il était deuxième, Simon pensait être perdu et il avait raison. Ensuite, il a commis l’erreur que j’avais imaginé. Tombé sur la piste, il a emprunté le même chemin que moi avant de prendre la décision de revenir à la voiture. Il est probablement passé sur la piste, au croisement du single, entre mon passage et celui de Jake… Ne nous voyant pas arriver, il a ensuite pris sa voiture pour voir si nous ne traînions à Saint-Michel, il est probablement passé pendant que nous discutions avec Damien. Dommage que tu n’aies pas eu ton téléphone Simon, la fonction survol de Strada nous aurait offert une autre occasion de vie rigoler de cette « spicy afternoon » !

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Je rame à la Ramade.

L’affaire avait commencé comme une vidéo de vélo. Un réveil qui sonne trop tôt dans le noir, il était 5 heures, un brossage de dents, le temps de passer un short, trois épaisseurs, de rester 5 minutes devant le grille-pain éteint à attendre que le pain soit grillé et les vélos étaient chargé dans mon scenic familial sept places.

Frisquet et humide le lever du jour à Fontrabiouse.

Frisquet et humide le lever du jour à Fontrabiouse.

Avec Franck et Xavier, nous avons pris la (longue) route du Capcir, dans le noir, sous les nuages, redoutant de trouver la pluie là haut. La voiture garée on a vite compris que ça ne rigolerait pas. Il faisait 3°. Le temps de croiser les copains, de récupérer la plaque, et nous voilà à 40 à l’heure sur la route, déjà frigorifiés !

Laisse le soleil réchauffer tes muscles (en plus de la grimpette).

Laisse le soleil réchauffer tes muscles (en plus de la grimpette).

Heureusement, l’entrée sur le single quelques centaines de mètres plus tard allait nous permettre de nous réchauffer et, un peu plus loin, une fois la piste rejointe à Formiguères, d’enlever une première couche.

Les bouchons n'auront pas duré longtemps.

Les bouchons n’auront pas duré longtemps.

Ça bouchonnait un poil sur le sentier, mais une fois sur cette piste, le troupeau s’est vite étiré, chacun a pris son rythme pour arriver en haut de la première petite bosse au ravito. C’était un peu compliqué pour moi qui essayait de gérer un début de crise d’asthme, départ trop rapide certainement, qui, combiné à l’altitude, 1500 m, ne me laissait guère de latitude. Là, nous avons pu goûter la décoction miracle de Patrack (la recette est jalousement gardé, mais y’a du gingembre et pour un peu on connaitrait tous une polonaise qui en prenait tous les matins au petit déj.)

Les gens du coin tiennent à leurs champignons !

Les gens du coin tiennent à leurs champignons !

Le premier bout descendant était parfait pour se mettre en jambe, un joli single dans la forêt, l’odeur de l’humus mouillé, une trace rapide, très rapide, trop rapide. En fait. Une fois dans le fond de la vallée, atteint en quelques dizaines de secondes, nous avons pris un joli sentier à plat puis une petite bosse en poussage pour retourner une nouvelle piste devant nous amener au premier « vrai » premier point haut de la journée.

Hors piste.

Hors piste.

Et là, ce fut long. Très long. C’était peinard, d’abord, le revêtement était correct, le rendement itou, puis Laurent, Jérémy et les autres nous avaient collé un bout de vieille piste, avec de l’herbe. « Ils sont joueurs, donc on y va. » Nous sommes tous entrés dans la pente un peu raide du départ, tout à gauche, en se disant que c’était juste pour rire, que ça ne durerait pas. Mais ne fait, ça ne rigolait pas ! Un maigre replat plus tard, qui laissait reprendre quelques forces, ça repartait de plus belle. J’ai marché un peu, quelques dizaines de mètres, puis suis remonté sur le vélo pour essayer d’avancer un peu plus vite. J’étais seul à ce moment là. Franck était loin devant, Xavier, Giorgio, quelque part derrière. Je roulais un moment avec Thierry et Célia mais finissait par marcher. Y’avait probablement une dent en trop sur mon pédalier pour mes poumons encore en feu. J’ai dû pousser le vélo au moins 10 minutes.

Des racines parfaites. Même plus peur (que de mal).

Des racines parfaites. Même plus peur (que de mal).

En haut, j’ai douté, c’est vrai. Nous avons repris une piste qui descendait cette fois, la vitesse glaçant la peau sous les maillots. Puis, nous avons changé de piste, et ça remontait. Soleil, pente un peu moins raide, je retrouvais Célia et Thierry, m’arrêtait faire une photo, voire deux, avant de toucher le sommet du single. Quand même. Parti comme un mort de faim sans même m’arrêter en haut, je manquais de me satelliser dans le premier virage surpris par un peu de terre mouillée, avant de me reprendre, de m’arrêter encore faire quelques images, puis de repartir, domptant les racines, pour une fois. C’était bien bon, mais bien court.

La décoction de Patrack.

La décoction de Patrack.

Retour au ravito, encore un peu de décoction de Patrack, Franck m’avait attendu depuis un moment. Sans tarder nous filions plein gaz vers Fontrabiouse pour en terminer avec la première boucle de 24 km par un long bout de piste et quelques morceaux de singles rapides. De retour au départ, nous étions circonspects, pour le moins. Nous avions monté beaucoup pour peu de récompense en sentiers lors de cette première partie. Et de nous dire alors que nous sommes finalement drôlement exigeants, ascendant brise-burnes. Bref, nous nous engagions sans trop tarder dans la deuxième des trois boucles, celle qui comportait la plus grosse grimpette entre Réal et le col de Sansa puis une (jolie) paille pour aller chercher un single à dévaler au pied du Madres (nous étions déjà passé par là au printemps).

On n'est pas bien là ? Paisibles ?

On n’est pas bien là ? Paisibles ?

Là, j’ai ramassé pour de bon. Après la liaison le long du lac, très sympa à rouler, j’ai payé les efforts du matin, la dent en plus sur mon pédalier. J’ai appris que ça passe partout en effet, ou presque, mais moins longtemps. Je sais ce que je vais travailler cet hiver ! Même si je suis parvenu à rattraper d’autres gars dans la montée (le truc qui ne m’arrive normalement jamais, Christophe et Franck m’ont attendu un bon moment. L’entame de la descente était pourrie, enfin, le truc que je n’aime pas, des grosses caillasses qui roulent partout sous les roues. Après le refuge, c’était beaucoup plus plaisant, une large trace dans la forêt. Je n’arrivais à pas suivre Franck mais je m’accrochais dans la roue de Christophe qui m’avait accompagné une bonne partie de la montée. Après on s’est calmé.

Pas bien aisé ce passage dans la caillasse fuyante.

Pas bien aisé ce passage dans la caillasse fuyante.

Dévalant un morceau de piste à toute vitesse, nous avons été arrêtés par le motard de l’organisation. Un participant avait fait une très vilaine chute sur cette portion rapide, avait perdu connaissance et avait le visage en sang. Le temps de donner une couverture de survie, de savoir qu’on ne pouvait rien faire de plus le temps que les secours arrivent, nous avons repris notre chemin.

Paysages ouverts sur le Capcir depuis le pied du Madres.

Paysages ouverts sur le Capcir depuis le pied du Madres.

Du coup, Christophe me laissait ouvrir devant lui quand Franck avait déjà disparu. Bref, cette descente de 500 m de dénivelé est bien agréable à rouler, très vive et joueuse. Mais sur la fin, nous avons un peu levé le pied. Je savais déjà, en bas, que je ne ferai la dernière boucle, il y avait encore 500 m de d+ à prendre, j’avais vaguement mal à la tête depuis trois heures, j’aurais roulé à 2 à l’heure, ça ne valait pas la peine.

Pas mal pour se réchauffer.

Pas mal pour se réchauffer.

Je pense que tout le monde a eu un peu froid quand même.

Je pense que tout le monde a eu un peu froid quand même.

Franck et Christophe m’accompagnaient pour aller casser la croûte, une bonne fideua de montagne, j’en profitais pour chercher mes clés dix fois, boire un verre et bavarder avec les autres, ceux qui avaient fait la totalité du parcours comme des avions. Et pour une fois, je suis rentré avant l’heure en bavardant avec Franck de nos projets communs (mais j’y reviendrai), quand Xavier piquait un roupillon de première à l’arrière !

Débaliser et fermer un parcours. Tout un métier !

Débaliser et fermer un parcours. Tout un métier !

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Partager les rires.

À bien y regarder, je le disais l’autre jour, je ne suis pas cycliste. Enfin pas tant que cela. Il y a quelques jours j’ai eu la chance d’accueillir Carlos, King of Azores, à la maison. C’est lui qui avait organisé notre voyage de janvier avec Damien sur son île, Sao Miguel (vous vous souvenez le joli reportage là). Et finalement, d’avoir roulé avec lui ces quelques jours m’a rappelé combien il était important de partager. Une trace, un tracé, un boucle qu’on a mis des jours à échafauder, reconnaître, travailler, ne vaut que si le plaisir qu’on y trouve est partagé.

Partager les paysages.

Partager les paysages.

Rouler ensemble, se gorger des paysages, des bons moments, partager les emmerdes aussi, la mécanique qui souvent résiste moins à trois ou quatre que face à un type tout seul. Bavarder quand c’est possible à la montée. Rigoler et crier dans les descentes, pour partager le plaisir qu’on a eu à franchir un passage un peu compliqué, ou à réaliser un enchaînement sympa. Savoir aussi poser son cul dans la mousse, sur un caillou ou dans la poussière pour bavarder encore, se reposer, se raconter des histoires des anecdotes, donner envie d’aller rouler ailleurs, savoir aussi sortir du simple monde-univers du vélo.

Partager la bonne humeur.

Partager la bonne humeur.

J’ai conduit Carlos sur quelques traces que j’affectionne particulièrement, certaines depuis longtemps, d’autres découvertes depuis peu de temps, mais qui me semblait correspondre à ce qu’il avait envie de rouler, c’était la première fois qu’il quittait les Açores avec son bike. Et, ennuis mécaniques exceptés, nous avons passé de bon moment sur les sentiers des Pyrénées-Orientales. L’autre jour avec Damien, Simon, Jake et Carlos en route pour la descente du train jaune, nous avons causé largeur de cintre, vélo, mais aussi champignons et mis sur pied un concours de prononciation franco-anglaise… Avec mes habituels camarades de roulage, Marc et Giorgio et Franck pour les plus réguliers, mais aussi les autres, nous parlons également d’autres choses, qui n’ont rien à voir avec le vélo, le boulot, les gosses, l’actualité… Parfois c’est aussi prendre le temps de s‘arrêter sur une difficulté technique et de s’entre-aider pour parvenir à la franchir. C’est aussi partager de l’eau ou des noix et des raisins sec quand l’un de nous a un coup de mou. C’est aussi savoir lever le pied dans la montée pour accompagner celui qui ce jour là à le plus de mal.

Partager ces petites aventures.

Partager ces petites aventures.

Hier avec Jake, ce fut une autre chanson. Après avoir roulé un brin sous la chaleur, nous avons parlé de Barthes et De Saussure sous un arbre pour nous protéger du soleil. Il faut également question de l’histoire de France, de la fascination des Anglais pour Napoléon, du complexe œdipien du peuple américain… Nous discutions aussi en roulant, nous taisant quand la pente devenait favorable. Alors, j’entendais juste les rires de Jake derrière moi quand il se régalait, comme si j’avais le Joker aux trousses. Un motif de plus de rigoler une fois en bas et d’aller boire une mousse pour continuer de bavarder, jusqu’à la prochaine fois.

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Ceux qui aiment prendront le train

Damien de retour de Whistler avec sa cheville encore douloureuse, nous avons cherché une belle sortie pour notre invité des Açores, Carlos, venus tâter des sentiers des Pyrénées avant de partir comme bénévole à la Trans-Savoie. Entre le GR36 du coté de Prats Cabrera et ses plus de deux heures de grimpette qui font mal aux cannes et le « Train jaune » le choix du canari s’est vite imposé. Avec pour cette trace emblématique des Pyrénées-Orientales, une partie de lift en train jaune, donc, la seconde à la pédalé pour environ 500 m de d+ et la longue descente vers Olette en passant par Canaveilles et LLar. L’occasion aussi d’embarquer deux autres étrangers, Simon et Jake.

When Damien came back from Whistler his ankle was still painful but we wanted to show Carlos, our guest from the Azores, more of our great Pyrenees trails before he left help out at the Trans-Savoie. Because the GR36 and the Prats Cabrera climb takes well over two hours the Yellow Train, or the “Canary” quickly became the logical choice for this iconic trail. After riding the Yellow Train we pedalled for around 500 metres before hitting the long descent towards Olette passing through Canaveilles and Llar. Joining us on this trip were two English riders Simon & Jake from Bike Vallespir.
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Photo obligée !

Joyeux lurons

Joyeux lurons

Il y avait plusieurs années que je n’étais venu rouler sur cette trace, occupé que j’étais avec Franck ou Marc notamment à aller chercher des alternatives à ce « must to do » que ce soit en rive droite ou en rive gauche. La montée, un mix de routes et de pistes qui se termine par un petit bout de single roulant, passe bien, surtout lorsqu’on arrive à rigoler comme des potaches dans une cour d’école. Au point d’organiser « in situ and moving » un cours de prononciations anglaise et française. Histoire que Coluche ne puisse plus dire que nous sommes aussi cons à l’arrivée qu’au départ !

It’s been several years since I have ridden this “must ride” trail; I was always busy riding with Franck or Marc and somehow riding everywhere else but here! So, we began the climb on a mixture of roads and tracks that ends with a small section of fantastic, fast rolling single and we flew along it like wild schoolboys all the while cracking jokes and laughing at our accents in French and English. At the top we paused for a while to grab a bite, rest our legs and give Carlos a chance to catch his breath – unaccustomed as he was to the high altitude. The weather report promised it would be nice and warm, but we kept our long sleeves rolled down; the clouds around the neighbouring peaks (hidden from us up Cambre d’Aze) looked a little moody…Yet no one blinked an eye – as we carved through the descent we found the some of the path so stony and technical all focus was on making it down in one piece. 
Photo obligatoire #souvenir

Photo obligatoire #souvenir

Pause casse-croûte au sommet.

Pause casse-croûte au sommet.

Au sommet, nous avons pris un petit moment pause pour grignoter un morceau, reposer les jarrets et laisser Carlos, un peu éprouvé par l’altitude élevée, reprendre son souffle. Alors que le temps était annoncé beau et chaud par la météo, nous avons au final conservé les manches longues tout au long du périple et les nuages roulaient l’air un peu sévère sur les sommets alentours, allant jusqu’à nous cacher le Cambre d’Aze. Pas bien grave pour la descente, le chemin est tellement défoncé par endroit que tu n’as guère le temps de regarder la vallée de la Têt que tu surplombes pourtant tout le temps !

Carlos à l'échauffement avant d'entrer dans le vif du sujet.

Carlos à l’échauffement avant d’entrer dans le vif du sujet.

Feu !

Feu !

La première partie de la descente dans la forêt a perdu son côté « smooth » de ses premières heures, c’est copieusement défoncé par endroit, tout comme l’est la partie dans la pente qui conduit à LLar, devenue par endroit un ruisseau de pierres « mal angulées » qui doivent faire bien mal si tu choisis cet endroit pour te ramasser lamentablement la tronche par terre. Bref, j’ai trouvé ça raisonnablement difficile, d’autant plus que fermant la marche derrière le groupe emmené par Damien, je faisais mon possible pour ne pas trop traîner.

The first part through the forest was slippery and less smooth than I remembered; towards Llar the trail was literally smashed to pieces and covered in severe, large angular rock – ultra technical – pick the wrong line and it could get ugly really fast. I found the riding tough in places and because I was bringing up the rear behind a group, lead by Damien, I was doing my best not to hang around either. From Llar to Canaveilles the trail was almost equally challenging and there seemed to be no way of avoiding aching arms after only five minutes. Everyone, however,  was on the gas – with the simple idea that if we rode our bikes fast enough there wouldn’t be any time to think about sore legs, wrists or aching feet! 
"Who said smooth trailks ?"

« Who said smooth trails ? »

De Llar à Canavailles, la suite est toute aussi éprouvante avec des passages à tabac sans échappatoire, les bras qui font mal au bout de séquences de 5 minutes et plus. J’ai compris pourquoi il fallait aller vite en fait, c’est juste pour ne pas avoir le temps d’avoir mal aux bras ! Révélation. J’espérais presque que mes comparses allaient crever, casser une chaîne, bref avoir un problème mécanique qui m’aurait permis de reprendre mes esprits. En vain. Ils repartaient dès que j’arrivais à leur hauteur, ou presque. Avant d’attaquer la dernière partie, nous avons réussi avec Jake à nous faufiler devant le temps de faire une photo. Et de vous proposer la comparaison des trois styles dans la même épingle (fort heureusement, il n’y a pas le mien !).

I hoped the others might reach breaking point, snap a chain or suffer a mechanical that would allow me to collect my thoughts – but no! They left as soon as I caught up with them. Before the final descent Jake and I managed to sneak into the rocks and take some photos so we could compare corner techniques on a dicey switchback. It was a mind-blowing ride but I need to work on building up plenty of strength, endurance (particularly in the arms) and focus on remaining relaxed. But when we stopped at the tank, I saw the massive heights of the  Sierra de Cadi, flashing in the distance, calling us to ride.
style #1

style #1

Style #2

Style #2

Style #3

Style #3

Bref, pour moi y’a encore du boulot pour gagner en décontraction, en résistance, en endurance dans les bras… Mais en haut, au Tank, la Sierra de Cadi m’a fait un clin d’œil.

English translation by Jake Bike Vallespir.

Bientôt je serai prêt.

Bientôt je serai prêt.

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Enfin, toucher au but (de mal en Py).

Je ne vous parlerai pas de Bertrand-Demane dans ce papier, mais bien de l’accomplissement d’une idée, d’un empilage de petites idées qui finissent par nourrir de jolis rêves. Et de comprendre que parfois patience il faut avoir. Que finalement ces rêves nous mettent un peu dans la peau de l’alpiniste qui parfois doit renoncer, tenter de nouveau, avant de parvenir à toucher ce sommet qui l’empêche parfois de dormir au long de nuits fiévreuses.

Dernière partie de l'ascension vers la crête encore sous les nuages.

Dernière partie de l’ascension vers la crête encore sous les nuages.

Bref. Nous avions déjà parcouru le secteur et je savais qu’il y avait quelque chose à faire en alignant toutes ces traces. Nous avions déjà tenté l’affaire juste avant l’été, sans succès, et je comptais bien cette fois avec Philippe, Carlos et Benjamin, toucher au but.

Il avait l'air de faire bon, là-bas.

Il avait l’air de faire bon, là-bas.

Rendez-vous tôt à Villefranche-de-Conflent -nos amis anglais prévus pour la sortie nous faisait faux bond après avoir par contre bondi par dessus le réveil- nous organisons la navette vers le col de Mantet, notre (habituel) point de départ. Un départ frisquet en diable, il ne devait guère faire plus de 7 ou 8 degrés à 1800 mètres. Les nuages roulaient au loin sur les sommets sans êtres plus menaçant que cela pour nous permettre de partir la fleur au tubeless avec l’insouciance des passionnés.

Petit problème de mécanique pour Carlos.

Petit problème de mécanique pour Carlos.

Mais bon, ça roule quand même par là.

Mais bon, ça roule quand même par là.

La montée vers la Collada des Roques Blanques s’effectue comme d’habitude sans peine apparente, nous sprintons parfois avec les vaches Gasconnes qui peuplent les pacages semés de grosses dalles. Au col, c’est la douche froide. Vers l’Est et le Sud les nuages batifolent mollement d’une vallée à l’autre sous un soleil voilé, mais de l’Ouest nous arrive une pluie légère mais froide.

Ça menace non ?

Ça menace non ?

Cette incertitude glaçante allait nous accompagner pendant toute la traversée jusqu’à Pla Guillem et son cirque étonnant, la découverte d’un nouveau bout de single (faudra retourner) et le début des ennuis pour Carlos avec une Reverb neuve bloquée en position haute. Ce qui, compte tenu de la suite, était pour le moins emmerdant. En quelques minutes nosu avons vu la pluie engloutir le Tres Estelles et lorgner sur nos abbatis avec gourmandise. Nous ne traînons pas, cherchons quand même un meilleur passage que le sentier de randonnée pour rejoindre la Croix de Lipodère, sans succès, avant de nous engouffrer dans la descente et la forêt en même temps.

Bon, peut-être qu'on ne va pas traîner, qu'est-ce que vous en pensez ?

Bon, peut-être qu’on ne va pas traîner, qu’est-ce que vous en pensez ?

Les deux cent mètres de dénivelé perdus, le vent escamoté par on ne sait quel miracle de la géologie, rendaient alors le ride agréable à flanc de montagne et dans la forêt, c’était bien bon à rouler avec un sol un peu humide pour un meilleur grip. Nous avons fait feu jusqu’au bas de la descente sans trop prendre le temps de bavarder, trop occupés que nous étions à profiter de chaque mètre de single.

Philippe avait manqué l'épingle du dessus mais il se rattrape bien.

Philippe avait manqué l’épingle du dessus mais il se rattrape bien.

Benjamin s'en était sorti sans trop de mal.

Benjamin s’en était sorti sans trop de mal.

Juste quand même, pour moi, le temps de m’en coller une dans une partie en dévers sans grip, Benjamin avait tout pris en passant devant, que j’ai terminée debout en contrebas du single mais toujours avec le vélo entre les cuisses. En bas, il fallait remonter et cette fichue grimpette sur la piste entre le parking du Randé et le refuge de Mariailles fait bien mal aux guiboles. Le temps de manger un morceau à l’abri sous les arbres – la pluie était arrivée entre temps et tombait avec consistance – nous attaquions la dernière partie de l’ascension, quelques dizaines de mètres de d+ à avaler pour aller chercher la descente vers Py testée voici quelques jours et qui m’avait enchantée. Et bien, c’est toujours aussi bien. Je l’ai plus dure que l’autre fois, un peu de fatigue peut-être, moins de relâchement, mais ça reste quand même un must du coin pour qui a envie de coltiner du pilotage au millimètre par endroit !

Carlos avait encore des freins pour dévaler les portions les plus rapides de la descente ver Py sans trop se soucier.

Carlos avait encore des freins pour dévaler les portions les plus rapides de la descente ver Py sans trop se soucier.

Franchement, ce morceau est d'anthologie.

Franchement, ce morceau est d’anthologie.

Pas de bol pour Carlos, il n’avait pas compris que freiner c’est tricher, et sa durite de frein arrière a sauté aux quatre cinquièmes de la descente. Je dis ça mais je pense que j’ai bien dû y laisser moi-même un quart de la garniture des plaquettes ! Un petit bout de route pour achever les hommes, une navette pour aller chercher le camion de Benjamin, l’occasion de constater que pour certain touristes il faut profiter des vacances coûte que coûte comme ces trois zygotos posés sur des chaises longues lunettes de soleil sur le nez pour contempler, sous un plaid, les nuages rouler encore du côté de la Porteilla de Mantet (d’ailleurs, je n’y suis toujours pas allé). Et nous voici tous les quatre en communion (c’était le 15 août et le carillon de l’église bruyamment le rappelait), devant une bière avant de rentrer. Pour savourer en mots et dans nos mémoires chaque centimètre de l’étourdissante descente que cet enchaînement compose depuis Pla Guillem, à 2400 m jusqu’à Py à environ 1000 m. Donc, cette trace qui s’était refusée une fois a cédé samedi. D’ailleurs si vous allez à Py, passez obligatoirement boire une bière en fin de ride à l’auberge de Py. Il suffit de sonner !

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Tais-toi et marche !

Quand Marc vous propose d’aller en montagne et de dormir en refuge, méfiez-vous, même s’il ne s’agit pas de vélo et de traces improbables. L’idée trainait depuis un moment dans nos agendas respectifs, gravir le Canigou avec nos enfants, respectifs, eux aussi. Après quelques tergiversations quant au moment, une opportunité se présentait le week-end dernier, avec montée à Mariailles le dimanche soir, nuit au refuge non-gardé, ascension et retour le lendemain dans la matinée. Ça c’était le plan.

L'arbre qui cache la forêt, mais pas la pluie.

L’arbre qui cache la forêt, mais pas la pluie.

Déjà, en arrivant dimanche vers 18 heures à Mariailles après quarante minutes de marche, la vue des cheminées des refuges fumant n’incitait pas à l’optimisme quant à la chance de trouver des places, nous étions quand même cinq. Vérifications faites, tout était plein, du haut en bas et dans toutes les largeurs. Conciliabule, réflexion rapide, Marc avait une tente trois places dans sa voiture, il allait descendre la chercher, nous y mettrions les enfants à dormir pendant que nous dormirions dehors, à la belle étoile, sauf qu’il n’y avait pas d’étoiles.

Camembert à la braise.

Camembert à la braise.

Le temps d’allumer le feu, le temps que Marc revienne avec la tente en question, les nuages donnaient quelques gouttes, sans plus. Tente montée, poulet grillé sur le feu, salade de pates, etc, si nous devions mourir lors de cette excursion, ce n’était sûrement pas de faim ! Bref nous mangeâmes de bon cœur sous les gouttes, échafaudant déjà des abris de fortune à l’aide de ponchos pour nous préparer à la nuit. Mais la pluie redoublant, nos plans ont changé.

5 pour le prix de 3.

5 pour le prix de 3.

En un tour de main la tente trois places fut transformé en tente cinq places (on a ôté la double toile pliée sur le sol pour faire, hum, matelas)… Et nous voilà tassés sous la toile écouter la pluie se jeter à l’assaut de l’étanchéité fantaisiste de l’appareil. Avons nous dormi ? Probablement. Peu. Sûrement. Ce genre de nuit dont tu redoutes le bout parce que tu n’as pas assez dormi, mais dont tu souhaites qu’elle s’achève parce que c’est tellement inconfortable. Inutile de préciser que pensant dormir en refuge nous n’étions équipés de tapis de sol…

Réchauffe tes os avant d'aller chercher le soleil.

Réchauffe tes os avant d’aller chercher le soleil.

Ça va bien se passer.

Ça va bien se passer.

Bref, le jour fût enfin, timide mais beau, par chance notre feu de la veille n’était pas éteint, nous avons donc pu souffler sur les braises pour nous réchauffer avant de faire route vers le sommet caché là bas, en laissant notre bazar en vrac dans la tente pour lui laisser le temps de sécher.

Premiers rayons sur le sentier.

Premiers rayons sur le sentier.

Une heure et demi plus tard nous étions à la cabane Arago, la première partie de l’ascension avalée à toute vitesse à la suite des garçons déchaînés. Une petite pause plus tard, nous entamionss la grimpette à travers le plat pas vraiment plat qui conduit au pied de la Porteilla de Valmanya, le vrai gros morceau de la journée. La montée s’effectue alors sur un beau sentier (combien de fois ai-je alors pensé « mince en vélo ça serait top » ?) à travers une prairie naturelle éprouvée par la sécheresse, les herbes jaunies par la chaleur brillant d’or sous la caresse du soleil à peine levé.

Juste magnifique ambiance de matin d'été.

Juste magnifique ambiance de matin d’été.

Et déjà nous avions chaud, mais c’était avant de rejoindre l’ombre de la montée vers la porteilla, un rude coup de cul qui passe finalement bien, avec une fontaine au milieu et le vent pour venir glacer nos peaux.

Hardi les petits !

Hardi les petits !

Bon morceau que cette ascension de la Porteilla.

Bon morceau que cette ascension de la Porteilla.

Une courte pause juste sous le col pour manger un morceau et nous sommes repartis vers le sommet par la partie la plus pourrie du sentier, jusqu’au pied de la cheminée. Pour moi qui fût sujet au vertige voilà peu, la vision lointaine de ce mur et des marcheurs en train d’escalader, la perspective de cette fin d’ascension inquiétait aux entournures.

Dans la "Cheminée".

Dans la « Cheminée ».

L'arrête du Quazemi, autre voie (alpinisme) pour atteindre le sommet.

L’arrête du Quazemi, autre voie (alpinisme) pour atteindre le sommet.

D’autant que si le vertige ne me touche plus lorsque je suis seul, la compagnie de mes enfants et leur exposition au vide était jusqu’ici une source d’angoisse importante. Heureusement, le mur n’est pas si mur, c’est plutôt un escalier un peu raide avec de hautes marches. J’ai bien eu quelques moments de flottement pendant cette portion plus engagée, mais rien de rédhibitoire.

Bravo les petits loups.

Bravo les petits loups.

Et nous avons touché le sommet. Au milieu d’une presque foule. Restait à redescendre, franchement, ça caillait sévère les meules là haut, pour aller nous abriter sur le versant Est de la Portailla de Valmanya et manger notre casse-croûte, face à la mer (si si) à 2500 mètres d’altitude.

Posey.

Posey.

Tiens, y'a un sentier qui monte là, ça descend en vélo tu crois ?

Tiens, y’a un sentier qui monte là, ça descend en vélo tu crois ?

Avant de s’user la plante des pieds dans la longue descente vers Mariailles pour démonter la tente, puis le parking du Randé pour retrouver nos voitures.

Long retour vers Mariailles.

Long retour vers Mariailles.

Ça c’est fait. La prochaine fois, on prendra la tente d’entrée de jeu, hein Marc ? Mais d’ici là, il faudra retourner avec les vélo, il y a deux ou trois trucs à vérifier par là bas. Qui vient ? [plus de photos sur ma page Facebook en suivant ce lien]

Pause finale au refuge, gardé celui là.

Pause finale au refuge, gardé celui là.

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J’adore quand un plan se déroule sans accroc

Nous étions une poignée, le ciel gris, la chaleur un peu lourde de l’été, la végétation brulée par les jours précédents et les nuits sèches, sans humidité pour permettre à la nature de se reposer. Le menu du jour était un ordonnancement de traces parfaitement inédit eu départ du col de Palomère pour rejoindre Baillestavy par des détours impérieux. Il nous fallait d’abord grimper par un petit portage d’échauffement à la cool pour atteindre le point culminant de cette sortie. Sans mal.

Petit portage de bienvenue pour les vacanciers de passage.

Petit portage de bienvenue pour les vacanciers de passage.

Les nuages étaient un peu fainéants ce matin là.

Les nuages étaient un peu fainéants ce matin là.

Un peu de sentier, puis de piste, et nous voilà engagé dans la première descente, celle qui avait vu Vincent s’ouvrir le bras lors de notre sortie « Faut pas s’en fer » du mois de juin. Avec les fougères ça roule pas super sur la partie haute, mais c’est beau et on a le temps de regarder le paysage ou de basculer dans le ravin comme Olivier pour pimenter ce ride à basse vitesse.

Et hop, dans le D-

Et hop, dans le D-

Ça pique par endroit, mais c'est beau.

Ça pique par endroit, mais c’est beau.

La seconde partie reste extra, à dévaler sans se soucier du tiers ni du quart, freiner c’est tricher. Arrivé une première fois à Baillestavy, j’ai emmené la petite troupe jardiner un moment à la recherche d’un bout de sentier mignon qui se dégringole en quelques belles épingles jusqu’au bord de la Lentille pour continuer la descente de façons très plaisante sur une trace ondulant au gré de la topographie.

Très jolie trace à dévaler au dessus de Baillestavy.

Très jolie trace à dévaler au dessus de Baillestavy.

Venait ensuite le premier pétard de la journée, une piste pentue pour rejoindre la route et la traverser. Un vrai test pour ma première sortie en monoplateau. Validé. La suite, après la route, était encore constituée d’une montée sur piste à bon rythme. Nous avions mis deux heures pour arriver là, c’était de bonne augure. Après mes déboires récents en la matière, mon plan allait-il marcher ?

Les épingles d'école de Joch.

Les épingles d’école de Joch.

Engagés à toute vitesse avec les autres dans la descente de Joch, je manquais de m’en coller une belle dans le trou posé là par un sanglier plein d’attention mais nous tenions le rythme, tant sur la partie à flanc que dans les affolantes épingles finales, pour finir à Finestret à faire le plein d’eau. Mais Finestret, pour nous, ce matin là, c’était un peu notre Pont-de-Cros. C’est là que ça commençait vraiment. La montée suivante, pour arriver au Pic Marbet est loin d’être de tout repos et demande de porter, pousser et rouler, si l’on peut.Et c’est là que Fred a commencé de souffrir de son pneu arrière.

GR36, on se fait secouer à deux ou trois reprises pendant la descente. À peine.

GR36, on se fait secouer à deux ou trois reprises pendant la descente. À peine.

Après plusieurs arrêts, il aura fallu lui mettre deux cartouches, non pas pour l’achever, le pneu, pas Fred, mais pour que muni d’une chambre il finisse de faire son job et nous permette de rallier l’arrivée ensemble, au bout de la jolie descente du Pic Marbet, en passant votre quelques crampes et une nouvelle cabriole d’Olivier (césar de la meilleur frousse causée à ses compagnons de sortie.). Au bout du compte, 26 km, un poil plus de 1000 m de dénivelé et quatre jolies descente en moins de cinq heures. Le tout pour boire une bière au café de Baillestavy, pour une fois ouvert quand je déboule par là !

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Je ne suis pas cycliste.

Voilà. L’heure est venue de mon coming out. Je n’ai rien à foutre du vélo. Le vélo m’emmerde. Je l’emmerde et il me le rend bien avec ses tracasseries mécaniques auxquelles je ne pompe rien. Non, je n’aime pas le vélo. Non, la barbe et la chemise à carreaux ne me poussent pas quand on parle vélo.

photo @migovix ça fait mal mais c'est bon.

photo @migovix ça fait mal mais c’est bon.

Non je n’aime pas avoir mal aux cuisses en emmenant des développements surdimensionnés. Non je n’aime pas la sueur qui me coule le long du dos jusque dans la raie pour aller niquer l’effet salvateur de la peau de chamoix pour me brûler le cul jusqu’au sang. Je conchie le vélo. Et je conchie les cyclistes bêlant sur Strava. Non, j’emmerde le vélo, de Bernard à Joop, d’Eddy à Jacques et tous les autres #idoles pourtant. C’est Nicolas Bouvier qui écrit quelque part que finalement qu’on ne fait pas un voyage, que c’est le voyage qui nous fait. C’est cela. Le vélo n’est ici pour moi qu’un outil, un moyen, pas un fin en soi. L’outil idéal pour allier découverte et sport, ouvrir des horizons intouchables simplement à pied, par la distance parcourue au moins…

Oui, j’avoue, j’aime l’effort, quand il est mesuré, et non à l’aune d’une performance, mais comme quand il est partagé. Partagé avec les amis, qui savent t’attendre si tu es le boulet du groupe, ou que tu attends si c’est un autre qui en difficulté. J’aime l’effort s’il apour but autre chose que la sueur, une image, un paysage, un sourire, une tape sur l’épaule, la satisfaction d’avoir triomphé d’un de ces challenges quotidien, la perspective du plaisir à venir, la tête dans les nuages, le soleil qui brûle, les pieds dans l’eau fraîche des torrents… Qu’importe, il suffit que l’effort soit partagé, la plupart du temps.

Reste ceci. Le voyage nous fait. Lorsque nous montons au Madres, l’expérience physique n’est pas notre credo. Nous perdons du temps à nous noyer dans les paysages à la place. Chaque instant passé sur le vélo est aussi un voyage en soi avec les autres. On parle, ou pas. On blague, ou pas. Sur les pentes de Mariailles dimanche on ne parlait pas beaucoup. L’important c’est d’être là. Et de collecter à longueur de chemin les perles qui feront de chaque sortie un trésor. Un troupeau d’Isards, des chevreuils à rebrousse-poils dans le sentier, la caresse du soleil sur l’envers de feuilles des arbres en soirée, jusqu’au piquant des plantes qui vivifient tes mollets ensanglantés. Pourvu que le plaisir de pénétrer la nature soit là. Et que tu puisses le partager avec d’autres. Je ne suis définitivement pas cycliste. Tu viens Paulette ?

« Quand on approchait la rivière on déposait dans les fougères nos bicyclettes, puis on se roulait dans les champs faisant naître un bouquet changeant de sauterelles de papillons et de reinettes. »

Voilà. C’est dit.

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Pente à l’Onade (Variations en Mariailles mineur).

« I’m in Las Vegas bitch ! » Dans le genre grimpette qui fait mal aux jarrets, celle qui conduit de la vallée de la Rotja au refuge de Mariailles ne fait pas dans la dentelle. Et la musique, (« I’m in Las Vegas bitch » Fatboy Slim remix donc) aide à faire passer la pilulle. C’est plutôt du tendu, sans répit sauf peut-être quelques mètres au col de Jou et une petite centaine au parking du Randé. Bref, c’est une boucle « no pain no gain » que nous avons empruntée dimanche matin pour aller vérifier une intuition de Marc. Celle là même qui était à notre programme lors de cette épique sortie de mauvaises décisions.

À Mariailles tu poses tes fesses et tu souffles en regardant le paysage.

À Mariailles tu poses tes fesses et tu souffles en regardant le paysage.

De bonne heure nous sommes partis, l’idée c’était, aussi, d’aller passer voir les coureurs à pied du championnat du Canigou, douce illusion ils vont bien trop vite, de bonne heure donc nous nous élançâmes depuis la vallée pour rejoindre le col de Jou, première étape de notre périple. Ça monte bien mais sans trop de difficultés, c’est après que ça se corse, jusqu’à Mariailles, avec des portions bien raides (17% de moyenne sur 800 m ça calme ta prétention). Il était prévu au départ que nous grimpions jusqu’à la Croix de Lipodère après le refuge, mais vu l’état moyen des troupes, nous avons pris la sage décision de filer à flanc pour aller quérir l’entrée du sentier que nous voulions vérifier. L’idée était très bonne en fait. Clairement, ce n’est pas un sentier roulé souvent… La trace fait 20 à 25 centimètres de large, les cintres de plus de 700 passent tout juste entre les arbres, mais à part ça, c’est de la balle. Du haut jusqu’en bas.

Un festival de pente !

L’entame est sérieuse, pentue, cabossée. Coup de bol, les orages des jours précédents nous offraient un grip terrible et on restait sans mal sur le vélo, à condition de pouvoir y monter. Cette première partie se descend lentement, il n’y a guère moyen de prendre de la vitesse, le pente est très forte, les épingles tordues, les virages fuyants. Après un petit replat bien agréable à rouler dans une trace propre dans l’herbe, l’affaire replonge dans la pente, il n’y a pas d’autre verbe que celui-ci. Un truc à attraper le tournis, les épingles s’enchaînent, beaucoup sont franchissables, quelques unes non qui obligent à poser le pied, et souffler un peu. À l’entrée dans la forêt, la trace se fait plus large, plus roulante, enfin, plus rapide, les épingles comportent souvent des relevés naturels qui permettent de soulager les disques, je me suis surpris à crier quelques fois dans ce dédale bien ordonné pour le plaisir de rouler.

Piège pour le dernier.

La pente est un peu moins forte dans cette section, mais on y goûte de nouveau de loin en loin, la trace se fait alors moins lisible, plus rebelle, il faut deviner, ne pas se louper entre les arbres, s’interroger en se demandant si on n’a pas manqué un truc, savoir distinguer la rigole de la trace… Au final, on termine dans la rivière en fond de vallée, le temps d’ourdir un complot pour le dernier qui arrivera en bas de l’épreuve et verra fondre sur lui, au moment où il traverse le filet d’eau, une pluie de cailloux dans la vasque toute proche ! Donc voilà, comme d’hab, on a validé un parcours, et déjà les yeux traînent sur la carte dans les environs pour continuer d’explorer ce pan de montagne riche en promesses.

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Putain de bordel de merde

Il y a des jours ainsi lors desquels tu pars en te disant que ça valait le coup d’attendre. Puis en fait, c’est la débandade. L’attente n’est pas récompensée, l’affaire tourne à la farce. Ce samedi fut de cette aune funeste, un samedi de merde. Le programme était alléchant, la jonction de deux belles traces de vélo de montagne avec au milieu un truc que je connaissais pas. 40 bornes tracées à l’arrache, autour de 1200 m de positif et plus de 2000 à perdre.

Chat et souris.

Chat et souris.

Il avait plu la veille au soir, la poussière allait être collée et on pouvait espérer avoir un grip de fou dans les parties les plus pentues. Déjà en arrivant, les nuages, oracles d’eau vaporisée, nous prévenaient qu’ils ne nous lâcheraient pas de sitôt. Ils s’engouffraient dans les vallées avec la gourmandise de ceux qui ont la dalle après trois semaines d’absence pour rebondir dans les combes et rigoler de notre insouciance bravache.

Souris et chats

Souris et chats

Nous avons englouti le dénivelé initial comme sans trop nous en rendre compte, la piste était belle pour nous mener à plus de 2200 mètres, là où le regard se perd à chercher l’horizon. Mais les nuages cannibales de rêves de fortunes nous avaient bouffé l’horizon, où plutôt nous l’avaient rendu malheureusement palpable, l’avaient amené au bout de nos doigts.

Toucher l'horizon du bout du doigt.

Toucher l’horizon du bout du doigt.

À la collade de Roques Blanques, nous avons causé saucisson et chimie dans la purée de pois dont seule la densité variait de loin en loin, comme une mélodie de Fauré, c’était donc affaire de cuisine. L’idée était de trouver un passage un peu plus roulant que le sentier balisé pour traverser les Esquerdes, une crête parsemée de triangles de pierres. Ça semble passer sur Google earth, mais dans la réalité, quand tu n’y vois pas à 50 mètres, c’est difficile de se faire une idée de la direction à prendre et à suivre.

Casse-croûte saucissonesque.

Casse-croûte saucissonesque.

Vaillants nous partîmes quand même par le flanc est de la crête en nous disant que l’aventure allait nous sourire. Elle a presque sourit, jusqu’à un une série de plats parsemés de pierres concaves nous obligeant à de convexes trajectoires. Ça chauffe les cuisses velu par endroit quand la pente se fait un peu raide, mais nous étions toujours plongés dans le brouillard pas franc des nuages, jusqu’à ce banc de chevaux au milieu de la nuée réchauffé par un rayon de soleil. Pour la suite, il nous fallait choisir. Revenus sur le flanc ouest de la crête, un large pierrier barrait l’horizon de nos roues.

Tu murmures à l'oreille ?

Tu murmures à l’oreille ?

Drôle d'ambiance à 2300 m.

Drôle d’ambiance à 2300 m.

Nous décidions donc de tracer en free ride dans la pente pour retrouver le sentier et finalement nous trouver au pied du mauvais passage que je cherchais à éviter. Il faudra retourner voir, je suis certain que ça passe de l’autre côté. Un bon moment de portage plus tard, nous entamions sur la selle la fin de la traversée des Esquerdes pour rejoindre la mort de l’Escoula, au prix d’un nouveau portage un peu raide juste sous la falaise. C’est là qu’il faut sortir les watts du sac pour rester sur le vélo le plus longtemps possible, savoir sortir de la trace des marcheurs à la poussière fine pour aller s’épuiser dans l’herbe rase, terrain de jeu des isards qui galopaient au loin un peu plus bas par dizaines sous les sifflements prudents de marmottes.

Sorti de nulle part.

Sorti de nulle part.

Et là, la cata. Campé sur le vélo, arc-bouté sur les cuisses pour rouler encore quelques mètres et passer ces putains de pierres, j’ai senti mon cul se dérober, sans comprendre, une glissade, la stupéfaction a duré une seconde, le temps que je réalise, la selle ne tenait plus sur sa tige. Les deux vis du chariot avait cassé net en même temps. J’étais dégouté. Pour de vrai.

Pas suffisant.

Pas suffisant.

Nous avons bien tenté de remettre la selle en place pour que je puisse rouler encore un peu, au moins pour protéger mon fondement des velléités pénétratrices de la tige de selle ainsi dégarnie, sans succès. Le beau rafistolage n’a pas tenu trois minutes. Et c’est là que l’expression « se retrouver au milieu du gué prend tout son sens ».

Dernier portage.

Dernier portage.

J’ai donc fait une dizaine de bornes sans selles et sans plaisir, alternant marche et ride, posant le pied dans le cassant qu’habituellement je franchis, écourté la sortie de moitié… Aujourd’hui j’ai les cuisses mâchées, les mollets endoloris et le moral en petites pièces. Fuck.

Je retournerai, encore, pour trouver le passage.

Je retournerai, encore, pour trouver le passage.

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Au hameau d’En en joëlette

C’est avec Raphaël que nous sommes partis ce matin, mes garçons et moi, Mirabelle, l’accompagnateur de Raphaël, Romain, Aurélien… Pour faire un petit tour de piste du côté de Nyer. J’étais déjà passé dans ce village presque perdu en décembre dernier, j’avais donc une idée du paysage et il n’y avait rien de mieux à faire un quatorze juillet, bigre.

Avant toute chose, il faut monter la Joëlette.

Avant toute chose, il faut monter la Joëlette.

Puis transférer Raphaël de son fauteuil vers la Joëlette.

Puis transférer Raphaël de son fauteuil vers la Joëlette.

Sur le coup de 9 h 15, nous nous sommes arrêté au croisement de deux pistes au dessus du village, en direction du hameau d’En. Le temps de monter la Joëlette, d’y installer Raphaël et nous voilà, caminando sur cette piste confortable mais point trop rude, bavardant tranquillement, écoutant les explications d’Aurélien sur le paysage, les alentours…

Et la marche trouve son rythme.

Et la marche trouve son rythme.

Aurélien nous fait découvrir la signature olfactive du pin Douglas.

Aurélien nous fait découvrir la signature olfactive du pin Douglas.

L’occasion pour Raphaël, venu de Perpignan, et nous d’en apprendre pas mal, sur les pins Douglas et leur odeur d’agrume, de citron presque lorsqu’on froisse les aiguilles, la différence entre les sauterelles et les criquets, c’est une affaire d’antennes et plus spécialement de longueur d’icelles, la durée de vie des papillons, de quelques jours à quelques mois, de la carence mortelle en sel minéraux qui les affecte, de l’incurie des classificateurs français de la vie sauvage qui ont créé deux familles, papillons de jour et papillons de nuit alors que certains papillons de nuit sont diurnes…

Pause au hameau d'En, vue sur la vallée de la Têt en prime et Olette, tout en bas.

Pause au hameau d’En, vue sur la vallée de la Têt en prime et Olette, tout en bas.

Cette petite randonnée ne présente pas de difficulté technique, même quand la pente s'accentue comme ici dans le hameau.

Cette petite randonnée ne présente pas de difficulté technique, même quand la pente s’accentue comme ici dans le hameau.

Bref. L’occasion aussi d’apprendre que le hameau d’En fut, une fois déserté par ses habitants, conquis par une communauté de convertis à l’Islam (je vais chercher à en savoir plus) qui furent ensuite délogés de là par les forces de l’ordre au bout de quelques années. Et les étoiles dans les yeux de Raphaël, au milieu des ruines, répétant avec envie, et raison « ça doit être le pied de vivre ici ! »

Après le hameau s'amorce le chemin du retour sous l'œil bienveillant du Canigou.

Après le hameau s’amorce le chemin du retour sous l’œil bienveillant du Canigou.

Sinon, j’ai tiré la joëlette aujourd’hui pour permettre à Raphaël d’arriver jusque là. On passe les sangles aux épaules, c’est confortable. C’est juste un peu déstabilisant au début puisqu’il faut seulement tirer et guider, ne pas se préoccuper de l’équilibre qui est assuré là par Mirabelle, l’équipière située à l’arrière dans le brancard. Donc il faut souquer ferme mais ce n’est pas si difficile. Et regarder loin devant pour choisir la trajectoire la plus confortable, éviter les trous, les glissades sur la terre battue plein de poussière… Ce n’est pas si difficile, seulement physique en fait, pour le reste, pratiquer le VTT aide à lire le sol et conduire l’attelage ! On recommencera !

Papillon peinard.

Papillon peinard.

Aurélien détaille les us et coutumes des papillons en répondant aux questions des uns et des autres.

Aurélien détaille les us et coutumes des papillons en répondant aux questions des uns et des autres.