« I’m in Las Vegas bitch ! » Dans le genre grimpette qui fait mal aux jarrets, celle qui conduit de la vallée de la Rotja au refuge de Mariailles ne fait pas dans la dentelle. Et la musique, (« I’m in Las Vegas bitch » Fatboy Slim remix donc) aide à faire passer la pilulle. C’est plutôt du tendu, sans répit sauf peut-être quelques mètres au col de Jou et une petite centaine au parking du Randé. Bref, c’est une boucle « no pain no gain » que nous avons empruntée dimanche matin pour aller vérifier une intuition de Marc. Celle là même qui était à notre programme lors de cette épique sortie de mauvaises décisions.
De bonne heure nous sommes partis, l’idée c’était, aussi, d’aller passer voir les coureurs à pied du championnat du Canigou, douce illusion ils vont bien trop vite, de bonne heure donc nous nous élançâmes depuis la vallée pour rejoindre le col de Jou, première étape de notre périple. Ça monte bien mais sans trop de difficultés, c’est après que ça se corse, jusqu’à Mariailles, avec des portions bien raides (17% de moyenne sur 800 m ça calme ta prétention). Il était prévu au départ que nous grimpions jusqu’à la Croix de Lipodère après le refuge, mais vu l’état moyen des troupes, nous avons pris la sage décision de filer à flanc pour aller quérir l’entrée du sentier que nous voulions vérifier. L’idée était très bonne en fait. Clairement, ce n’est pas un sentier roulé souvent… La trace fait 20 à 25 centimètres de large, les cintres de plus de 700 passent tout juste entre les arbres, mais à part ça, c’est de la balle. Du haut jusqu’en bas.
Un festival de pente !
L’entame est sérieuse, pentue, cabossée. Coup de bol, les orages des jours précédents nous offraient un grip terrible et on restait sans mal sur le vélo, à condition de pouvoir y monter. Cette première partie se descend lentement, il n’y a guère moyen de prendre de la vitesse, le pente est très forte, les épingles tordues, les virages fuyants. Après un petit replat bien agréable à rouler dans une trace propre dans l’herbe, l’affaire replonge dans la pente, il n’y a pas d’autre verbe que celui-ci. Un truc à attraper le tournis, les épingles s’enchaînent, beaucoup sont franchissables, quelques unes non qui obligent à poser le pied, et souffler un peu. À l’entrée dans la forêt, la trace se fait plus large, plus roulante, enfin, plus rapide, les épingles comportent souvent des relevés naturels qui permettent de soulager les disques, je me suis surpris à crier quelques fois dans ce dédale bien ordonné pour le plaisir de rouler.
Piège pour le dernier.
La pente est un peu moins forte dans cette section, mais on y goûte de nouveau de loin en loin, la trace se fait alors moins lisible, plus rebelle, il faut deviner, ne pas se louper entre les arbres, s’interroger en se demandant si on n’a pas manqué un truc, savoir distinguer la rigole de la trace… Au final, on termine dans la rivière en fond de vallée, le temps d’ourdir un complot pour le dernier qui arrivera en bas de l’épreuve et verra fondre sur lui, au moment où il traverse le filet d’eau, une pluie de cailloux dans la vasque toute proche ! Donc voilà, comme d’hab, on a validé un parcours, et déjà les yeux traînent sur la carte dans les environs pour continuer d’explorer ce pan de montagne riche en promesses.
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