L’histoire des anciens cimetières de Prades
Le premier cimetière de Prades, le cimetière de Saint-Pierre, est situé, au Moyen-Age, devant l’Eglise du même nom, à l’endroit où se trouve actuellement la place principale. Joseph Sunyer (sculpteur du retable de Prades) demande dans un testament en 1661 à être enterré dans le cimetière de Prades placé « devant la porte de l’église St Pierre ». Ce cimetière a continué à être utilisé au moins jusqu’à la fin du XVIIe siècle et peut-être même plus tard.
Un deuxième cimetière « le cementeri del Rousé » est construit en 1577, hors les murs, devant la chapelle du Rousé (en français du rosaire c’est à dire dédié à la vierge Marie) à l’emplacement actuel de la mairie du centre-ville. Ce cimetière est construit hors les murs pour répondre à l’augmentation de la population de Prades, pour autant le premier cimetière ne cesse pas de fonctionner.
Un troisième cimetière de Prades apparaît, dans le jardin actuel de la maison de retraite, anciennement l’hôpital des pauvres, il a sans doute été utilisé de 1705 à 1750.
En 1776, un édit du roi ordonne que « le cimetière soit transporté hors l’enceinte des habitations dans un espace de 6 mois ». Un nouveau cimetière est donc construit en dessous de la chapelle Saint Côme et Saint Damien (aujourd’hui à proximité de la gare routière).
Rapidement ce cimetière devient trop petit, par ailleurs, il pose des problèmes de salubrité et aurait été à l’origine d’épidémies qui touchent Prades au XIXe siècle. La décision est donc prise en 1852 de le déplacer. La création du nouveau cimetière prend du temps puisqu’il n’ouvre ses portes que 17 ans plus tard en 1869.
Les archives des Pyrénées-Orientales contiennent de nombreuses délibérations du conseil municipal de Prades qui concernent la translation du cimetière. L’extrait suivant, daté du 10 novembre 1861, justifie la nécessité de déplacer le cimetière : « Considérant que le cimetière actuel de la ville de Prades a près de 70 ans d’existence ; qu’il est non seulement trop exigu (29 ares), mais encore attenant aux habitations et enclavé dans la ville ; qu’il est placé au bas d’une pente, encaissé dans une profondeur constamment imbibée d’eau par suite des arrosages supérieurs ; qu’à des côtés, il y a des fontaines publiques dont quelques unes des eaux empruntent leur origine aux eaux qui s’infiltrent dans le cimetière». La translation du cimetière est donc urgente, pas seulement par rapport à l’hygiène publique mais aussi pour mieux assurer le respect des morts, en les « ensevelissant avec plus de convenance et de décence ».
Le délai de 17 ans entre la décision de construire un nouveau cimetière et son ouverture s’explique en partie par un conflit entre la mairie et la famille propriétaire d’une vigne sur laquelle le nouveau cimetière devait être construit.
Pour s’opposer à la construction du cimetière, la famille Nusbaum fait signer une pétition qu’elle adresse à la mairie.
La mairie lance donc une procédure d’expropriation et la construction du cimetière commence enfin, étant donné qu’il n’existe, d’après le maire, « aucun autre emplacement également convenable pour servir de cimetière. »
Aujourd’hui ce cimetière est le cimetière actuel de Prades qui se trouve sur la route de Clara.
Les cimetières se sont au fur et à mesure éloignés du centre-ville et des habitations. Ils se sont également agrandis pour répondre à l’augmentation de la population. Chaque cimetière possédait sa chapelle.
Sources :
- Ernest Delamont, Histoire de la ville de Prades en Conflent, 1878, Imprimerie de l’Indépendant, Perpignan
- Archives des Pyrénées Orientales
Allison Fitte, Laura Neveu et Eulalie Reverte.