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Happy morning ride en musique

À rouler avant même potron-minet tel que je le fais ces jours ci pour éviter min emploi du temps et la chaleur, on vit de belle aventures en solo. C’est tout d’abord l’occasion de profiter de l’éveil de la nature, c’est bucolique, les lapins qui filent devant la roue, les lièvres parfois, on comprend là tout le sens de l’expression « lever un lièvre. » C’est aussi partir avant le soleil dans la fraîcheur pour le regarder se lever, là bas dans l’Est, et prendre possession, à l’ouest, des sommets éclairés avant tout le monde.

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C’est aussi l’occasion de passer sous les nuages, d’éviter la tramontane, de profiter de la naissance, la température du jour aidant, des bouquets d’odeurs qui peuplent la garrigue, de profiter de lumières particulières aussi lorsque le soleil d’été se glisse jusque dans les vallées.

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Mais à partir ainsi tôt, sur le coup de 6 heures du matin, on ne trouve pas souvent de compères pour tailler une bavette pendant que ça monte, pour refaire ou défaire le monde, c’est selon, entre deux coups de flotte. Heureusement, la technologie a prévu ces cas de solitude fortuits, en me permettant d’embarquer des sons. J’écoute des podcast, parfois, mais surtout de la musique.

Dimanche matin, au cours d’une sortie roulante, j’ai donc écouté ce mix plein de vitamine pendant la première partie, toute la grimpette en somme.

Puis une fois au point haut, du côté du col de Foncouberte, j’ai claqué une image de la mer brillante sous le soleil pendant que les nuages s’amoncelaient sur le Canigou jusqu’à le cacher, et changé de disque pour quelque chose de plus subtil.

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Parfait pour les petits matins frais !

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La poussière c’est pas propre et ça glisse

Relâche après une semaine de boulot intense, coup de bol, les potes sont dans le coin pour reconnaître un enduro auquel ils vont participer ce week-end, celui de Thuir, à côté donc. Nous nous nous sommes retrouvés en début d’après-midi, sur un parking au pied de la bosse qu’il nous faudra gravir deux fois pour enquiller deux des spéciales au menu du wek-end. Rien que la grimpette déjà ça fait peur, en plus, avec un dérailleur avant qui insiste pour que je reste sur le 34 dents, ça pique dans les fibres. Monter à Saint-Martin, comment dire, c’est du brutal. Je ne sais pas si les polonais en boivent au petit déj, mais même en début d’après-midi c’est costaud. En plus il y avait des nuages. Moi je m’en fous, je connais le paysage, alors je peux reconstituer, mais ce marin c’est pas de bol pour ceux qui ne connaissent pas. À l’heure d’enquiller la descente, je pars sans attacher mon casque, pas malin. Je m’arrête un peu plus bas pour faire deux trois photos au passage, avec Franck, un des deux compères de la virée à Ainsa.

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Au départ de la chapelle, ça file drôlement vite.

C’est joli, ça file vite, vite, mais il y a toujours quelques cailloux tapis dans l’ombre, armés jusqu’aux dents, prêts à bondir pour vous jeter à bas.

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Sans le marin, on voit bien la mer de là, si si.

Mais même avec les nuages, ça a de la gueule. Après, ça se complique, la trace oblique à droite et prend sournoisement droit dans la pente, y’a de la caillasse, et comme la trace a été limée par les locaux, les pierres et le sentier sont couverts d’une fine couche de poussière, nickel pour le « poussieroplanning »* Y’a un peu trop d’engagement à mon goût, j’aime pas rouler où je ne connais pas, en plus, je pose le pied une ou deux fois. Puis on est en bas. Et là, comme à chaque fois, faut remonter. Et de nouveau le 34 qui veut pas lâcher la chaîne, le brutal qui se glisse sous les roues, et tout le toutim. La trace suivante est moins compliquée techniquement. Je pars devant pour faire quelques photos, et après, full gaz (à ma manière, c’est à dire pas trop vite non plus, c’est full gaz à mon niveau quoi), en profitant de l’effet panorama.

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Après la deuxième montée, la deuxième descente. Logique.

On va bientôt quitter le sommet de la bosse et sa trace rapide pour rentrer dans le maquis. Là, les chênes verts tendent les bras pour une accolade, il vaut mieux éviter. C’est long, c’est bon, ça monte, ça descend, c’est joueur, un chêne veut regarder de plus près la marque du cintre, je m’en sors d’un coup d’épaule à son voisin d’en face. Mais c’est bien. Puis on remonte, c’est l’heure de plier pour moi. Les copains continuent, même pas j’aurais la bière 😉

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Un vrai régal quand même, malgré la difficulté par endroit

* Poussieroplanning (terme déposé) c’est quand les cochons de riders-limeurs du coin aidés de la sécheresse créent une fine couche de terre volatil qui se dépose sur le caillou et empêche ainsi la gomme d’adhérer pleinement au relief. C’est l’équivalent de l’aquaplanning, avec de la poussière.

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La madeleine c’est pas sans peine, oh, si peu

Après ma virée solo à l’Hortus, voir le post ci-dessous, je rentrai dare-dare pour prendre la roue de Loïc au départ de ses vergers pour une sortie apéritive. Le temps de faire le plein d’eau, et nous avons pris la route pour rejoindre Matthieu à Saint-Jean de Védas et filer jusqu’à la campagne toute proche. Le début est un embrouillaminis de singles encombrés d’herbes sur les berges de la Mosson, ça monte ça descend, on connaît la chanson, c’est sympa. Puis une fois passée sous l’A9, ça grimpe, sec par moments, plus tranquillement à d’autres. Jusqu’à un petit bout de sentier bien sympa, sur lequel je parviens à tenir le 34 avec sérénitéL La trace offre un bon grip, sauf pour une « marchàlacon » planquée dans un virage derrière un buisson qui me fait trébucher.

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La Madeleine et son panorama se méritent

On achève l’ascension jusqu’à la chapelle par une route qui hésite à retourner sa veste pour se transformer en piste. Là haut, la vue sur Montpellier est sensas !

Tu la vois la mer ?

Tu la voies la mer ?

On voit jusqu’à Aigues-Mortes, c’est beau on souffle, et nous voilà engagés dans une descente de merde, de celles que je déteste, pentue, avec des cailloux partout, ça glisse, les appuis sont limites et comme j’ai la trouille parce que ce genre de terrain me rappelle un vol en hélico, je freine trop. Donc j’ai pas assez de vitesse, donc je bute sur les marches en travers, je m’en sors en posant pourtant un seul pied pour en finir.

Droit dans le torrent de caillasse ça tabasse

Droit dans le torrent de caillasse ça tabasse

Bref, content d’arriver en bas sans casse. Pour prendre le chemin du retour avec peu ou prou le même menu que dans le premier round, pistes, chemins enfouis dans l’herbe, passage de rivière et bartasses piquantes.

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Hortus-Malus, ou « Sangletrack dans la garrigue »

Sur une proposition de Jean-Marc, auteur du Vtopo Hérault, je file poser mes crampons en solo du côté du Causse de l’Hortus. Au pied, la vigne, en haut, le causse. Et au milieu ça grimpe. Un peu. Au départ de Claret je m’embrouille sévère avec avec le GPS qui ne veut pas de régler au bon pas que je veux lui imposer, pour se venger, il oublie de se repositionner et m’envoie balader sur des fausses pistes avec à chaque fois, un demi-tour à la clé. Je finis par me mettre sur la bonne trace et pédaler tranquillement sur une petite route avant de m’engager dans un sentier un peu improbable que j’aurais préféré faire dans l’autre sens. Les coups de cul sont sévères, il faut pousser parfois, avant de reprendre une piste au profil plus civilisé. Et faire un tour panoramique au dessus du vignoble. Une rapide descente sur piste me voilà encore en train de pester à chercher ma route dans un joli village. Je sais que c’est juste après que les choses sérieuses commencent. Les premiers mètres d’ascension sur la route affolent un peu le compteur, c’est raide en fait. Une courte pause, j’enquille la piste et la difficulté s’accentue, à la fois le pourcentage qui oscille entre 12 et 20 % et la nature du terrain qui ne laisse au grip que des miettes de cailloux.

Au bout de la sévère grimpette, un court portage pour toucher le causse

Au bout de la sévère grimpette, un court portage pour toucher le causse

Il faut en passer par un court portage pour terminer l’ascension et débouler sur le plateau. Là, un bout de single rapide en légère descente permet de faire baisser la température du moteur avant que le chemin s’élargisse et devienne carrossable. La suite s’effectue un moment dans une allée bordée de ces murets de pierres sèches caractéristiques des causses, avant que la piste traverse une zone plus sauvage, on peut rouler à vive allure.

Les chemins de causse entre leurs haies de pierre

Les chemins de causse entre leurs haies de pierre

J’attendais toutefois le single suivant avec gourmandise, et quand l’entrée s’est présentée, je m’y suis engouffré sans réfléchir. J’aurais dû réfléchir en fait. J’ai fini par m’arrêter à force d’entendre le GPS sonner, je n’étais pas sur la bonne trace et j’avais 200 mètres à remonter.

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La suite fut plus aléatoire, le GPS sonnait sans cesse, je n’ai pas franchement trouvé la trace attendue, j’ai jardiné au bord du vide un bon moment. Il faudrait là que je puisse vous raconter l’odeur du thym qui termine sa floraison, les pierres grises et blanches qui roulent sous les roues, les buissons piquants qu’il faut traverser, la trace qu’on croit être la bonne et qui n’est finalement qu’un « sangletrack* ».

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La sortie offre de très beaux points de vue sur l’ensemble de l’arrière pays héraultais

Tout ceci en faisant un peu attention, sur main droite, il y a bien 100 mètres de gaz en moyenne, il ne faut pas rater la marche. Une fois extrait de ce bazar, qui reste sympa quand on a l’habitude des errances de ce type, j’ai récupéré une piste un peu pourrie par des pierriers, puis devenue roulante, elle était boulevard panoramique pour me ramener à la voiture à Claret. Dommage qu’il n’y ait pas un bout de single propre pour redescendre des hauteurs, je n’avais malheureusement plus le temps pour en prendre un au hasard. J’étais attendu à la Gardiole en suivant. J’ai mis 2 h 15 en jardinant, pour presque 27 km et + ou – 550 m de d+

* Sangletracks : habile contraction de sanglier et singletracks (terme déposé)

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À la Gardiole, on peut descendre un moment en fait.

C’est toujours étrange d’emprunter la route entre Fabrègues et Mireval pour aller faire du vélo à la Gardiole en fin d’après-midi. Tu croises les filles de joie (sûrement pas la leur) qui descendent de leur poste de taff en bordure de forêt, dans leur robe trop ajustée qui laisse deviner les appâts recherchés par les clients, les filles de joie (mais quelle joie ?) qui redescendent à petits pas las sur le bord de la route. Quand toi tu es en route pour aller prendre du bon temps sur ton vélo. Au parking, retrouver Franck, Loïc, Arnaud pour une partie de manivelles dans les singles dont le massif, banlieusard de Montpellier, regorge. (Et que j’ai déjà évoqué ici). C’est incessant.

Franck dans les piquants

Ça monte, ça descend, ça pique, ça tabasse. Mais on se régale de ce traitement pour masos fondus. Le long de la piste initiale on chauffe les cuissots à bonne température avant d’enquiller un single rapide qui te fait débouler dans le creux sans que tu aies trop compris ce qui arrivait. Ensuite, ça file entre les pins, gare aux épaules et aux yeux, ça monte, pif-paf, ça descend. Puis un, nouveau bout de piste pour aller chercher un autre single et basculer pour de bon au point le plus bas de la soirée par un single fourbe avec une belle partie en dévers, ça glisse, tout est trop sec pour bénéficier d’un grip correct. Beurk. Mais ça passe. Puis ça remonte. L’occasion de profiter de mes jambes retrouvées.

Dans les marches, tu peux fermer les yeux (presque)

Dans les marches, tu peux fermer les yeux (presque), c’est tout droit

Un long palabre pour savoir s’il valait mieux aller par ici ou par là, descendre puis monter ou monter puis descendre, nous conduit finalement dans les marches, les grandes, les petites, puis par un boyau piquant dans la végétation, c’est l’heure d’aller chercher les sangliers.

Les marches à fond de balle

Là, je me fais une belle frayeur en arrivant selle haute dans ces arêtes de pierres bien dans le sens contraire où la raison me commande d’aller. En fait non, elles sont de biais, et comme tout ce qui est de biais, c’est fourbe. Je m’arrête, baisse la selle pour de bon, enfourche le spad et au prix d’un ballet surplace pour reclipser, je finis par reprendre le sentier dans le bon sens. C’est beau ce sentier, ça va vite, passé le gros bordel de l’entame, c’est dans la caillasse qui fuit, faut serrer les fesses parfois, je lutte contre la trouille de m’en coller une violente dans la caillasse ou de finir en « porc épique » pour avoir traversé un buisson à mon corps défendant. Le soleil descend tranquillement vers l’horizon, sans se presser. Nous non plus.

Le soleil nous ramène à la maison

Le soleil nous ramène à la maison

Une dernière pichenette pour aller chercher un ultime single, et nous voici de nouveau dans un boyau de végétation, la grosse marche s’enroule à droite, et pas à gauche malheureux ! C’est haut mais ça passe. Les moustiques se régalent à chacun de nos arrêts. C’est presque 21 heures, nous regagnons les voitures. Dispersion de la manifestation.

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Il suffit de suivre la courbe de niveau. Enfin, presque.

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Après la première descente, entrée sur les montagnes russes de Valmanya

Le manteau neigeux prenant de l’altitude, le regard peut de nouveau s’attarder sur les forêts de résineux qui campent à mi-hauteur du Canigou, faisant naître comme chaque printemps, l’appel des espaces à découvrir. Nous étions quatre au total ce premier jour de mai pour aller tâter du single de rêve sur une trace majoritairement descendante, mais pas que. Au départ du col de Palomère, vers 1000 mètres, nous avons d’abord commencé par une petite grimpette sur piste pour aller poser les crampons sur la piste de chemin de fer désaffectée en provenance de la Pinouse. Puis nous engager dans une courte descente pentue et toujours bien encombrée par les arbres couchés. De retour au col, les muscles chauds, nous avons plongé dans le cœur de la vallée, le long d’un ruisseau destiné à finir sa courte vie dans la Lentilla, un peu plus bas. Épingles propres à gogo, sentier rapide sur léger tapis de feuilles de l’automne dernier, ce premier temps, même quand on le connaît, reste un régal.

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Le printemps fait éclater les verts en sous-bois

Un petit bout de route vers Valmanya pour nous remettre de nos émotions même pas furtives, et voilà que s’offre le jeu du jour, au-dessus de la route, un sentier tout en coups de cul, courtes descentes, relances, un peu de gaz parfois, il vaut mieux éviter de s’en coller une par là. C’est long, c’est bon, ça tape dans les cuisses et dans les réserves. À Baillestavy, nous avons encore au menu un petit bout de route en descente pour aller chercher le dernier single, celui qui finira de nous fatiguer. Sur la carte, il suffit de suivre peu ou prou la courbe de niveau. Dans la réalité, il monte longtemps, nous obligeant même à pousser le vélo sur quelques dizaines de mètres. Puis, comme le beau temps vient après l’orage, la descente vient après la grimpette. Une première partie très rapide, sans piège, le cintre et les coudes au ras des arbres, puis la fin, rentre dedans, toute en épingles serrées dans la caillasse pour déboucher au final sur les berges du canal qui nous conduit à Joch. Beau premier mai. Il faisait gris, mais nous ne nous en sommes même pas rendu compte.

Le beau balcon pour arriver à Joch

Le beau balcon pour arriver à Joch

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L’art de chercher la trace sur les bords improbables

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J’ai la chance de pouvoir de temps en temps photographier Damien Oton, ici dans le cadre de son début de saison avec son nouveau team Devinci / Alltricks et juste avant son départ pour la première manche des Enduro World series à Nevados de Chillan au Chili, le prochain week-end. C’est toujours bluffant de regarder la trajectoire qu’il choisit, car assurément, nous ne devons pas être nombreux à penser pouvoir passer là. Bonne chance French Dude pour cette première manche !

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Avec le printemps le retour des cinq à sept à deux roues

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Les jours s’allongeant, nous allons pouvoir étendre un peu plus le domaine de nos sorties comme ce vendredi sous le soleil. Il faisait bon, assez chaud pour un mois de mars et la lumière prenait ses allures dorées en rebondissant là-bas sur les neiges de la haute montagne. Les fleurs gorgées de chaleur laissaient filer dans l’atmosphère la quintessence de leur plaisir printannier en volutes odorantes.
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Montées sur piste, court portages, courte descentes techniques, il y en avait pour tous les goûts sur ce petit parcours vallonné au milieu desquels les singles parfois sont fugaces.
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Aussi fugace que les panaches de poussière que notre passage en trombe dans les sentiers défoncés soulevait. De loin en loin nous perdions le contact visuel avec le soleil, chaque fois que nous descendions dans un vallon, Mars se rappelait alors à notre bon souvenir avec une fraîcheur de saison.

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Tandis qu’au loin les montagnes se diluaient dans l’or transparent du soleil couchant, nous attaquions les dernières pentes poussiéreuses, sans pression, sans crainte de voir la nuit nous tomber dessus. Nous pouvions même en profiter pour jeter un œil alentours et sentir l’ombre se répandre dans la plaine pour préparer le lit de la nuit.

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Un air de printemps au pied du Canigo.

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Manches courtes de rigueur hier

Si l’hiver n’a pas été froid, les premiers rayons un peu chauds du soleil de mars en annoncent de bien plus torrides. L’occasion de sortir les manches courtes sans avoir peur d’attraper froid au long de cette sortie condensée, la même que l’autre jour lorsque je me suis offert le premier otb de la saison. Il faisait beau donc, à peine chaud avec le vent au départ mais la petite boucle sur piste jusqu’au château de Séquère, ou ce qu’il en reste, permettait de faire monter gentiment les tours dans la machine. À l’attaque de la première descente, les fondus de semi-rigides qui m’accompagnaient, venus de Bretagne se frotter aux piquants du sud, s’interrogeaient sur la suite des événements. « Est-ce ainsi tout le long ? » tant ils se faisaient chahuter dans ce single défoncé sur la fin, piégeux à souhaits et potentiellement dangereux. Heureusement non.

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Ça brasse déjà fort en tout suspendu, alors en semi-rigide…

Il y a là à mon sens une dimension importante de notre pratique sportive pourtant individuelle, celle du partage. On partage le temps que nous passons ensemble sur le vélo, un temps appuyé par la solidarité, on partage aussi ses sentiers pour permettre aux autres de vivre le plaisir que nous avons à rouler sur telle ou telle trace. Nous rions, gueulons parfois quand la mécanique s’en mêle, pestons quand le portage est trop long ou qu’il fait mal aux guiboles, celui d’hier, une bonne quinzaine de minutes à bon train est toujours un bon exercice pour nous conduire au sommet de la dernière descente.

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Au fil de l’après-midi, les sentiers changent de nature

Il est probable que nous avons chacun un rapport différent avec le sentier, cette chose mouvante sous nos roues (j’y reviendrai), mais les expériences qu’ils nous procurent se partagent sans peine. Même quand ça pique et ça raye la carrosserie comme hier après-midi du côté de Marcevols, à 15 minutes de la maison. Les piquants s’oublient toutefois lorsque les arbres s’écartent sur ce balcon technique qui monte et descend pour faire travailler le cardio, lorsque les arbres s’écartent pour donner à voir ce qui, au final, est une des raisons qui nous pousse dehors pour rouler : le paysage.

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Dans la brume au loin, la neige commence de fondre

Dans la brume là-bas, on imagine la neige fondre à gros bouillons sous le soleil de la fin de l’après-midi, nos crampons, eux, rebondissent d’une pierre à l’autre, se jouent de la poussière et des épines, un de nous bascule dans le ravin poussé par une branche audacieuse, heureusement sans mal, nous filons bon train.

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y’a qu’à rouler !

Un dernier coup de cul à pied dans un escalier de pierre sur le GR36 un peu de roulage technique, et nous voilà déjà dans le dernier schuss, un truc pas bien propre mais très intéressant qui rebondit sur les deux flancs d’un vallon pour finir dans une série d’épingles d’anthologie qu’il nous restera à accrocher un jour au palmarès. Mais pour cela, il faudra travailler la technique !

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Afterwork bike, une gardiolade crépusculaire.

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Première rupture dans la pente avec Nicolas.

Tout commence en fait par de la pierre, de la pierre posée à quelques kilomètres de Montpellier, en son sud-ouest. Depuis les points hauts de la Gardiole, on aperçoit les montagne au loin, la mer à ses pieds, et les villes, Sète, Montpellier, et la kyrielle de banlieues. L’environnement urbain de cette grosse colline se lit aussi par les sentiers foisonnants, comme à Beaulieu, qui longent des pistes DFCI, certaines larges comme les Champs Élysées, qui longent les pistes donc, se croisent, s’entrecroisent, s’emmêlent probablement parfois. La pression urbaine n’est pas seulement constituée de lotissement, elle s’exerce aussi dans les alentours de grandes villes par la pression des usages sur le milieu naturel. Donc, ça monte un peu, nous sommes partis d’un point haut où Loïc nous a conduit, puis ça descend, puis ça monte, puis ça descend, puis ça monte, puis ça descend, parfois brusquement, dans les deux sens.

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Devant, loin, les contreforts du massif central, dans notre dos, la mer.

Les traces sont super propres, très bien marquées. Nous jouons ainsi à saute-sentiers un moment, le temps de courir après le soleil pour ne pas rater son coucher et les images qui vont avec depuis le sommet du massif. Peine perdu, l’animal est bien trop rapide pour nous et déjà il s’esquive sans mot dire derrière l’horizon.

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T’as le bonsoir du Canigou

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Au loin, devant le cintre de Loïc à l’entame de « l’Alternative », les lumières de Sète.

Au loin, mon voisin le Canigou, à 140 km de là, m’adresse un bonsoir amical et nous allumons les lampes afin de poursuivre nos aventures sur les singles. Quelques photos avant que la lumière s’évanouisse complètement dans le temps, et nous roulons bon train dans une sente étroite, légèrement descendante, à toute vitesse, avec 2 mètres, trois les bons moments, de visibilité !

Il fait maintenant nuit parfaitement noire, nous croisons une dizaine de frontales qui se dandinent au rythme des coureurs à pied qui les portent sur la piste en contrehaut du sentiers que nous avons emprunté, les taillis se font inquiétants, nous déboulons finalement sur une série de grosses marches, dans le single du même nom, que j’esquiverai, bien décidé à profiter de la fondue programmée chez Loïc à  l’issue de notre virée. Voilà, encore une fois, c’était très bien il faudra refaire tout ça de jour, au petit matin, avec le soleil d’Est ça doit être terrible.

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Ça file entre les taillis !

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Afterwork bike, les carrières de Beaulieu by night

Rendez-vous était pris à l’aube de la nuit pour aller poser les crampons avides à l’Est de Montpellier, histoire de voir à quoi ça ressemblait. Et c’est beau, les singles la nuit. Le temps de s’extraire de la ville en voiture avec Gilles de VTT 34, le soleil avait fuit vers les Amériques sans nous attendre.

Curieuse ambiance au bord des excavation

Curieuse ambiance au bord des excavation

Nous nous sommes engagés dans les premiers sentier dans cette clarté caractéristique du crépuscule, lorsque le soleil rougeoie, cette « heure où noircit la campagne » aurait pu écrire Victor Hugo s’il avait été rider et non le prolifique intellectuel et écrivain qu’il fut. Au lieu de retrouver nos amours disparus, Gilles m’a conduit jusqu’aux carrières de Beaulieu, des excavations spectaculaire dans la pierre blanche, formant de grands cratères rectangulaires au milieu de nulle part et entre lesquels serpentent des dizaines de singles.

Montagnes russes à la sauce héraultaise

Montagnes russes à la sauce héraultaise

Nous avons donc roulé, fait des pauses photos, dans ces sentiers à peine ouverts, mais suffisamment pour laisser le passage de larges cintres, gravi des coups de cul courts mais intenses.

Décor de studio pour les images.

Décor de studio pour les images.

Nous sommes laissés glisser sur les sections descendante avec gourmandise, à la lueur de nos lampes, l’oeil rivé sur les trois mètres qui précédaient notre roue avant. Deux heures de virages serrés sans visibilité, de ruptures dans le plan du sentier, de montées brusques, d’arbres un peu collants…

Le faisceau des lampes pour seul guide sur la bonne trace.

Le faisceau des lampes pour seul guide sur la bonne trace.

C’était très bien !