C’est toujours étrange d’emprunter la route entre Fabrègues et Mireval pour aller faire du vélo à la Gardiole en fin d’après-midi. Tu croises les filles de joie (sûrement pas la leur) qui descendent de leur poste de taff en bordure de forêt, dans leur robe trop ajustée qui laisse deviner les appâts recherchés par les clients, les filles de joie (mais quelle joie ?) qui redescendent à petits pas las sur le bord de la route. Quand toi tu es en route pour aller prendre du bon temps sur ton vélo. Au parking, retrouver Franck, Loïc, Arnaud pour une partie de manivelles dans les singles dont le massif, banlieusard de Montpellier, regorge. (Et que j’ai déjà évoqué ici). C’est incessant.
Ça monte, ça descend, ça pique, ça tabasse. Mais on se régale de ce traitement pour masos fondus. Le long de la piste initiale on chauffe les cuissots à bonne température avant d’enquiller un single rapide qui te fait débouler dans le creux sans que tu aies trop compris ce qui arrivait. Ensuite, ça file entre les pins, gare aux épaules et aux yeux, ça monte, pif-paf, ça descend. Puis un, nouveau bout de piste pour aller chercher un autre single et basculer pour de bon au point le plus bas de la soirée par un single fourbe avec une belle partie en dévers, ça glisse, tout est trop sec pour bénéficier d’un grip correct. Beurk. Mais ça passe. Puis ça remonte. L’occasion de profiter de mes jambes retrouvées.
Un long palabre pour savoir s’il valait mieux aller par ici ou par là, descendre puis monter ou monter puis descendre, nous conduit finalement dans les marches, les grandes, les petites, puis par un boyau piquant dans la végétation, c’est l’heure d’aller chercher les sangliers.
Là, je me fais une belle frayeur en arrivant selle haute dans ces arêtes de pierres bien dans le sens contraire où la raison me commande d’aller. En fait non, elles sont de biais, et comme tout ce qui est de biais, c’est fourbe. Je m’arrête, baisse la selle pour de bon, enfourche le spad et au prix d’un ballet surplace pour reclipser, je finis par reprendre le sentier dans le bon sens. C’est beau ce sentier, ça va vite, passé le gros bordel de l’entame, c’est dans la caillasse qui fuit, faut serrer les fesses parfois, je lutte contre la trouille de m’en coller une violente dans la caillasse ou de finir en « porc épique » pour avoir traversé un buisson à mon corps défendant. Le soleil descend tranquillement vers l’horizon, sans se presser. Nous non plus.
Une dernière pichenette pour aller chercher un ultime single, et nous voici de nouveau dans un boyau de végétation, la grosse marche s’enroule à droite, et pas à gauche malheureux ! C’est haut mais ça passe. Les moustiques se régalent à chacun de nos arrêts. C’est presque 21 heures, nous regagnons les voitures. Dispersion de la manifestation.
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