Causses toujours (1)

Il y avait longtemps que cette idée me trottait dans la tête. Partir seul quelques jours à vélo en s’en remettant au vent. C’était même le projet de mes cinquante piges ajourné pour cause de pandémie en 2020. Rouler deux jours de suite, trois jours, c’est dans les cordes, je sais faire, nous l’avons déjà fait. Mais cinq jours d’affilée ? Il y avait autant de questions que d’envie ou de stress quand je suis arrivé au point de départ. Avec pour ambition d’aller claquer la bise à tous les causses du secteur.

Au départ de Saint-Chély d’Apcher, très vite les grands espaces.

Jour 1. C’était une étape de liaison. Rallier la trace de la Grande traversée du massif central (GTMC) depuis Saint-Chely d’Apcher où j’avais été déposé par mon beau-père et ma fille. Trouvant l’affaire un peu courte sur le papier, j’avais remis un peu au pot pour aller jusqu’au lac du Charpal où je comptais bivouaquer pour la première nuit. Quand je me suis retrouvé à pousser le vélo au 4e kilomètre, passée l’excitation du départ, je peux avouer que le doute m’a surpris au pied de la pente.

C’était raide ok mais rien qui ne soit insurmontable. Sauf quand le vélo est chargé comme il l’était avec de l’eau, beaucoup, de la bouffe, un peu, des fringues, limitées au mini pour 5 jours et le couchage (tente, matelas…). Ce premier poussage passé, je ne savais pas que c’était le premier d’une longue et éprouvante série, j’avançais assez bien en jouant au chat et à la souris avec le balisage de la GTMC assez défaillant dans ce secteur, que les panonceaux soient absents ou effacés… Merci le GPS. En quelques heures pourtant j’ai basculé en mode voyage, navigant aux signaux des GPS, tentant de deviner dans les paysages ouverts le cheminement qui m’attendait…

Deux. Trois, puis quatre

Puis survint le deuxième poussage, là encore sur une portion pas si raide que ça, mais au sol de sable et de gravette qui rendait difficile le pédalage. Tout autant que le troisième qui allait venir un peu plus tard, dans la forêt, sur… de l’herbe… Ou que le quatrième au sortir du petit village paumé de Giraldès dans la dernière ascension de la journée. Entre-temps, il avait quand même eu de beaux moments de VTT, une fois la trace principale de la GTMC récupérée. Autour de la Baraque des Bouviers, avant et après, avec de beaux monotraces filant dans l’herbe ou la forêt, avec une halte pour gober des framboises sauvages et les paysages déjà très ouverts de la Margeride. J’arrivais au lac de Charpal sur le coup de 18 h 30 après une bambée de 60 bornes, six heures vélo et quelques gouttes.

Le truc du Fortunio m’a servi de point de repère toute la journée.

Haut lieu de la pêche au carnivore (brochet, perches…), ce lac peu profond est un héritage de la Première Guerre mondiale puisqu’il a été créé pour immerger une partie des munitions confisquées aux Allemands à l’armistice. Je montais la tente un peu à l’écart du chemin, voyait passer un concurrent de la French Divide et pouvait commencer de me demander comme j’allais gérer le mal de cul le lendemain. J’avais oublié de me tartiner de crème à cul en partant. (À suivre).

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