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Ben là j’y suis pour rien !

Alors on peut se foutre de ma gueule parce que certaines fois je marche plus que je roule, allant jusqu’à m’enferrer dans d’inextricables (mais drôles) impasses, mais j’ai découvert mercredi une nouvelle forme de réjouissance. La sortie «atelier mécanique». Au départ, c’était un truc décidé à la dernière minute, enfin, juste la veille pour aller découvrir de nouveaux bouts de traces sur Corbère, le village d’à côté.

Vole gamin !

Vole gamin !

On se trouve donc avec Benoît et Jérôme sur le parking de la mairie et on file par le sentier pour se protéger du vent. On doit retrouver Stéphane et Daniel en haut de la bosse. En plus de ces deux là, il y avait aussi Baptiste et Thierry.

Stéphane on fire. :D

Stéphane on fire. 😀

Nous avons attendu un moment qu’une discussion engagée avec un autre larron à pied se termine avant de nous engager vaillant dans une descente, que je connaissais, appelée Mini-Maxi, la trace la plus connue du secteur et royaume de Stéphane. Ça va vite, c’est bien limé, propre et plaisant.

On la refait ? Allez… Pour la photo.

On la refait ? Allez… Pour la photo.

À mi-pente, nous nous sommes arrêtés pour attendre les deux autres qui continuaient de batailler du verbe en haut du sentier. Quitte à attendre, autant s’occuper. C’est ce que fit Benoît en décidant de changer le câble de dérailleur arrière. Et nous de remonter par la piste pour refaire une partie de la descente et aller faire une photo sur une franche cassure un peu plus haut. L’idée était mauvaise, nous n’aurions pas dû insister…

Daniel.

Daniel.

Stéphane.

Stéphane.

Sur la réception, Baptiste, poussé par la Tram’ qui soufflait en tempête a arraché son dérailleur sur une pierre traîtresse. Il a fallut sortir la chaîne, le dérailleur pour qu’il puisse redescendre avec au bout du compte un diagnostic lourd, même la roue a morflé. En redescendant pour rejoindre Benoît, nous l’avons trouvé assis sous les arbres en train de pomper furieusement, il avait ouvert le pneu dans la première partie de la descente ! Bref, délestés malheureusement de Baptiste, nous sommes repartis pour aller checker un bout de sentier récent, une balle tout en pente dans la première partie avec des pifs et des pafs très amusants, puis un joli passage en contre-haut d’un ruisseau quasi à sec…

Thierry.

Thierry.

Benoît.

Benoît.

Un vrai régal. C’était l’heure de revenir vers la voiture. Nous avons donc pris la piste pour reprendre un peu de hauteur (cette même piste sur laquelle Daniel, parti rapido car à la bourre (et cette fois je n’y étais pour rien) a déchiré son pneu dans la montée… Et nous enquiller dans une dernière trace étroite filant entre les arbres avec délice et malice. Mon domaine de lutte est maintenant bien étendu sur Corbère !

Bouchons dans le single

Bouchons dans le single

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Le point après deux manches des EWS.

Que retenir des deux premières manches des enduro world series en Nouvelle-Zélande et en Irlande ? Que les cartes sont rebattues !

Plus sérieusement. Nous attendions en  observateur attentif la grande bagarre, l’explication entre Jérôme Clémentz et Jared Graves, remake des grands duels qui rythment l’histoire du vélo, Hinault-Fignon, Poulidor-Anquetil, bref, des duels à faire écrire Blondin au delà de la raison. Las, la blessure de Jared Graves, l’écartant d’abord de la premier manche, puis des deux manches irlandaise et écossaise nous prive de se ce choc de titan. C’est donc une bonne occasion de voir les jeunes pousses, et les moins jeunes à l’œuvre, de voir qui peut prétendre au podium.

De voir aussi que les locaux de l’étape sont venus se glisser dans les palmarès des deux demières manche, jusqu’à la première en Irlande avec Greg Callaghan, et dans le top 10 en Nouvelle-Zélande avec Wyn Master et Mark Scott Walker par exemple.

De constater que la Nouvelle-Zélande et son parcours piégeux fut largement dominé par l’expérience, il fallait en garder sous la pédale pour ne pas tomber, quand la manche irlandaise aux spéciales courtes et nerveuses a laissé le champ libre aux plus jeunes. Un petit coup d’oeil aux moyennes d’âges de pilotes entrant dans le top 15 est parlant.

Un petit tour de tableur vaut mieux que mille discours.

Un petit tour de tableur vaut mieux que mille discours.

En Irlande, la moyenne d’âge du top 5 (colonne la plus foncée) est de 23 ans contre 29,4 pour la manche néo-zélandaise. Même réduit sur l’ensemble du top 10 ou du top 15, l’écart reste sensible, il est de 2,9 ans pour le top 10 et 2,3 ans pour le top 15 entre des deux premiers rendez-vous.

Ces deux premières manches ont aussi permis d’y voir plus clair dans les ambitions des uns ou des autres. La victoire de Jérôme Clémentz en Nouvelle-Zélande ne laisse aucun doute sur la faim qui l’habite. Même malade, il parvient à accrocher la 8 place en Irlande. Les performances de Fabien Barel, en dépit de sa crevaison irlandaise, montrent également que l’envie est là, Justin Leov est lui aussi présent, comme l’an passé aux avant-postes. Les outsiders sont eux aussi déjà placés La constance de Florian Nicolai, deux fois 5e déjà signe peut-être l’émergence d’un nouveau prétendant sérieux au podium dans les semaines qui viennent. Nicolas Lau deux fois 13e mais rentré dans le top 10 au général et Damien Oton 6e sont placés, Richie Rude et Martin Maes ont montré qu’ils progressaient vite… La clé de la saison réside probablement dans la régularité, on l’a vu l’an passé, ne pas sortir du top 15 est impératif pour espérer le podium sans passer par une victoire.

top5

Les deux première places du championnat 2014 sont revenus aux deux pilotes les plus réguliers, Jared Graves et Damien Oton, Pour la troisième place, à égalité de présence dans le top 5 (3 occurences), Justin Leov et Florian Nicolai ont notamment été départagés par leur présence entre la 5 et la 10e place (3 pour Leov, deux pour Nicolai.)

5-10

Alors l’Écosse ? Nicolas Lau l’avait emporté l’an dernier. Il faudra voir comment Jérôme Clémentz aura récupéré de sa crève. Mais jeter un coup d’œil au top 10 de l’an passé n’est pas inintéressant. On verra si Lau est en forme, on devrait avoir confirmation de celle de Barnes, Leov, Nicolai, Maes, Callaghan et Oton tous en embuscade. Quid de Barel sur une course aussi longue ? Comment les pilotes auront digéré le court laps de temps entre les deux manches, une petite semaine ? L’an dernier, recos comprises, la course écossaise comptait plus de 200 km et 6000 m de dénivelé étalés sur 4 jours, et elle survenait plusieurs semaines après la manche chilienne…

Palmarès manche écossaise 2014 (source EMBA)

Palmarès manche écossaise 2014 (source EMBA)

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Tu es tout contrit ? Non je fais du vélo.

Aller rouler c’est bien. Savoir pourquoi on va rouler c’est mieux. Hier dimanche, retour aux affaires donc, après la virée épique de jeudi. Il fallait que j’expie le bazar dans lequel j’ai projeté mes congénères d’alors, que je fasse contrition pour cette action maladroite. En guise de punition, je me suis infligé du vélo, uniquement du vélo, sans portage si traversée de rivière jusqu’aux genoux.

Au dolmen pose tu feras.

Au dolmen pose tu feras.

Restait à savoir où. Je penchais pour Casefabre, mais de bonne heure ainsi la longue grimpette me rebutait, j’avais envie de quelque chose de plus light. Nous avons donc fini par obliquer vers Caixas au lieu de Casefabre pour grimper vers le petit col de Fontcouberte. Une montée tranquille sur la route puis la piste et nous sommes arrivés aux Dolmens pour aller chercher le joli bout de single qui part de là. Et le descendre à fond les ballons, comme il se doit.

Jolie bascule sur Corbère.

Jolie bascule sur Corbères.

C’est drôle d’ailleurs de redécouvrir les sentiers connus par cœur après une longue période sans les avoir roulés. Ils sont un peu modifiés, on bougé parfois, et c’est presque comme les découvrir. À cette (petite) différence près qu’on peu quand même anticiper les difficultés les plus importantes. En bas, la forme était revenue. Nous sommes donc remonter pour faire le tour d’un autre manège. Les trialistes à moto occupant le côté Corbère, nous n’étions pas sûr de pouvoir aller rouler par là. Mais en fait, il était tôt, les débats n’avaient pas encore commencé et nous avons pu faire tout minimax (je crois), plus les crêtes au bout. Super.

L'excellent single des crêtes au dessus de Corbère.

L’excellent single des crêtes au dessus de Corbère.

Pour rentrer, nous sommes remontés au dessus de l’ermitage Saint-Maurice histoire de se remettre du single sous les roues en prétextant que nous serions moins gênés par le vent… Au bout du bout, deux heures trente de balade et une moyenne à deux chiffres. Y’avait longtemps !

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Tout est de ma faute les gars !

On est toujours là à tortiller du ionf’ pour caguer droit, mais chaque fois que je pars sur des traces improbables, je suis toujours très optimiste sur l’heure de retour à la maison. Passe encore quand je suis tout seul, mais lorsque j’emmène quelques compagnons de fortune dans ces pérégrinations, je ne peux que me sentir coupable des coups de bâtons qu’ils reçoivent au moment du retour au foyer. Bref, je me suis encore royalement planté de deux heures hier.

jaume@yannkerveno-2

Ces singles ne voient pas passer beaucoup de vélos…

L’affaire fut en effet beaucoup plus longue que dans mon souvenir. À croire que les souvenirs, triturés par leur conservation ont tendance à accélerer le temps, à comprimer finalement 50 minutes de portage en une vingtaine de minutes. Nous nous sommes retrouvés (Oscar, Jlio, Christophe, Miguel et moi) sur le coup de 14 h 10 à Finestret, au bas du chantier du jour. Une grimpette sympa jusqu’à 1000 m en partant de 300.

La première grimpette est longue mais roulable par endroit.

La première grimpette est longue mais roulable par endroit.

Le tout pour aller chercher un ride trialisant en crête et une descente superbe qu’il est impossible d’aller chercher autrement. Comme je dis souvent à mes fils, on n’a rien sans rien. Bon ok, quand on n’a pas la frite, quand on a laissé toute la pêche et la hargne dans les soucis de la semaine, on se trouve fort démuni au pied des portages, un peu comme la cigale vous savez, une fois l’hiver venu. À poil de gniaque quoi. Un petit coup de piste bien raide depuis Finestret et nous voilà dans le premier single à flanc, ça monte ça descend et la fourche bloquée ça fait bizarre dans les compressions.

Et comme des gosses nous répondons à la première provocation de la topographie du jour… Une belle dalle tourmentée en contre-haut du single.

Et comme des gosses nous répondons à la première provocation de la topographie du jour… Une belle dalle tourmentée en contre-haut du single.

Jlio lui, de son côté, galère avec ses nouvelles chaussures et ses pédales. Bref, pour rejoindre le sentier qui nous occupe, il faut porter, c’est raide mais finalement pas très long quand on a la pêche, quand on peut rouler dans les parties moins raides, quand on peut quoi. Au col, juste sous le Pic Marbet, mes compère pensaient que ça allait peut-être descendre.

Je suis rentré dans la première descente fourche bloquée, Jlio lui avait mis une genouillère à l'envers. Chacun son style.

Je suis rentré dans la première descente fourche bloquée, Jlio lui avait mis une genouillère à l’envers. Chacun son style.

Mais non. Il fallait continuer de monter sur un joli single qui passe pour les plus costauds avec « VAE inside » comme Miguel, et par une succession de roulages poussages pour les autres. En crête c’est beau, on se faisait brinder par la vent comme il faut, mais sous le couvert des arbres, il faisait drôlement bon.

Ne manquait que la bière .

Ne manquait que la bière .

C’était l’heure d’attaquer une petite descente sur un monomonotrace (un singletrack doublement étroit) qui file astucieusement dans l’herbe. Premier plaisir dans le D-, première gamelle aussi pour Jlio devant moi, merci le genêt qui était là pour servir de porte-manteau ! Arrivé à la grosse ruine à mi-pente, j’ai fait remonter tout le monde pour des photos, et perdre un peu plus de temps 😀 Après ça se gâte.

Bon, là c'est vrai, on rentre dans le dur.

Bon, là c’est vrai, on rentre dans le dur.

Le sentier s'élève au cœur du printemps, il faudra aller le refaire dans l'autre sens.

Le sentier s’élève au cœur du printemps, il faudra aller le refaire dans l’autre sens.

Dans mon idée, ça portait 20 minutes, mais en fait, c’était un peu plus… C’est très raide au début, puis on passe par une alternance un peu démoralisante de pentes normales et de pentes très pentues, le tout sur une trace qui fait drôlement envie d’être dans l’autre sens. C’est là que tu regretterais d’avoir voulu faire du vélo, vu que c’est le vélo qui fait du rider sur cette longue portion. On se console de la nature, du côté sauvage et vierge de l’endroit, de la vue une fois qu’on débouche à l’air libre. encore un coup de cul, on arrive sur la crête, ça pousse ça roule ça porte, ça descend un poil et on finit par déboucher à la Collade d’en Jaume.

Encore un petit effort.

Encore un petit effort.

De là, on peut rejoindre le col de la Galline que nous avons exploré il y a quelques semaines avec d’autres idiots. Bref, je pensais pouvoir jeter un œil à l’état de la liaison entre la Collade et le col en vue d’une future idiotie, mais le temps pressait, et à dire vrai, on se caillait les meules à plus de 1000 mètres en plein vent. Vite, nous nous sommes engagé dans la descente, pas bien franche, très trialisante au début, qui oblige à des passages à pied, mais qui, à mon goût est déjà très sympa grâce à l’équation suivante :

(crête exposée + single très technique) x paysage à 360°+ onestàlabourre² = bon moment

Une fois terminé le premier bout de crête le ratio pédalage/poussage bascule fermement du côté de la position assise sur la selle. C’est là que par endroit le sentier se perd, s’évanouit sous les feuilles.

quelques dizaines de mètres et ça descend.

quelques dizaines de mètres et ça descend.

Nous nous arrêtons deux minutes pour saluer un châtaigner extraordinaire avant de retrouver la trace et d’y plonger sans réfléchir. Un second passage en crête un peu plus bas qui roule quasi tout du long suivie d’une section technique, épingle, dévers, marches oblige à faire des prouesse. C’est dans ce morceau que j’ai fait la même que jlio basculant du mauvais côté du single.

Enfin, une fois à la Collada d'en Jaume, on rentre dans le D-, c'est encore chaotique un moment, il faut passer à pied quelques difficultés et après, tout schuss. Et plus de photos !

Enfin, une fois à la Collada d’en Jaume, on rentre dans le D-, c’est encore chaotique un moment, il faut passer à pied quelques difficultés et après, tout schuss. Et plus de photos !

Puis, nous avons pris dans la forêt par la trace ouverte pour la Transbiking, qui elle aussi s’est un peu perdu sous la double action des feuilles et des sangliers. Mais c’est bon, ça file à plat pour commencer, puis dans la pente à 200 à l’heure entre les arbres (gaffe aux cintres XXL)? La dernière partie, sur un vieux chemin, se déboule elle aussi à 200 à l’heure jusqu’à Estoher. Là chacun prit son téléphone pour prévenir du retard nous n’avions guère de réseau avant* et nous avons pris la route pour rentrer dare-dare !

Voilà, vous pouvez de ça pour servir de mot d’excuse, désolé les gars.

* Comment ça j’ai le nez qui pousse ?

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C’était bien le jeudi de l’Ascension

J’imagine bien Perec. Sa tentative d’épuisement d’un lieu parisien, notant chaque détail dans une course infinie et perdue d’avance à l’exhaustivité. C’est un peu ça. Jeudi, nous sommes allés faire un tour pour finir, croyais-je, de connaître un long segment de la vallée de Baillestavy, juste au pied du Canigou. Un point final voulais-je mettre.

Ça roulait. Mais ça c'était avant.

Ça roulait. Mais ça c’était avant.

Au final, je suis rentré guère plus renseigné et nous avons fait 10 km en trois heures. Un must. Il y avait au programme d’abord la recherche de l’entrée d’un single que nous avions déjà exploré il y a quelques semaines. Au bas d’une très chouette descente nous avons pris à droite en suivant avec scrupule les indications du GPS et de la carte IGN.

C'est par là. Si si.

C’est par là. Si si.

Pour dénicher finalement l’entrée un peu perdue que nous avions manquée la fois précédente. Les buis avaient fait leur œuvre, leur capacité à obstruer le paysages par la densité de leur feuillage s’étaient emparé du trait caractéristique du sentier dans la forêt. Sortant les sécateurs et la scie, nous avons nettoyé un bon bout du sentier des branches et troncs pourris qui l’encombraient, probablement jusqu’à la moitié du parcours.

Débardage pour libérer la trace.

Débardage pour libérer la trace.

En allant même, cela arrive, jusqu’à retracer un bout dans les feuilles sous les chataîgners pour éviter de belles mais vieilles épingles envahies par le buis, il faudra y revenir. Puis nous avons fait demi-tour pour retrouver les vélos un peu plus bas, nous avons poussé sur deux traces partant dans une épingle, sur un dos de la montagne, pris les relevés GPS et mis ça dans la besace des “trucs à voir un autre jour”, mais sans vélo, ça a l’air assez bouché.

Tout seul, tu fais rien.

Tout seul, tu fais rien.

La promesse ne vaut que pour ceux qui y croient.

La promesse ne vaut que pour ceux qui y croient.

Une fois aux vélos, nous sommes partis en quête de l’idée stupide du jour, un bout de trace fuyant dans l’herbe, un peu en surplomb de la rivière, promesse de quelques kilomètres de ride doux à l’ombre des arbres et dans le glouglou de la Lentilla. De ride doux, finalement nous n’avons touché que quelques dizaines de mètres, mais avons poursuivi avec l’obstination des gourmands qui espèrent toujours qu’un peu plus loin ils seront comblés. Au départ, l’affaire est jolie, un ptit single à peine marqué, trialisant dans l’herbe et la caillasse, qui nécessite un peu d’attention et de jus. Puis assez vite finalement, il faut porter le vélo pour reprendre un peu d’altitude par rapport à la rivière , la trace s’évanouit dans l’herbe, les orties sont attentives et ne ratent personne.

Ça roule les gars !

Ça roule les gars !

La trace s’élève encore, se rétrécit, se lance dans des soubressauts scabreux, petit fil le long d’un bloc de roche, passage sous les arbres vautrés avec conscience, tout le registre du sentier mutin y passe.

Bien tenté.

Bien tenté.

La progression se fait essentiellement à pied, en poussant ou portant le vélo. Jusqu’au moment où l’évidence nous a barré la route. Au terme d’un court conciliabule, d’une consultation de la carte IGN sur nos GPS, nous décidé de poursuivre en traversant la rivière. Chose qui, en cette saison de fin de fonte des neiges, nécessite de trouver le passage la plus adapté pour éviter de partir au fil de l’eau avec le paquetage. Et nous voilà, radeaux de la méduse, posant nos pieds avec précaution entre les pierres glissantes, de l’eau jusqu’au dessus des genoux, au milieu de la Lentilla…

Chef on a un problème là.

Chef on a un problème là.

Il faut parfois savoir se mouiller pour avancer.

Il faut parfois savoir se mouiller pour avancer.

De l’autre côté, en dépit de notre bonne humeur, la situation n’était guère plus glorieuse. Impossible de remonter dans la pente pour rejoindre la route une centaine de mètre de dénivelé plus haut, les buis denses réduisant à néant cette solution pourtant mal fagotée. Nous avons donc continué, cahin-caha, tels des Rahan d’opérette le long de la rivière devenue sauvage, manquant parfois de finir dans l’eau sur les roches glissantes nous accrochant dans les branches. Jusqu’à ce que. Jusqu’à ce que la décision de remonter chercher la route s’impose d’elle-même. Nous ne pouvions plus aller de l’avant et faire demi-tour… C’est un pierrier, enfin, un chantier sans nom, qui nous offrit l’ouverture décisive dans la défense du buis. De gros blocs de roches rougeâtre amoncelés sans fioritures en guise d’escalier, nous avons escaladé, vélo sur le dos, nous glissant sous les arbres, nous assurant d’une main, parfois même deux gardant le vélo en équilibre sur nos dos pour franchir un passage plus tendu. Et puis, il a fallu escalader. Organiser des chaînes, se poster à intervalles réguliers dans le chaos de pierre pour se passer les vélos que nous ne pouvions plus monter seuls…

On vient de là.

On vient de là.

Et pour sortir c'est par là.

Et pour sortir c’est par là.

On dit souvent que c’est au pied du mur qu’on voit le maçon, là on a vu les idiots mais des idiots solidaires ! Au terme d’une bonne demi-heure de bataille insensée contre la pente, Cédric a fini par trouver une ouverture par une voie pourrie à droite dans les ronces et les orties, pendant que nous progression dans une voie à gauche, sous le surplomb rocheux qui nous barrait la route. Nous rejoignant, il a pu ainsi effectuer le dernier relais pour sortir les vélos de ce merdier, et nous permettre de nous extraire de la falaise. C’était ce qu’on appelle, pour le moins, d’un mauvais pas sortir par le haut ! Soulagés d’avoir pu retrouvé la route, l’heure nous a rappelé à l’ordre. Trop tard il était pour envisager continuer, nous avions perdu trop de temps dans ce jardinage sauvage.

Moment de doute.

Moment de doute.

Je sais maintenant que non, ça ne passe pas par là. Reste à aller voir les traces aperçues plus haut en espérant qu’elles déboucheront sur de jolis trucs. Pour l’épuisement du lieu, il faudra repasser mais ainsi était notre jeudi, bien nommé, de l’Ascension. Promis, à Pentecôte, je ne sors pas le vélo !!

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Ça pique les moustiques

Retrouvailles avec Franck convalescent, moi même englué depuis des semaines dans une sinusite à n’en plus finir, il fallait bien un peu de plat pour se remettre en selle. Nous avons fait mi-chemin ou presque, pour nous retrouver du côté de Port-la-Nouvelle dans l’Aude sur une trace concoctée par Fred. Il était question de tricotage dans l’île protégée de Saint-Lucie puis d’aller musarder sur de la piste entre La Palme et Port-la-Nouvelle.

« Avec Yann, où qu'on aille, on porte. »

« Avec Yann, où qu’on aille, on porte. »

Et finalement, j’étais bien content que ce fut plat ! Ou presque. Tellement je suis rincé par par ma sinusite. Le tour de l’île c’est sympa, vraiment. On a doublé les triathlètes à l’entraînement dans le canal que nous longions, passé l’écluse, puis avons réussi à nous perdre, enfin, à manquer un embranchement !

Au loin, le port, à gauche, la plage de la Vieille Nouvelle (faudrait savoir !)

Au loin, le port, à gauche, la plage de la Vieille Nouvelle (faudrait savoir !)

Bref, outre le paysage et les vues sur les étangs, question ride, y’a pas rand chose à faire, sinon slalomer entre les moustiques qui ne te manquent pas dès que tu t’arrêtes ! Inutile de dire que nous tout-suspendus étaient un poil surdimensionnés !

Un peu surdimensionnés les bikes…

Un peu surdimensionnés les bikes…

Revenant vers Port-la-Nouvelle le long du canal, puis le long des salins, nous avons traversé la ville pour rejoindre le terrain naturel de nos vélos, la caillasse.

Faute de grives, on fait les idiots © yannk et deux roues dans les cailloux.

Faute de grives, on fait les idiots © yannk et deux roues dans les cailloux.

Après une montée sèche et asséchante, bien que relativement courte, nous avons divagué un moment sur le plateau, de pistes en singles, que nous flairions comme des chiens d’arrêts.

Premier single de la matinée, j'ai presque été surpris !

Premier single de la matinée, j’ai presque été surpris !

À l'attaque, la faim du convalescent.

À l’attaque, la faim du convalescent.

Histoire de porter même sur le plat quand la caillasse devint trop agressive sous les crampons. De là, l’heure tournait, nous tournicotions, il nous fallait trouver encore du single pour assouvir notre faim.

Ses deux roues de nouveau dans les cailloux.

Ses deux roues de nouveau dans les cailloux.

Un peu au pif en suivant la trace de Fred nous avons fini par trouver un petit morceau sympa (bon d’accord, si nous n’avions pas manqué l’entrée de la piste nous n’aurions pas eu besoin de jardiner, mais il faut bien que nous fassions les intéressants…). Plus qu’un single, c’est une zone, un espace où tu peux essayer des tas de trucs dans une ancienne carrière au dessus de la route qui relie La Palme à Port-la-Nouvelle.

Le Canigou n'est pas jaloux.

Le Canigou n’est pas jaloux.

De fait, nous n’étions pas là pour une perf, juste pour le plaisir de rouler. Pour être passé par ces tourments, la longue attente avant de pouvoir goûter de nouveau aux vibrations du cintre dans tes mains après blessure, est un supplice à petit feu. Et libératoires sont les premiers tours de roues qui nous ramènent vers les singles.

Des petits passages sympa dans les anciennes carrières.

Des petits passages sympa dans les anciennes carrières.

Il en faut de la patience en plus pour ne pas griller les étapes, ne pas se lancer trop vite, trop fort, tenir sa gourmandise en laisse bien serrée, comme un licol au ras. Tenir sa gourmandise. La peur parfois aide, la peur de la chute, la peur de la blessure nouvelle qui viendrait repousser le moment de la délivrance. La peur qui vient ainsi parfois comme un ciment de la raison de faire lever le pied, laisser les risques à la maison, juste pour attendre que tu soies en plein possession de tes moyens.

Schuss, on a exploité chaque dizaine de mètres de single tombé sous nos roues !

Schuss, on a exploité chaque dizaine de mètres de single tombé sous nos roues !

À nos âges en plus, la quarantaine bien sonnée, les mois d’arrêts sont une sanction payée cash avec tes watts. Tu laisses dans ce repos forcé autant de moral que de condition physique. Et son absence, la condition physique, est le deuxième ciment qui peut venir avec la peur si elle existe, pour te protéger parfois par devers toi. Allez, bientôt, on règlera ça en montagne, courage Franck (et Stéphane aussi !)

Et hop, l'heure de rentrer, l'appel de la mousse.

Et hop, l’heure de rentrer, l’appel de la mousse.

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Quand tes jambes sentent le thym en fleur

Il y a toujours ce frémissement qui survient à l’idée de prendre une trace nouvelle, une trace, qui plus est, pas forcément répertoriée par les sites de partages comme un boulevard dévalé chaque fin de semaine par trente types énervés.

Tu sens que ça frémis là ? Et pourtant ce n'est que le début.

Tu sens que ça frémis là ? Et pourtant ce n’est que le début.

Un frémissement donc à découvrir de nouveaux singles, en faisant fi, potentiellement, de sa roulabilité. En prenant le risque, parfois, de pousser ou marcher un moment, même quand ça descend. C’est exactement ce qui nous est arrivé jeudi, beau soleil, gradins vides, nous étions seuls, pour une nouvelle sortie d’exploration du côté de Baillestavy. Sortie destinée à compléter celle de la semaine passée du côté du col de la Galline. Nous devions notamment, en fin de parcours, aller y voir un single balisé PR partant du village de la Coma, au pied du portage vraimentalacon qui mène à la Galline.

Ça frémit toujours pas ?

Ça frémit toujours pas ?

Obliquant à droite et plongeant vers le GR36, il avait sur la carte un air un peu espiègle, mutin, du genre qui cache ses surprises jusqu’au dernier moment. L’entame est complexe, ça gigote sur la courbe de niveau, y’a de la caillasse en veux tu en voilà, bref c’est pas très roulant quand tu connais pas.

single à flanc, pierriers aménagés, jusqu'ici tout va bien.

single à flanc, pierriers aménagés, jusqu’ici tout va bien.

Et paf, tu rentres tranquille dans la pente, les pierriers sont aménagés c’est tip top. Jusqu’aux première épingles. Elles ont été posées là forcément pour te rappeler tes propres limites et tu prends ça dans les dents, peinard. Pied à terre tu passes, sans prendre de risque et te disant que finalement, ce single là n’est pas bien roulant. Alors que 50 mètres plus bas, quand tu n’y crois presque plus, ça commence à rouler, et là, c’est carnage !

BOn des fois tu te demandes où ça va, quand même.

BOn des fois tu te demandes où ça va, quand même.

Ok, c’est du sentier de banlieue, mais tu sens bien que les types qui ont fait le chantier ont pas eu le temps de déblayer les matériaux. Ya de la caillasse de compèt’, du calibre 30 (centimètres) en vrac au milieu de la trace qui demande qu’à partir sous ta roue ou, au choix, faire talonner ta fourche et t’envoyer valdinguer 15 mètres plus bas des fois que l’herbe, inexistante, y serait plus verte.

Ils n'ont pas nettoyé le chantier les gonzes !

Ils n’ont pas nettoyé le chantier les gonzes !

Mais dans l’ensemble, c’était un final bien bon pour revenir vers Baillestavy et terminer cette sortie entamée quatre heures plus tôt. Pour l’entame justement, j’avais fait dans l’éprouvé, le connu, le bon, celui qui n’amène pas de surprise sinon la taille des bananes en bas du single. Du col de Palomère (navette en caisse depuis Baillestavy), nous avions plongé avec gourmandise dans la rosée des matins de printemps perlée sur les herbes hautes pour débouler jusqu’à la rivière.

palomereexploMines@yannkerveno-3

Du connu, de l’éprouvé pour commencer.

Habituellement, nous remontons vers la route, mais là, explo oblige, nous avons obliqué à droite par un petit single, avec dans l’idée (enfin la mienne) d’en trouver un autre pour porter le vélo jusqu’à un autre départ de single. Bon, il faut l’avouer, nous nous sommes laissés entraîner par la facilité et avons suivi les points de couleur sur les arbres. C’était une erreur.

palomereexploMines@yannkerveno-5

Une fois la trace retrouvée, c’est encombré mais ça va beaucoup mieux !

Nous avons bien été contraints de remonter entre 50 et 70 mètres de dénivelé droit dans le pentu au milieu des arbres avant de retrouver la trace incertaine, mais bien marquée, que la végétation commence de croquer.

La mine est encore accessible pour les curieux.

La mine est encore accessible pour les curieux.

De là, nous avons déboulé sur le site d’une ancienne mine de fer, puis emprunté une piste « sarace » qui monte sous les hêtres tout juste ornés de leur collection 2015.

On dirait Tronçais. Ah non, ce sont des Hêtres.

On dirait Tronçais. Ah non, ce sont des Hêtres.

Ça tire sec mais faut pas manquer le coche un peu plus haut pour s’engager dans ce single qui commence comme un ruisseau. Passés les 50 premiers mètres, c’est du tout bon, une petite trace de 30 centimètres de large qui file, ok, ça pique à certains passages -tu sors de là avec les jambes qui sentent le thym, la bruyère blanche, les genêts affolés- sur la croupe de la montagne avant de rentrer dans les bois. Et là, comment dire. Tu es en haut d’une grosse dizaine de minutes de gavades.

palomereexploMines@yannkerveno-9

Faut que je te fasses un dessin ?

De la terre, des épingles impensables, des feuilles, des goulets, de la régalade jusqu’à tomber dans le lit de la rivière et de suivre, en surplomb, la Lentilla, pour rejoindre Baillestavy, le sourire accroché aux oreilles. Et par gourmandise d’aller cherche ensuite le single de la Coma conté plus haut. Bilan de la matinée. Faut retourner, pour nettoyer le portage vers la mine de fer, et pour refaire ces deux descentes d’un style si différent !

La neige continue de fondre à vitesse grand V !

La neige continue de fondre à vitesse grand V !

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Les idiots étaient au rendez-vous !

Souvent les idées naissent de précédentes. Ainsi lorsque tu explores un coin, comme j’ai pu le faire au pied du Canigou ces dernières années, chaque morceau de carte que tu maîtrises t’ouvre les portes d’autres espaces que tu n’as plus de cesse que de découvrir. Il y avait longtemps que je lorgnais du côté du col de la Galline et de la descente qui permet de rejoindre le fond de la vallée du Llech.

Réparation de fortune avec une vis du camion de Jérôme. Ça a tenu !

Réparation de fortune avec une vis du camion de Jérôme. Ça a tenu !

Sur le papier c’était beau, le hic, c’était d’arriver au col. Je connaissais une approche qui aurait pu se tenter par Estoher, mais cela limitait la sortie à cette seule descente alors que juste à côté un autre single descendant lui du col de Teixo était tout aussi prometteur.

Paf, déjà les sourires naissent sur les visages.

Paf, déjà les sourires naissent sur les visages.

Je le sentais depuis que l’avions croisé en montant à ce col du Teixo avec Damien Oton à l’automne dernier lors d’une belle sortie. Le deal c’était donc de prendre le col du Teixo dans le sens inverse, c’est à dire en portant la partie que nous avions descendue et qui était assez ardue. Pour pouvoir basculer vers le village de la Coume et remonter depuis là vers le col de la Galline, graal du jour.

On touche le plaisir du crampon dès qu'on quitte la piste du LLech avec ce joli single qui nous permet de descendre au contact de la rivière.

On touche le plaisir du crampon dès qu’on quitte la piste du LLech avec ce joli single qui nous permet de descendre au contact de la rivière.

Graal est Le terme tant le portage pour arriver là est exigeant (je parle en connaissance pour y avoir déjà laissé des calories), à vue de nez, plus de 300 mètres de dénivelé à prendre en moins d’un kilomètre. En plein soleil qui plus est. Rendez-vous fût donc donné au Col del Forn pour le départ de cette « balade », seulement 17 km de prévu avec 1500 de dénivelé. Signe que la journée allait être épique, Jérôme était obligé en arrivant de prélever une vis de son camion pour remplacer la vis de la colonne de fourche, cassée le matin même. En bavardant, nous avons remonté la vallée du Llech vers le refuge de la Moline et comme d’hab j’ai décroché au bout d’un moment. Pas beaucoup d’énergie dans les guiboles ce vendredi matin, la journée promettait d’être longue. Vite pourtant, nous avons touché du doigt ce qui nous mène là.

Tiens, on dirait les Vosges, parfois.

Tiens, on dirait les Vosges, parfois.

Un single descendant de toute beauté pour rejoindre le cours Llech, puis le traverser et entamer la grimpette jusqu’au col de Teixo. Finalement, comme je l’avais imaginé, ça passe assez bien dans ce sens là, ce n’est pas très long, pas très raide et superbe.

Au début du premier portage, Marc fait parler la poudre mais les feuilles mortes (qui ne sont pas ramassées à la pelle) auront raison de sa vaillance.

Au début du premier portage, Marc fait parler la poudre mais les feuilles mortes (qui ne sont pas ramassées à la pelle) auront raison de sa vaillance.

Tu passes le temps à regarder le paysage si tu n’es pas obligé de plonger dans tes tréfonds pour chercher du jus. Un petit casse-croûte au col, nous étions partis depuis une heure et demi et c’était l’heure du café, et nous avons basculé dans le D-.

Assez courte, la montée vers le col de Teixo passe plutôt bien à pied sous les hêtres torturés.

Assez courte, la montée vers le col de Teixo passe plutôt bien à pied sous les hêtres torturés.

Enfin, d’abord dans les feuilles qui rendaient difficile le pilotage puis dans une trace de toute beauté, entièrement naturelle, étroite, relativement propre, joueuse, avec de la pente ici, de la caillasse là, de la terre plus loin, des virages et des épingles et pour finir la traversée des anciennes installations d’une mine de fer. Pouahhh, je suis certain d’avoir entendu crier ! Nous étions comme des gosses là dedans à dévaler sans se préoccuper de ce qui suivait. C’était énorme.

Au col, pause saucisson pour recharger l'organisme en sel et gérer l'eau.

Au col, pause saucisson pour recharger l’organisme en sel et gérer l’eau.

En bas, nous avons déboulé sur la petite route qui mène au hameau de La Coûme, pied de l’ascension suivante. Là, un habitant du lieu nous a très gentiment proposé de l’eau une fois que nous l’avons eu affranchi de notre projet de remonter vers le col de la Galline.

Depuis le col de Teixo, tu le vois le single là bas qui serpente en face ? C'est le menu du prochain portage.

Depuis le col de Teixo, tu le vois le single là bas qui serpente en face ? C’est le menu du prochain portage.

Sa pitié n’était pas feinte visiblement et nous avons pu remplir les poches d’eau fraîche avant de mettre le vélo sur le dos et de grimper. Là, perso, j’ai tenu presque bon jusqu’à la moitié de la montée, au sortir des épingles serrées et ensuite j’ai pris cher au long de 20 ou 30 minutes qui restaient à avaler [note pour plus tard  : il va vraiment falloir que je trouve à me reposer un peu dans les jours qui viennent]. Lorsque j’ai rejoint les autres au fameux col, j’ai de suite lu sur leur visage un soupçon d’inquiétude.

Bon voilà, pas beaucoup de photos de la première descente, j'ai roulé, j'ai profité.

Bon voilà, pas beaucoup de photos de la première descente, j’ai roulé, j’ai profité.

Il n’y avait pas de trace qui basculait dans le versant convoité ! En fait si. Et même si ça n’avait pas été le cas, j’avais un plan B pas dégueu, qui au final n’aurait pas forcément été beaucoup plus long que ce qui nous restait à parcourir. Bref, trace il y avait bien. Comme un léger trait de crayon à papier sur une feuille que le dessinateur aurait marqué de plus en plus fort à mesure qu’il avançait dans son projet. C’était génial.

Au deux tiers de l'éprouvant deuxième portage, pause bienvenue.

Au deux tiers de l’éprouvant deuxième portage, pause bienvenue.

De grandes épingles dans la terre au début, soft, beau, sous la lumière du soleil filtrée par les feuilles naissantes des hêtres, puis de la caillasse, des pierriers qui passent bien à la cool, des épingles tordues, trop resserrées, des passages de callades aménagée. Puis, cerise sur ce chouette gâteau, tout le bas de la descente jusqu’à la rivière s’effectue dans une hêtraie aérienne avec une trace large à son entame, qui ensuite se resserre en un boyau au milieu des buis…

Après avoir trouvé la trace, on s'est régalé… 

Après avoir trouvé la trace, on s’est régalé…

Pouahhh, je suis sûr que je me suis entendu crier. Si si. Et ce n’était pas fini. Nous étions un peu en amont du canyon du Llech, il nous fallait rejoindre le Col del Forn à quelques kilomètres de là. Et là, encore du single, c’était mon souhait, aller le plus loin possible sur le chemin bien accroché à sa courbe de niveau indiqué sur la carte.

Régalés du haut… Jusqu'en bas !

Régalés du haut… Jusqu’en bas !

Toute la première partie est extra, des montagnes russes très plaisantes, gamelle dans les orties pour moi comprise (c’était les orties ou quatre mètres en contrebas). Puis, au Mas Llech, je me suis obstiné à vouloir rester sur ce sentier. Et derrière, ce n’est pas propre du tout, peu roulable et même pas très marrant à marcher.

Tout à l'heure, nous étions là haut, à droite, dans le vert clair.

Tout à l’heure, nous étions là haut, à droite, dans le vert clair.

Nous avons fini par sortir de ce merdier par un tout droit dans un pierrier pour déboucher sur la piste. Personne ne parlait dans la voiture au retour. Il fallait être idiot pour accepter cette sortie, mais c’était vraiment extra et le faire avec d’autres qui partagent ce même grain de folie, ça ajoute de la valeur à la journée !  Depuis, me sont venues d’autres envies de découvertes dans ce coin là. Qui vient ?

Plus de photos ici

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On n’avait pas oublié les sécateurs cette fois.

Puisque la saison est lancée, il est temps d’en profiter. Avril se déplie entre jours de grands printemps et jours consacrés à la pluie. Il faut s’y faire. Samedi midi nous étions une dizaine à nous élancer du col de Palomère, au dessus de Valmanya.

Dès les voitures fermées, on rentre dans le premier single pour un échauffement de luxe.

Dès les voitures fermées, on rentre dans le premier single pour un échauffement de luxe.

Nous avons jardiné, au sens littéral du terme !

Nous avons jardiné, au sens littéral du terme !

Avec dans l’idée de rallier Ille-sur-Têt par une majorité de single. Mais aussi de prendre un peu de temps pour nettoyer un ou deux passages encombrés par des genêts fantasques ou des pierres méchamment anguleuses. L’attaque de la première descente de cette trace est toujours un vrai bonheur, ça file très vite, les épingles passent les yeux fermés et on déboule en deux deux jusqu’à la rivière.

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Les hêtres finissent de perdre leurs feuilles sous la poussée des bourgeons du printemps.

Le temps de s’arrêter débarrasser le single d’un petit arbre tombé en travers, nous étions à pied d’œuvre sur Le chantier de la journée. Une petite centaine de mètres d’une ancienne piste perdue dans la forêt progressivement avalée par la gourmandise des genêts. Au point de rendre quasi impossible le roulage sur cette portion de transition vers la seconde partie du single qui part à droite et dont l’entame était quasi occultée par la végétation.

2palomereavril2015@yannkerveno-4

Avec le printemps, la végétation prend ses aises !

À une dizaine de bras, ça va drôlement vite, sécateur, scie, il nous a fallu une quinzaine de minutes pour faire place nette et reprendre le cours de notre pérégrination. Jusqu’à la rivière. La remontée vers Valmanya s’effectuant comme toujours sur la route, on en profite pour bavarder avant de se lancer dans le sérieux, ce bout de sentier paumé en dents de scies et montagnes russes qui surplombe la route. Un caviar de quelques kilomètres qui s’effectue à petite vitesse et convoque l’ensemble du bagage technique dont chaque rider dispose. C’est ce bagage, plus le jus dans les cuisses, qui déterminent le ratio entre le temps passé sur ou à côté du vélo.

La connaissance du single augmente le plaisir du rider. « Plaidoyer pour y retourner » yannk, sous presse.

La connaissance du single augmente le plaisir du rider. « Plaidoyer pour y retourner » yannk, sous presse.

Ça monte, ça descend doucement ou franchement, il y a des défis techniques dans le D- et dans le D+, un portage pas long mais qui te fait regretter ce que tu as mangé il y a trois semaines. Là, sur ce sentier très riche, les plus rapides ont profité du temps pris pour nettoyer ici où là en attendant les plus lents. Et nous nous sommes occupés de quelques belles épingles rendues traîtresses par des pierres fuyantes bien planquées sous une couche de feuilles. De quoi se mettre de jolies boîtes.

Des défis à chaque coin de trace.

Des défis à chaque coin de trace.

2palomereavril2015@yannkerveno-7

Moins de cent mètres de portage mais il met le feu dans les guiboles.

Pour ces morceaux, nous avons laissé les sécateurs dans le sac et seulement ouvert un fuseau pour laisser aux pneus le pouvoir de rester au contact de l’humus. On a testé ça passe bien. En arrivant lancé, ça sera très bon. Mais avec tout ceci, plus les pauses pour faire des photos, le temps nous filait entre les rayons. À Baillestavy, nous avons fait un stop au village, fait le plein d’eau au robinet (sur la place du village devant le bar de pays) avant de nous élancer dans ce qui serait la dernière partie en single de notre sortie.

Défense de sortir de la trace.

Défense de sortir de la trace.

La remontée sur le sentier vers le mas de Sahilla est toujours aussi difficile par endroit. Les sangliers n’ont pas ménagé leur peine pour labourer la trace pendant l’hiver et le portage qui suit ce long bout pas roulant du tout reste costaud. On en a vu quelques uns d’entre nous tirer la langue furieusement. Après le mas, c’est bonheur à tous les étages, on a dévalé à plein gaz, le temps de faire quelques photos quand même, avec en bas la banane des grands jours.

La bonne trace n'est pas forcément la plus évidente à première vue.

La bonne trace n’est pas forcément la plus évidente à première vue.

Avis aux amateurs, il reste quelques courts passages qui méritent un petit coup de sécateur dans cette partie. Las, pour nous il était bien trop tard, nous avons donc pris les chemins de traverse pour rentrer dare dare sur Ille, laissant la dernière bosse et son single de taré sur notre droite. Pas de bol, je serai obligé d’y retourner. Qui vient ?

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