Retrouvailles avec Franck convalescent, moi même englué depuis des semaines dans une sinusite à n’en plus finir, il fallait bien un peu de plat pour se remettre en selle. Nous avons fait mi-chemin ou presque, pour nous retrouver du côté de Port-la-Nouvelle dans l’Aude sur une trace concoctée par Fred. Il était question de tricotage dans l’île protégée de Saint-Lucie puis d’aller musarder sur de la piste entre La Palme et Port-la-Nouvelle.
Et finalement, j’étais bien content que ce fut plat ! Ou presque. Tellement je suis rincé par par ma sinusite. Le tour de l’île c’est sympa, vraiment. On a doublé les triathlètes à l’entraînement dans le canal que nous longions, passé l’écluse, puis avons réussi à nous perdre, enfin, à manquer un embranchement !
Bref, outre le paysage et les vues sur les étangs, question ride, y’a pas rand chose à faire, sinon slalomer entre les moustiques qui ne te manquent pas dès que tu t’arrêtes ! Inutile de dire que nous tout-suspendus étaient un poil surdimensionnés !
Revenant vers Port-la-Nouvelle le long du canal, puis le long des salins, nous avons traversé la ville pour rejoindre le terrain naturel de nos vélos, la caillasse.
Après une montée sèche et asséchante, bien que relativement courte, nous avons divagué un moment sur le plateau, de pistes en singles, que nous flairions comme des chiens d’arrêts.
Histoire de porter même sur le plat quand la caillasse devint trop agressive sous les crampons. De là, l’heure tournait, nous tournicotions, il nous fallait trouver encore du single pour assouvir notre faim.
Un peu au pif en suivant la trace de Fred nous avons fini par trouver un petit morceau sympa (bon d’accord, si nous n’avions pas manqué l’entrée de la piste nous n’aurions pas eu besoin de jardiner, mais il faut bien que nous fassions les intéressants…). Plus qu’un single, c’est une zone, un espace où tu peux essayer des tas de trucs dans une ancienne carrière au dessus de la route qui relie La Palme à Port-la-Nouvelle.
De fait, nous n’étions pas là pour une perf, juste pour le plaisir de rouler. Pour être passé par ces tourments, la longue attente avant de pouvoir goûter de nouveau aux vibrations du cintre dans tes mains après blessure, est un supplice à petit feu. Et libératoires sont les premiers tours de roues qui nous ramènent vers les singles.
Il en faut de la patience en plus pour ne pas griller les étapes, ne pas se lancer trop vite, trop fort, tenir sa gourmandise en laisse bien serrée, comme un licol au ras. Tenir sa gourmandise. La peur parfois aide, la peur de la chute, la peur de la blessure nouvelle qui viendrait repousser le moment de la délivrance. La peur qui vient ainsi parfois comme un ciment de la raison de faire lever le pied, laisser les risques à la maison, juste pour attendre que tu soies en plein possession de tes moyens.
À nos âges en plus, la quarantaine bien sonnée, les mois d’arrêts sont une sanction payée cash avec tes watts. Tu laisses dans ce repos forcé autant de moral que de condition physique. Et son absence, la condition physique, est le deuxième ciment qui peut venir avec la peur si elle existe, pour te protéger parfois par devers toi. Allez, bientôt, on règlera ça en montagne, courage Franck (et Stéphane aussi !)
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