Queyras. Jour #1 Ça passe crème.

Ce devait être les Canaries en hiver, ce sera finalement le Queyras à l’automne. Et quelle bonne idée ! Nous voilà donc partis à la mi-octobre pour un mini-trip de quatre jours au creux des Alpes. Voilà qui nous promettait du changement, on nous annonçait du dénivelé facile à prendre, plus facile que dans nos Pyrénées, des sentiers aussi lisses et deux que la peau d’une pêche en plein été (spoiler : c’est mensonger). Bref, nous étions impatients. Le tracé ? Grosso modo, c’était une partie du Tour du Queyras, une belle ballade à faire en 5 à 8 jours avec la bagatelle de 12 000 mètres de dénivelé. Par (mal)chance, nous n’avions pas le temps de tout faire cette fois-ci, il nous faudra revenir pour finir, quel dommage. Pour autant, Cyril (Guil-e Bike) qui était chargé de l’orga et du transfert des bagages, avait modifié la trace pour nous permettre, en trois jours et demi, de toucher du doigt l’essence même du coin. Nous étions les Fabulous four. Si si.

Nous voilà donc un peu à la bourre un lundi soir à Risoul dans un chouette gîte, prêts à en découdre. Une bonne nuit pour effacer les stigmates des 5 heures de voiture et nous voilà vendredi matin au pied du bordel, avec cette appréhension coutumière, cette petite trace de sécheresse dans la gorge, cette légère angoisse au bide qui survient quand on sort de sa zone de confort et des sentiers qui nous sont (trop familiers).

C’est pas si pire question paysage…

Le premier jour est un apéro, une vingtaine de kilomètres, un petit millier de mètres de dénivelé, pas de quoi effrayer Mamie, si ce n’est l’altitude légèrement plus élevée que par chez nous. Et nous partons sur une piste roulante, au milieu des mélèzes chatoyants, entre le brun et l’orange. Nous déroulons, il fait frais, voire presque froid à l’ombre, sensation que nous avions oublié depuis l’hiver dernier à cause des élucubrations de l’été et de cet automne qui n’en finissait pas de s’installer. Puis. Pétard. La piste s’évapore pour laisser place à un joli single, presque lisse comme la peau d’une pêche en été, c’était donc vrai. C’est là que l’altitude se fait sentir. Déjà. On est à 2000. Ça commence à piquer et la pente s’en mêle. Nous voilà au pied d’un poussage portage de 200 mètres de dénivelé (pour Didier et moi, Damien aura les jambes pour tout rouler, et e-Didier, le moteur).

Belle entrée en matière. On finit par débouler sur un sentier à flanc qui nous conduit au col Fromage pour la première fracture de la rétine. C’est beau putain que c’est beau. Et le sentier là-bas qui nous fait de l’œil on s’y engage avec gourmandise, à fond les ballons en fait, sur cette trace tendue en travers de la pente comme un fil à plomb. Ça file, puis ça ondule, ça tape velu dans les cuisses à chaque coup de cul jusqu’à la pause casse-croûte. Face aux montagnes, on mate un beau sentier tout aussi tendu en face. Faudra revenir. La suite est plaisante, jolis sentiers, quelques ornières qui seront fatales à e-Didier, victime d’un spectaculaire placage de derrière les fagots. Puis à la fin, après une petite transition roulante et quelques poussages courts dans la boue; une descente de fou dans une prairie se terminant par une partie très difficile techniquement et engagée que Didier et moi passerons sagement… À pied.

Nous arrivons tôt, nous aurons le temps de récupérer, de comparer les recettes de crêpes et de jouer au babyfoot, de boire du Châteauneuf-du-Pape. Mais c’est une autre histoire. Et le demain promettait d’être une autre paire de manches…

(À suivre)

Pour info, le premier soir nous avons dormi à La Maison de Joséphine. Super accueil et cuisine sympa malgré notre retard (les starlettes c’est toujours en retard !). Le deuxième soir, nous avons crêché à La Baïta du Loup à La Chalp de Saint-Véran, belle table et dortoir sympa et se trouve au débouché du dernier beau sentier de la journée.

Vous voulez lire le jour #2 ? C’est par là.

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