Non au nucléaire.

Je rigole. Il ne sera pas question dans ce papier de l’EPR ou des centrales classiques, bien que je sois intimement persuadé que cette source d’énergie est aujourd’hui, à court terme, la seule à pouvoir nous aider à rester dans les clous des scénarios du GIEC. Je vous rappelle qu’on a déjà oublié les +1,5 °C et qu’on est aujourd’hui sur le scénario à +2 °C.

Non, c’est d’un sujet autrement plus polémique, c’est dire, dont je veux vous entretenir aujourd’hui.

Le vélo électrique.

Alors non, je ne passe pas à l’élec. Et non je ne suis pas en colère contre ceux qui passent à l’élec, mais cela ne m’empêche pas d’avoir un avis très tranché là-dessus et une position toute personnelle.

Profiter tant qu’il est encore temps et possible

On me demande souvent si mon vélo est électrique. Et ma réponse est invariablement non. On me demande aussi si je compte m’équiper, plus tard. Et là je réponds toujours non.

Pourquoi donc ? Juste parce que je n’aspire pas à être « augmenté » avec des watts supplémentaires.

Considérez que, pour moi la pratique du vélo est une pratique sportive, c’est bon pour le cœur dit le cardiologue, c’est une pratique récréative, parce qu’on voyage et qu’on s’amuse bien aussi, c’est une pratique méditative, parce que, contrairement à ce que disait Coluche, le temps que l’on passe à pédaler est aussi souvent un temps de réflexion voire d’introspection arraché à la trépidation de nos vies sous contrainte.

Alors pourquoi refuser de mettre un moteur dans mon loisir ? Il y a plusieurs raisons.

La première c’est que c’est un loisir. Donc pas de compétition, pas de pression, nous en avons suffisamment dans le boulot pour ne pas nous en rajouter dans la semaine. Pourquoi dans cette logique vouloir aller plus loin en voulant aller plus vite ?

La deuxième c’est que je sais depuis longtemps que mon monde est fini.

Cette question des limites est cruciale parce qu’il m’apparaît incongru de vouloir les dépasser artificiellement.

C’est-à-dire qu’il comporte des limites, certaines définitives (la mort par exemple, la taille), et d’autres sur lesquelles je peux avoir une action pour les repousser, mon poids (:D), mes capacités physiques… Capacités qui me sont d’une part données par ma constitution et l’entraînement, enfin je veux dire les kilomètres autour du village que je m’inflige pour avoir le loisir et le plaisir de faire de chouettes trucs en montagne avec les copains de loin en loin.

Vous m’objecterez que l’électricité permet aussi de faire les trucs qu’on a envie de faire en moins de temps qu’en musculaire. Et alors ? Je vous renvoie au premier argument.

Quant à imaginer tout ce que je pourrais faire en plus si je roulais plus en élec (comme tous les néoconvertis l’affirment à l’achat sans que cela se constate, pour beaucoup, sur Strava), ben pareil je vous renvoie au premier argument. Si je ne fais pas plus, c’est surtout que j’ai la flemme, donc pas l’envie, donc un moteur n’y changerait rien.

Cette question des limites est cruciale parce qu’il m’apparaît incongru de vouloir les dépasser artificiellement.

Mais je vous entends déjà ricaner « on en reparle quand il ne pourra plus faire ce qu’il veut, alors il cèdera. » On ne dit jamais fontaine je ne boirai jamais de ton eau mais vous serez probablement déçus. Parce que connaître, et admettre ses limites, c’est aussi se donner la possibilité d’évoluer, de changer de pratique, de faire autre chose.

Si mon corps m’interdit un jour de jouer dans les sentiers, alors je resterai peut-être sur les pistes, ou les routes, allez savoir. Si un jour mon corps m’interdit de balader en haute montagne à vélo, alors j’irai très certainement à pied. D’autant que d’ici là, il est probable que la surfréquentation induite par le développement du vélo élec dans les espaces naturels sensibles, où nous n’étions qu’une poignée à batifoler voici encore peu, nous aura interdit d’y pénétrer. Car quand les interdictions tomberont, il n’y aura pas de discrimination. Tous les vélos seront concernés (et là je serai un peu en colère).

Bref, si le vélo électrique peut vous permettre de pallier un handicap, l’âge, pourquoi pas ? Pour le reste, ça vous appartient et je n’ai pas à vous juger (mais je n’en pense pas moins !)

Mais le nœud de toute cette histoire, finalement, c’est peut-être je ne suis pas cycliste, au sens strict du terme, je me sers juste du vélo pour me déplacer et le vrai moteur c’est être dehors, dans la nature avec les copains.

Ôtez-moi le vélo, je me déplacerai quand même !

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