« You guys are crazy ! » Yes, but not so much.

Encore une idée qui trottait dans la tête de Marc depuis un moment, la descente du GR 10 depuis le col de Mantet jusqu’à Py, puis une remontée par le dit sentier jusqu’au col de Jou. Là, plusieurs soluces, nous allions prendre la presque pire, mais c’est une autre histoire. Potron minet, bar des sports, potes, cafés, vers 7 h nous décollons, le ciel est bleu et il fait frais.
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Nous avons décidé de laisser une voiture au col à 1800, une autre en bas à Vernet-les-bains. Une fois sur place, nous nous échauffons un moment sur la piste qui mène en haute montagne, cherchons en vain des champignons, avant d’appuyer sur celui-ci en entamant la descente sur une jolie trace de forêt de montagne. De suite, une fois le col passé, on rentre dans le dur, et le bon.

Full gaz dans la descente du col.

Full gaz dans la descente du col.

Ça tourne dans tous les sens, et on a tellement bien bossé les épingles qu’on peut rentrer et faire de la couture. La première partie est ainsi somptueuse, joueuse, technique mais pas trop, rapide mais pas trop.

Une petite bavette au détour d'une épingle !

Une petite bavette au détour d’une épingle !

Quand on débouche sur la route à la première intersection, nous savons déjà que nous n’avons pas perdu notre matinée ! Puis ça continue, un joli chemin parfois bien empierré qui fait souffrir les bras, parfois une trace plus sauvage le long de laquelle le piquant est assurée par des orties charnues qui font passer l’envie de sortir de la trajectoire. Le soleil se pointe au dessus des montagnes, il sèche l’humidité de la nuit, nous croisons la route encore à deux reprises, un peu comme si ces croisements étaient la marque du changement de chapitre puisque chaque tronçon propose un exercice différent en modifiant la nature du sol et de la trace. Les aboiements très énervés de deux clebs peu accueillants nous annoncent l’arrivée à Py, en bas de la descente. Le temps d’une petite halte, nous filons sur la route pour aller chercher la voie du col de Jou, toujours sur le GR10. Et là c’est une autre chanson. Ça grimpe sec par moment, ça passe un peu sur le vélo, puis plus du tout. Il faut pousser, puis porter, et parfois on n’en voit pas le bout.

Alerte Girolles !

Alerte Girolles !

Mais c’est beau. La vue sur la vallée est somptueuse, on arrive parfois à rouler 10 mètres, 20 mètres, puis nous sommes victimes d’une « alerte girolles » de niveau 5 (sur une échelle de 4), nous ramassons deux bons kilos de champignons parfaitement frais, à la chair dense et odorante dans un rayons de 20 mètres en contre-haut du sentier. Puis, ainsi chargé, nous pouvons rouler un peu, c’est très bon, une petite trace en forêt, des racines, sèches, et un couple de randonneurs américains que nous suivons pas à pas dans l’ultime portage qui nous conduit à la foule, au col de Jou.

À pied dans le remontée vers le col de Jou.

À pied dans le remontée vers le col de Jou.

Entre les familles, les bagnoles et ceux qui se préparent au canyoning, il ne reste plus beaucoup de place ! Le temps de grignoter un morceau, nous repartons vers la tour de Goa, et ça pique velu la montée. On lâchera l’affaire de loin en loin pour pousser un peu. Profitant du point de vue pour souffler un brin, nous nous glissons ensuite gaiement dans la descente qui démarre sur la crête. À fond les ballons. Au croisement, il nous faut prendre une décision. J’avais choisi de passer à flanc côté Sahorre, mais Marc décide que nous poursuivrons sur la crête, parce que c’est beau.

oh la belle crête après la tour de Goa !

oh là belle crête après la tour de Goa.

C’est vrai, c’est beau, ça monte sec, ça descend sec, j’ai même le loisir de pincer ma chambre à air dans un passage mal négocié, il y a quelques défis techniques pour entretenir le suspense, le paysage est beau sous le soleil et nous avons récupéré un xcrosseur anglais perdu, sorti de la pampa comme Robinson cherchant Vendredi. Ça tombait bien, nous étions vendredi et il prit notre roue pour rentrer au bercail. Notre seule interrogation concernait alors la descente sur Vernet. Sur la carte, c’était drôlement joli, mais raide, puisqu’il y avait 600 mètres de d- en quelques centaines de mètres.

Feu !

Feu !

En vrai, une fois passé le pic de la Pena, son point de vue formidable et vertigineux sur les alentours, c’était drôlement joli et super raide. En fait, nous avons du marcher pour perdre 200 m de dénivelé tellement c’était engagé et compliqué techniquement. En arrivant au croisement son semi-rigide sous le bras, notre Robinson eut cette phrase : « You guys are crazy ! » Nous en avons convenu, avant de prendre cette fois une bonne décision, celle de quitter la trace principale pour prendre à gauche, retrouver un semblent de roulabilité, même si certains passages étaient encore bien tendus du camelback et que nous avons assez peu goûté l’escalier, au milieu de la pente, avec des épingles, encore, qui imposaient une parfaite maîtrise du nose turn dont nous ne sommes pas équipés, loin de là.

La descente depuis le pic de Pena est un peu indigeste au début ! Mais c'est beau.

La descente depuis le pic de Pena est un peu indigeste au début ! Mais c’est beau.

Mais il y avait tout de même quelques beaux passages dans la terre et la caillasse pour finir aux portes de la ville. Au bout du compte, cela fait une jolie sortie, avec environ 1800 m de d- et 700 de d+, et des tas de sentiers à aller voir. Nous rêvons maintenant de monter à 2400 au dessus du col de Mantet pour aller voir deux ou trois trucs, trouver une fin différente vers Vernet, nous disions que nous pourrions peut-être enchaîner la descente depuis 2400 avec la belle descente cachée derrière le pic de Tres Estelles. Bref, on a pas fini de rêver.

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