Santa-Fe (sans la bagarre)

Ce n’est pas faute d’avoir essayé de le choper mais nous ne sommes toujours pas parvenus à toucher l’hiver du bout de nos crampons. Même quand nous y mettons du notre. Ainsi l’autre jour nous sommes partis de bon matin en bonne compagnie pour rejoindre Ian et Angela du côté de la Cerdagne pour aller découvrir un des terrains de jeu qu’ils explorent, dans la vallée du Segre sur la route de LLeida. C’est un poil loin, mais c’est drôlement beau.

Vamos.

Vamos.

hace frio.

hace frio.

Dehors sur la route, on n’avait pas besoin de thermomètre pour savoir que ça caillait sec tandis qu’on roulait vers la Seu de Urgell (qui me fait immanquablement penser à Radiguet et son roman posthume bien que la graphie ne soit semblable). Les fumées des maisons tenue à proximité du sol par la pression atmosphérique créait une espèce de brouillard, bleuté comme les bouffées de Gitane de mon père, il y a longtemps, et nous observions en rigolant à demi le thermomètre du fourgon de Ian annoncer des températures de plus en plus négatives.

La Sierra de Cadi.

La Sierra de Cadi.

E bas la vallée, là bas, la Pedraforca.

En bas la vallée, là bas, la Pedraforca.

Heureusement, à mesure que nous perdions de l’altitude les choses se sont arrangées et il faisait bon lorsque que nous avons délaissé le camion pour nos montures, en route pour la chapelle de Santa Fe. Bon, j’avais oublié la ventoline encore une fois et l’état de mes bronches encore fragiles m’obligaient à monter tout doucement pour atteindre la crête, je parvenais ainsi à ne pas déclencher de crise en gérant mon effort avec la plus infinie précaution. À cette occasion, j’ai pu constater que j’étais encore bien fatigué il n’y avait pas beaucoup de jus dans mes guiboles. Vivement 2016. Bref, il faisait bon, je galérais, j’étais un peu fébrile, rien de très nouveau. Une fois au sommet, à la chapelle, nous pouvions embrasser du regard toute la vallée, et plus loin encore, la crête de la Sierra de cadi (rêve depuis longtemps pour projets futurs), la Pedraforca que nous avions aperçu en descendant et là bas, loin, à peut-être une petite centaine de kilomètres, Les sommets étranges de Montserrat émergeant d’une mer qu’on aurait dit d’huile mais qui était de nuages brillant sous le soleil.

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Miguel n’amuse pas le terrain

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Une ligne qu’on dirait tendue juste pour nous.

Nous étions bien où nous étions. Un petit casse-croûte et nous nous remettions en route. De suite, l’affaire était compliqué. Le sentier qui nous avait permis d’accéder à la chapelle se révélait bien compliqué. La suite, sous la falaise, ne l’était pas moins avec des épingles aussi serrées que les japonais dans le métro aux heures de pointe, des pierres grosses comme des têtes qui ne demandaient qu’à partir sous nos roues et un sentier chaotique, très technique, trop pour moi en roulant ainsi à vue. Faudra que je revienne, c’est pas juste. Bref, de section en section, nous nous battions à l’arrière comme des grognards protégeant dans un ultime sacrifice ceux qui fuient à toute vitesse pour se replier, ici posant le pied, là manquant de passer par dessus le cintre, encore plus loin manquant de laisser l’aumône d’un dérailleur dans la trace. C’était compliqué, sans compter l’humidité tendrement posée le long de certaines portions sur les roches polies par le temps.

Simon ouvre une nouvelle ligne pour la photo.

Simon ouvre une nouvelle ligne pour la photo.

Surfer sur la crête.

Surfer sur la crête.

Angela fait ses gammes.

Angela fait ses gammes.

Le calcaire, c’est bien une montagne de calcaire, c’est bien, quand c’est mouillé ça devient scabreux. Au sortir de la forêt, tous entiers néanmoins, je n’étais pas mécontent que cela cesse enfin. C’est vraiment beau, et bon, mais il faut être dans un bon jour (note pour plus tard). Un petit bout de route au soleil et nous nous engagions sur une crête toute de pierre, roulante, très belle, pour rejoindre le fond de la vallée. Vue du haut, la trace faisait envie, semblait tendue uniquement pour nous, déroulée comme un cadeau pour nous donner le plaisir de filer sous le soleil et rejoindre la plaine la banane aux oreilles. De là, nous avons filé vers quelques terres « noires » pour jouer un peu, ouvrir des lignes improbables, aller défier la gravité et faire quelques photos pour ceux qui n’affectionnent pas plus que cela le freeride (pour soucis de précaution il s’entend).

Ça a roule drôlement technique par moment.

Ça a roule drôlement technique par moment.

Simon n'oublie jamais le pique-nique.

Simon n’oublie jamais le pique-nique.

Bye Bye, on reviendra.

Bye Bye, on reviendra.

Un coup de cul plus loin nous étions de nouveau au sommet d’une petite crête pour un dernier bout de descente fameux, oscillant entre très technique et flowy le long d’une rivière secouée de cascades où coulait une eau aussi transparente que des rêves de gosses. C’était l’heure malheureusement, je m’étais encore planté dans mon estimation, de prendre le chemin du retour, pour mieux revenir, une autre fois, l’année prochaine, d’autant que Ian a plein d’autres traces dans le secteur !

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