On est toujours là à tortiller du ionf’ pour caguer droit, mais chaque fois que je pars sur des traces improbables, je suis toujours très optimiste sur l’heure de retour à la maison. Passe encore quand je suis tout seul, mais lorsque j’emmène quelques compagnons de fortune dans ces pérégrinations, je ne peux que me sentir coupable des coups de bâtons qu’ils reçoivent au moment du retour au foyer. Bref, je me suis encore royalement planté de deux heures hier.
L’affaire fut en effet beaucoup plus longue que dans mon souvenir. À croire que les souvenirs, triturés par leur conservation ont tendance à accélerer le temps, à comprimer finalement 50 minutes de portage en une vingtaine de minutes. Nous nous sommes retrouvés (Oscar, Jlio, Christophe, Miguel et moi) sur le coup de 14 h 10 à Finestret, au bas du chantier du jour. Une grimpette sympa jusqu’à 1000 m en partant de 300.
Le tout pour aller chercher un ride trialisant en crête et une descente superbe qu’il est impossible d’aller chercher autrement. Comme je dis souvent à mes fils, on n’a rien sans rien. Bon ok, quand on n’a pas la frite, quand on a laissé toute la pêche et la hargne dans les soucis de la semaine, on se trouve fort démuni au pied des portages, un peu comme la cigale vous savez, une fois l’hiver venu. À poil de gniaque quoi. Un petit coup de piste bien raide depuis Finestret et nous voilà dans le premier single à flanc, ça monte ça descend et la fourche bloquée ça fait bizarre dans les compressions.
Jlio lui, de son côté, galère avec ses nouvelles chaussures et ses pédales. Bref, pour rejoindre le sentier qui nous occupe, il faut porter, c’est raide mais finalement pas très long quand on a la pêche, quand on peut rouler dans les parties moins raides, quand on peut quoi. Au col, juste sous le Pic Marbet, mes compère pensaient que ça allait peut-être descendre.
Mais non. Il fallait continuer de monter sur un joli single qui passe pour les plus costauds avec « VAE inside » comme Miguel, et par une succession de roulages poussages pour les autres. En crête c’est beau, on se faisait brinder par la vent comme il faut, mais sous le couvert des arbres, il faisait drôlement bon.
C’était l’heure d’attaquer une petite descente sur un monomonotrace (un singletrack doublement étroit) qui file astucieusement dans l’herbe. Premier plaisir dans le D-, première gamelle aussi pour Jlio devant moi, merci le genêt qui était là pour servir de porte-manteau ! Arrivé à la grosse ruine à mi-pente, j’ai fait remonter tout le monde pour des photos, et perdre un peu plus de temps 😀 Après ça se gâte.
Dans mon idée, ça portait 20 minutes, mais en fait, c’était un peu plus… C’est très raide au début, puis on passe par une alternance un peu démoralisante de pentes normales et de pentes très pentues, le tout sur une trace qui fait drôlement envie d’être dans l’autre sens. C’est là que tu regretterais d’avoir voulu faire du vélo, vu que c’est le vélo qui fait du rider sur cette longue portion. On se console de la nature, du côté sauvage et vierge de l’endroit, de la vue une fois qu’on débouche à l’air libre. encore un coup de cul, on arrive sur la crête, ça pousse ça roule ça porte, ça descend un poil et on finit par déboucher à la Collade d’en Jaume.
De là, on peut rejoindre le col de la Galline que nous avons exploré il y a quelques semaines avec d’autres idiots. Bref, je pensais pouvoir jeter un œil à l’état de la liaison entre la Collade et le col en vue d’une future idiotie, mais le temps pressait, et à dire vrai, on se caillait les meules à plus de 1000 mètres en plein vent. Vite, nous nous sommes engagé dans la descente, pas bien franche, très trialisante au début, qui oblige à des passages à pied, mais qui, à mon goût est déjà très sympa grâce à l’équation suivante :
(crête exposée + single très technique) x paysage à 360°+ onestàlabourre² = bon moment
Une fois terminé le premier bout de crête le ratio pédalage/poussage bascule fermement du côté de la position assise sur la selle. C’est là que par endroit le sentier se perd, s’évanouit sous les feuilles.
Nous nous arrêtons deux minutes pour saluer un châtaigner extraordinaire avant de retrouver la trace et d’y plonger sans réfléchir. Un second passage en crête un peu plus bas qui roule quasi tout du long suivie d’une section technique, épingle, dévers, marches oblige à faire des prouesse. C’est dans ce morceau que j’ai fait la même que jlio basculant du mauvais côté du single.
Puis, nous avons pris dans la forêt par la trace ouverte pour la Transbiking, qui elle aussi s’est un peu perdu sous la double action des feuilles et des sangliers. Mais c’est bon, ça file à plat pour commencer, puis dans la pente à 200 à l’heure entre les arbres (gaffe aux cintres XXL)? La dernière partie, sur un vieux chemin, se déboule elle aussi à 200 à l’heure jusqu’à Estoher. Là chacun prit son téléphone pour prévenir du retard nous n’avions guère de réseau avant* et nous avons pris la route pour rentrer dare-dare !
Voilà, vous pouvez de ça pour servir de mot d’excuse, désolé les gars.
* Comment ça j’ai le nez qui pousse ?
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