Je n’avais pas envisagé de faire une grande sortie après les quelques jours à Ainsa sur les traces de Zona Zero (voir ci-dessous). Mais l’occase, belle occasion, nous fut donnée par Laurent qui souhaitait faire découvrir les sentiers qu’il affectionne dans un coin ou personne, ou presque ne va rouler. Rendez-vous pris, nous avons attendu d’avoir confirmation que la neige nous épargnerait avant de rejoindre Olette. Et que la petite troupe, une courte quinzaine, s’ébranle joyeusement pour le premier pétard de la journée, un portage sec de 200 mètres de dénivelé sur un joli sentier.
Débouchant au village de Souanyas, les mollets avaient déjà chauffé leur compte, l’affaire est somme toute bien raide par endroit. La suite allait être plus calme, un bout de route, une piste de très bonne facture, nous gagnions de l’altitude tout en bavardant au gré des affinités se créant dans ce groupe composite. Après un petit jardinage dans une portion de forêt fraîchement travaillée, nous fîmes une courte halte au pied du dernier gros bifteck avant le sommet, une bonne piste qui monte comme il faut et longtemps. Partis de 600 mètres environ, nous devions atteindre plus de 1600 m pour trouver l’entrée du sentier, juste sous la crête qui descend du Tres Estelles (*idée, note pour plus tard Franck).
Perso, j’ai trouvé ça long, et j’ai eu un coup de mou au bout de quelques lacets, les jambes tournaient, mais il n’y avait pas grand chose en terme de puissance dans ce moulinet. À mesure que nous montions nous croisions de petits flocons distraits flottant dans l’air. Rien pour faire crisser nos pneus dans la neige, mais suffisamment pour nous rappeler qu’il ne faudrait pas trop traîner quand même, avant de rejoindre une altitude plus sereine. À mesure que nous montions également, nous croisions la trace que nous étions promis à dévaler. Tantale !
T’avais parfois carrément envie de mettre le cligno et de rentrer dans le D- de suite, mais après un coup d’oeil au plus loin que tu pouvais dans la trace, l’eau te montait à la bouche et te faisais oublier 48 secondes tes cuissots à la ramasse. De toute façon, fermant la marche après la perte du dernier élément du groupe, il fallait que j’arrive en haut sans quoi les autres risquaient de m’attendre un moment sans savoir que je leur avais grillé la politesse.
Bref. En haut, la piste s’évanouit dans la forêt et sur main gauche s’ouvre la descente. C’est bien tapissé d’aiguilles, sans difficulté, c’est pentu sans risque, tu peux lâcher les freins et laisser dévaler. Là, il faut le dire, cette trace, c’est de la balle.
À part une marche un peu conne qui te cache la farce du sentier derrière à mi-pente, c’est vraiment rapide, joueur entre les arbres, il y a de la mousse des deux côtés, les troncs sont bien espacés donc la lumière, que le ciel délivrait avec parcimonie ce matin là, entre sans difficultés pour te montrer la voie.
À mi-chemin de la descente, en croisant une ultime fois la piste qui nous avait permis de monter, nous avions déjà été récompensés de nos efforts. Et ce n’était pas fini. Le dernier bout nous conduisant jusqu’à Nyer est de même facture, différent, mais tout aussi plaisant.
Après une première partie dans les pins, la trace devient plus caillouteuse, plus technique, ça tourne, quelques épingles, c’est bien moins rapide, mais ça passe partout. À l’exception d’une zone merdique de boue noire et d’une double épingle juste au dessus du village, qui donna lieu à moult discussions et quelques tentatives (réussies à condition de couper la traj’ droit dans la pente).
Au village, même si je suis têtu, il était était tard, j’avais les cuisses lourdes et mes filles m’attendaient à la maison au réveil de la sieste. Avec Vincent, nous avons donc bâché, nous promettant de revenir bientôt pour en reprendre une tranche, puis avons formé une petit groupe de 4 avec Laurent en plus afin de rejoindre Olette par le sentier qui nous avait tant coûté de bon matin. Une ultime cerise sur ce joli gâteau d’entre-deux tours des fêtes de fin d’année. Le temps d’une bière, la pluie se mit à tomber drue pour rincer les gourmands qui traînaient encore sur la trace. La gourmandise est un vilain défaut ! Bonne année.
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