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Par ici les Garrotxes pour une version sauvage du train jaune

Nous avions décidé de prendre la tangeante, de partir par les chemins de traverse, en espérant une éclaircie. La météo était annoncée détestable, et elle le fût, en partie. L’idée de départ, imaginée par Marc, était de monter en train jaune en Cerdagne, de rallier Formiguères en vélo pour y dormir, puis de redescendre le lendemain par les Garrotxes, enfin, par les sentier des Garrotxes. Sur les indications de Marc j’ai tracé le périple sur Land, Franck a débarqué de Montpellier et nous voilà partis en petit convoi vers Olette pour prendre le train. Et un orage dans la gueule.

L'orage menaçait, nous avons su pourquoi en prenant le train !

L’orage menaçait, nous avons su pourquoi en prenant le train !

Ça commençait bien. À la gare de La Cabanasse, il tombait de l’eau, il y avait des éclairs partout, et heureux pour nous, François, notre hôte du soir, pris d’une pitié bienvenue, nous attendait avec sa voiture et une remorque pour les vélos. Adieu le ride du soir en guise d’échauffement mais, au moins, nous roulerions secs le lendemain alors que la météo prévoyait, selon les sites, de la pluie ou des orages dès potron-minet.

Tranquille montée par le train jaune

Tranquille montée par le train jaune

Soirée Pizza devant le poêle, il ne faisait que 13° à cette altitude, quelques bons moments de rigolade, et nous voilà endormis pour une courte nuit. En partant tôt, à 6 h 30, nous faisons le pari risqué de passer entre les gouttes. Un café et un cake aux fruits confits dans le ventre nous remontons les vélos nous laissons glisser à vive allure vers la première grimpette de la journée, un truc pas bien terrible de 250 mètres de dénivelé dans la forêt mais foncièrement méchant à cette heure de la journée. Pour ajouter au désastre, les intenses pluies et chutes de grêle de la veille avait détrempé le sol. Il nous faudra ainsi, parce que je traîne en maudissant tout ce qui passe à portée, une petite heure pour arriver au col de Creu et basculer dans le négatif, sous le soleil.

La descente s’amorce sur une piste herbeuse détrempée qui nous fait perdre un peu d’altitude mais nous conduit à l’entrée d’un single caviar, une trace de 20 centimètres de large dans une forêt de noisetiers qui descend à flanc tranquillement. Herbes détrempées, cailloux mouillés, racines… Il faut rester prudent pour rallier le lieu de l’ancienne scierie de Sansa, puis atteindre le village par une piste. Sur la carte, nous avions ensuite tracé par un joli chemin tout en épingles pour contourner le petit bourg. D’épingles, nous n’en pratiquerons qu’une, les eaux de la veille s’étant approprié le chemin pour s’en faire un lit. Dommage, sur le sec ça doit être très sympa avec des passages trialisants dans les pierres…

« Dommage, sur le sec ça doit être bien. »

Cette tirade de mec un peu désolé sera en fait le gimmick de la journée ! Nous reprenons un sentiers à flanc pour rejoindre Railleu, sentier balisé VTT qui fait partie du centre VTT du Capcir ouvert voici quelques années, et que j’avais intégré dans une des sorties du guide P.O. publié chez VTOPO l’an passé. C’est une perle ce petit sentier, mais il est farci de racines, et ça aurait été vachement mieux si ça avait été sec. C’est aussi là que nous avons trouvé les premières girolles de la journée. Débouchant sur un petit col, nous avons basculé sur Railleu, cherché l’entrée du sentier que nous convoitions tant ses courbes, sur la carte, avait allumé notre désir d’en découdre.

Partis avec l'aube estivale chargée de nuages, nous avons toutefois profité du soleil

Partis avec l’aube estivale chargée de nuages, nous avons toutefois profité du soleil

Et là, Bam ! Jackpot ! Un sentier large, plus ou moins, tout en épingles, dans les herbes, avec du gaz à droite, puis à gauche qui nous fait dévaler jusqu’à la rivière, magnifique. Compte tenu de sa configuration, il est taillé pour qu’y passent des charettes, il y a fort à parier que chemin fût pendant longtemps le seul moyen d’accèder à Railleu depuis la vallée.

Nous avons dévoré quelques passages fameux.

Nous avons dévoré quelques passages fameux.

Le temps de trouver quelques autres girolles, et nous voilà au prise avec le fameux chemin du Capcir, une trace tendue à flanc qui monte, depuis la vallée de la Têt vers Matemale pendant une petite dizaine de kilomètres. Les deux premiers kilomètres sont très éprouvants, le sentier, balisé PR en jaune pour les piétons, est défoncé par les vaches, encombré de ronces peu tendres qui m’enverront sans délicatesse dans le gaz. Et me feront crever un peu plus loin. Sur ce tronçon la vitesse de croisière est plus proche de celle de la vache que du renard !

Le temps d’une pause casse-croûte, nous guettons le ciel qui lui reste clément pour l’heure et ne montre pas de signes d’agitation particulière. Il est 10 h 30, nous décidons toutefois de ne pas jouer avec la chance et filons sur ce chemin devenant de plus en plus roulable à mesure que nous avançons jusqu’à ressembler à l’autre chemin, celui bien connu du train jaune, pierres rougeâtres, végétation, c’est très ressemblant.

Cette variante sauvage au train jaune se roule doucement

Cette variante sauvage à la descente du train jaune se roule doucement

Nous nous rapprochons d’Oreilla a vive allure et avec plaisir, pour nous engager sur une piste qui doit nous permettre de continuer sur la trace originelle, que nous apercevons au loin, encore vertigineuse, sur l’autre versant. Las, le sentier disparaît dans les broussailles au bout de quelques centaines de mètres, et après avoir étudié l’option « on rentre par le canal », nous décidons de remonter prendre l’autre piste qui arrive en surplomb au dessus du village, Franck connaissant un joli sentier pour y redescendre ensuite.

Encore une perle !

Banco, c’est une petit perle dans laquelle nous rencontrerons un couple et un bébé en train de monter, les seules personnes que nous avons croisé depuis le matin avec un promeneur à Sansa, en cinq heures de temps. Nous ne traînons pas à Oreilla, village perché, qui détient un triste record depuis la première guerre mondiale, d’être le village qui a, proportionnellement, le plus contribué à la guerre par le sang de ses enfants. Il restait deux sentiers à enquiller, du caviar encore, avec des virages relevés avalés à toute vitesse, avant de débouler dans Olette pour midi pétante et s’asseoir à la terrasse du bistrot pour entamer le plus sérieusement du monde la réhydratation. Sans avoir pris une goutte de flotte ou un orage sur le coin du casque.

Et vous pouvez poursuivre la sortie avec la galerie de photos supplémentaires en cliquant ici.

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Les « singlés » du singlespeed débarquent en Catalogne

Les championnats d'Europe de single speed en Catalogne, rigolade assurée.

Les championnats d’Europe de single speed en Catalogne, rigolade assurée.

Je suis donc allé le week-end dernier voir à quoi ressemblait un championnat d’Europe de single speed, cette discipline de maniaques masos que Jean-Christophe Averty adorerait appeler singlés du single speed pour l’allitération que les trois mois permettent. « One fucking gear », un seul pignon donc, c’est pratique, pas ou peu d’entretien, pas ou peu de risque de casse majeure, il faut juste avoir les cuisses qui vont avec. Le Single speed european championship est au bout du compte un mini woodstock annuel qui rassemble les allumés du genre, sérieux pour certains, qui viennent même pour gagner des fois, et loufoques pour le reste, plus intéressés dans la dégustation de jus de houblon et les bâtons rompus de la discussion que dans la perf sur le bike. D’ailleurs, ce n’est même pas le premier qui a gagné samedi, c’est dire, mais ça, vous le lirez si vous voulez dans O2 Bikers quand mon reportage sur ce rendez-vous en Catalogne sera publié !

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Quand le chemin se perd, il y a à rêver d’ailleurs

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Rouler jusqu’à se perdre aux confins du monde connu.

Il y a plusieurs plaisirs à grappiller lorsqu’on s’en va reconnaître des sentiers pour tenter d’élargir le panel de nos sorties ou pour tracer une rando ou un raid. Le plaisir de rouler là où, a priori, peu de vélos ont mis les crampons avant vous. Le plaisir de voir les intuitions nées d’un subtil mélange de travail sur carte et de connaissance intime des parages, le plaisir donc de voir des intuitions confirmées devant nos pneus. Le plaisir et les déconvenues aussi, parfois, quand brusquement, comme ce week-end, lorsque le chemin s’arrête, se perd, se dilue dans la forêt et les roches abruptes en de multiples traces infimes.

Chevelus

Il en va des chemins des hommes comme des rivières, tout part d’un chevelu fin et dense entretenu nuit après nuit par les petits animaux, puis les petits chemins, des traces pour le coup se rejoignent, sont empruntées par des animaux de gabarit plus imposant, puis se rejoignent se font sentier que l’homme peut parcourir et à son tour entretenir par son passage, puis les sentiers des hommes se rejoignent, se font chemins, puis pistes, puis enfin route, arrêtons-nous là, le reste n’est pas du ressort de ce blog.

Grève de la douleur

Bref, ce week-end, j’avais délaissé le vélo pour continuer mes explorations et mis à profit l’aventure pour initier mes jambes au trail. Une jolie grimpette, 800 d+, un petit moment de bonheur à courir sur la crête dans les courants d’air la tête presque dans les nuages, une descente éprouvante à la clé, 800 d-, logique composent une matinée dense. Et riche. Nous nous sommes heurtés à un mur, avons été contraints de faire demi tour, certes, mais aussi déniché deux passages dont je soupçonnais l’existence et qu’il reste à parcourir en vélo. Mais pour ça je suis contraint d’attendre que mes jambes fassent la grève de la douleur !

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L’évanescence des sentiers ou l’essence de nos rêves

J’ai parcouru le même flanc de montagne depuis plusieurs semaines et même mois maintenant. Pour y découvrir des sentiers, récents, anciens, utilisés ou laissés en jachère. Ceux là même qui sont mangés d’année en année par la végétation alentours, ronces, fougères, arbrisseaux, arbustes puis arbres. Et qui finissent comme une simple esquisse au milieu de la forêt. Qui se laissent devenir par qu’il subsiste ici un bout de mur, ici une rupture non ordinaire dans la pente, ou une percée dans les fougères.

L’hiver est propice à la découverte des sentiers, la végétation est au repos, elle n’est pas sur ses gardes et se laisse explorer. Je me faisais cette réflexion samedi matin quand nous remontions dans une vallée à 800 m d’altitude, le long d’un ruisseau gorgé d’eau. Nous suivions une trace en dévers, bordée de fougères couchées récemment par la neige, une trace ténue, mangée parfois par le ruisseau gourmand de ses propres berges. À tel point qu’on ne savait plus au bout d’un moment si c’était un sentier ou une simple trace partagée par les blaireaux et les renards.

Ce sont des lieux de récréation pour nos usages modernes, or…

Ce sont des lieux de récréation pour nos usages modernes, or…

Ce qui frappe en tout cas, c’est de voir combien dans ces montagnes la présence de l’homme a reculé et combien leur occupation des hautes strates du piémont du Canigou avait donné naissance à un réseau de voies de communication aussi dense que bien pensé et parfois très ingénieux. C’est tout l’avantage des longs portages que nous nous infligeons parfois, avoir un peu de temps pour essayer de comprendre, avant que la pente s’inverse, le sens de l’existence du sentier que nous foulons.

... Ils ont d'abord été des outils sociaux et économiques.

… Ils ont d’abord été des outils sociaux et économiques.

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Projets en cours, traverser la Sierra de Cadi par la crête ?

Ça c’est un peu un rêve, une histoire dont j’ai envie. Je me suis mis à rouler sérieusement depuis cet hiver pour cet objectif. À vue de nez, sur le papier, enfin, l’écran, c’est un peu plus de 40 km pour 3000 de d+, le tout largement à plus de 2000 m d’altitude. La question, avant d’aller voir à quoi ça ressemble, c’est de savoir si c’est jouable sur une (longue) journée de vélo, ou s’il faut prévoir deux jours.

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Comme pour toutes les traces que je dessine et imagine, le travail est développé avec le logiciel Land et les cartes Alpina pour cette zone là.

En guise d’entraînement, pour l’instant, je roule et je marche, notamment pour tenter de dénicher de nouvelles traces pour la TwoNav Transbiking 66 ainsi que pour les sentiers de VTT en Canigou-Fenouillèdes que j’ai développé l’année dernière (voir le détail sur mon autre site). À partir de la fin du mois de mars, je vais appliquer les bons conseils que m’a donnés Laurent Brossard pour gagner en vitesse moyenne ! Vous avez dit vélocité ?

Dès que la neige sera fondue, j’irai mener quelques repérages au printemps, et me dis que ça peut peut-être se tenter en fin d’été ?

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Mes premiers pas en XC

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L’avantage du circuit c’est qu’on peut « taper » plusieurs images depuis le même point de vue !

Je n’avais jamais photographié de Cross-Country en compétition. C’est chose faite. Je suis allé ce week-end faire quelques images pour Caminade Bikes, dont deux protos tournaient sur le circuit de la première manche de la coupe régionale de XC Languedoc Roussillon. Et j’ai ramené quelques autres images. À voir dans cette galerie.