Blog

Standard

Tu rêves de grands espaces et tu finis puni au jardin

Nous étions partis pour tutoyer les nuages du haut du Madres, ils nous ont finalement tenus en respect. Nous étions partis pour arpenter les vastes espaces sauvages, nous avons été contraints de jouer dans le jardin, mais quel joli jardin ! Donc, nous prenons le train jaune avec un tas d’autres vététistes joyeux d’aller se bouchonner sur la trace historique et une folle qui va nous laisser pantois durant l’heure de trajet à deux ou trois reprises. À Mont-Louis nous quittons vite la gare bondée pour prendre de la hauteur, il fait beau, mais au nord, là où nous allons, c’est déjà une autre paire de manches. Les nuages sont bas, 2000 mètres à vue de nez, il y a du vent, comme annoncé, bref, le doute en nous s’immisce. Après une courte pause pour un café, nous enquillons les pistes les unes après les autres pour arriver au pied du Madres, dont on ne devine même pas le sommet perdu dans les nuages. Nous décidons d’avancer malgré tout, parce que allons croiser plusieurs échappatoires si jamais ça ne s’arrange pas. Au col de Creu, un peu dégoûtés, nous rendons les armes, et décidons de faire un bout de route pour perdre en altitude. Il fait 7° à 1700 mètres, nous devions monter à 2400, c’est bouché , il pleut. Nous ne sommes pas équipés pour de telles conditions, la météo nous a trahi. Bel et bien. Elle annonçait presque grand beau.

Un peu plus bas les conditions s'améliorent

Un peu plus bas les conditions s’améliorent

Bref. Nous décidons de prendre la route pour rejoindre Railleu, là où nous étions passé l’an dernier dans notre exploiratoire recherche d’une alternative au train jaune. L’enfer. Il fait si froid dans la descente que nous avons une barre de douleur juste au-dessus du nez, la pluie fouette les yeux, les jambes sont tétanisées par le froid, comme les mains pourtant dans les gants. Nous arrivons à choper un bout de sentier avant Railleu, puis nous descendons dans la vallée par un joli single, il commence de faire meilleur.
Vous voyez en face la trace dévalant la montagne ?

Vous voyez en face la trace dévalant la montagne ?

Le soleil apparaît, faisait renaître l’envie d’en découdre avec les singletracks. Nous décidons alors de pousser plus loin par la route pour aller vérifier une descente que nous avions aperçu en 2013. Le vent, toujours tempêtueux, nous obligera là à pédaler en descente, sur la route… Mais Bingo ! Nous avons pris le chemin à l’envers en portant poussant pour un petit 350 m de dénivelé positif jusqu’au village, tranquille, d’Ayguetebia. Et naturellement fait feu dans l’autre sens pour valider cette jolie trace cassante farcie d’épingles avec une vue imprenable sur les Garrotxes. En bas, nous avons cherché l’entrée d’un autre sentier que nous avions aperçu depuis la route, plus haut, discuté le bout de gras avec un habitant qui nous a déconseillé chaleureusement de nous engager par là.
Jardinage grand style

Jardinage grand style

Nous avons repris la route espérant trouver le sentier supérieur. Après quelques recherches et un jardinage grand style, dans les piquants, la caillasse, les branches basses, les impasses, nous y sommes parvenus, avec un gros doute. Le sentier était barré de cailloux. Était-il effrondré plus loin ? Vu l’heure bien avancée, nous avons fini par la route jusqu’à Oreilla, puis par un joli single jusqu’à Olette en cherchant, encore, de nouveaux singles dans le secteur. Déjà se dessinent par là de nouvelles belles aventures, mais avant, il nous faudra vaincre le Madres sans monter par le train jaune qui nous amène finalement trop tard à pied d’œuvre.

Standard

Napoléon après les marmottes, il fallait ça

Soleil généreux dès potron minet sur Marmora ce matin et de nouveau une jolie trace au menu. Quelques centaines de mètres de dénivelé bien piquants à avaler sur de l’asphalte, puis un bout de piste et au bout… Le single de rêve.

Bam, soudain, l’essence du single

Une trace de 15 centimètres de large qui file sans les herbes si hautes qu’elles chatouillent derrière les genoux, ou piquent quand quelques orties du cru se sont cachées là. Ça file à flanc, c’est beau, c’est Napoléonien, puis on trouve un col. Enfin. Quatre panneaux posés là pour orienter le randonneur.
À flanc

À flanc

Et là, juste sous les pieds, s’ouvre un caviar, une trace de feu, toute de terre et de feuilles, des épingles pour jouer, des bouts droits pour laisser filer, des virages avec des relevés naturels et un grip de fou dans une terre souple, tendre, pleine des odeurs du printemps.
Y'a plus qu'à pour 700 mètres de dénivelé négatif de feu.

Y’a plus qu’à pour 700 mètres de dénivelé négatif de feu.

Bref, tout ça ça sera à lire dans O2 Bikers, à l’automne probablement. Demain, c’est enduro à Valloire. Autre chanson.

Standard

Ça pique et ça cause avec les marmottes

Au taff pour O2 Bikers, j’ai roulé aujourd’hui, et demain encore, dans la Vallée de Maira dans le Piémont Italien. Le menu du jour était copieux, pour le moins avec une quarantaine de kilomètres pour 1600 m de dénivelé. Une broutille. Sauf que c’était sur le modèle ça monte, puis ça descend, puis ça remonte. Point. On s’est donc fané pour commencer un col de 10 bornes en partant de 1300 m, même si ça donne le cancer l’asphalte, c’était appréciable, si si, avant de déboucher à 2000, sous le soleil.

Un truc à n'en point voir le bout

Un truc à n’en point voir le bout

Bon, j’en ai bavé sur le goudron au soleil, il y avait des passages bien raides, de ceux qui te donne des envies d’apostasie furieuses (les envies), mais en prenant notre temps, nous avons fini par déboucher sur un replat, le seul de cette longue montée.

photo 1 (4)

Là, on a chopé une piste pour traverser l’altiplano de La Gardette, qui n’a rien de plat, aller jusqu’au refuge, bienvenue pour le casse-croûte et le café, puis pousser jusqu’au col à 2400 m dont l’entrée était barrée d’un gros névé.

La présence de la neige ici si tard en saison est exceptionnelle

La présence de la neige ici si tard en saison est exceptionnelle

Ça m’a donné l’occasion de parler avec un tas de « marmotta » pas farouches du tout. Dans le D- c’est quand même bien bon et ça gommait les efforts de la première partie. Ça filait vite au milieu des marmottes qui déguerpissaient comme des lapins le jour de l’ouverture de la chasse, sur une trace sans difficulté, à deux ou trois passages près. J’ai tout descendu sans mettre la selle en bas.

Y'a bon

Y’a bon

Une fois sortis de la haute montagne, de la caillasse, nous avons enquillé un sentier touffus, farci d’orties (on est parmi les tous premiers à passer par là cette saison), c’était un peu mouillé, j’ai fini une fois dans la végétation, pour faire bonne figure et vérifier la bonne tenue urticante de l’ortitalienne*, après avoir glissé sur une pierre cachée sous les herbes. Bref. La nuit sera bonne.

*ortitalienne : terme déposé, ortie italienne.

Standard

Happy morning ride en musique

À rouler avant même potron-minet tel que je le fais ces jours ci pour éviter min emploi du temps et la chaleur, on vit de belle aventures en solo. C’est tout d’abord l’occasion de profiter de l’éveil de la nature, c’est bucolique, les lapins qui filent devant la roue, les lièvres parfois, on comprend là tout le sens de l’expression « lever un lièvre. » C’est aussi partir avant le soleil dans la fraîcheur pour le regarder se lever, là bas dans l’Est, et prendre possession, à l’ouest, des sommets éclairés avant tout le monde.

happymorningride1

C’est aussi l’occasion de passer sous les nuages, d’éviter la tramontane, de profiter de la naissance, la température du jour aidant, des bouquets d’odeurs qui peuplent la garrigue, de profiter de lumières particulières aussi lorsque le soleil d’été se glisse jusque dans les vallées.

happymorningride

Mais à partir ainsi tôt, sur le coup de 6 heures du matin, on ne trouve pas souvent de compères pour tailler une bavette pendant que ça monte, pour refaire ou défaire le monde, c’est selon, entre deux coups de flotte. Heureusement, la technologie a prévu ces cas de solitude fortuits, en me permettant d’embarquer des sons. J’écoute des podcast, parfois, mais surtout de la musique.

Dimanche matin, au cours d’une sortie roulante, j’ai donc écouté ce mix plein de vitamine pendant la première partie, toute la grimpette en somme.

Puis une fois au point haut, du côté du col de Foncouberte, j’ai claqué une image de la mer brillante sous le soleil pendant que les nuages s’amoncelaient sur le Canigou jusqu’à le cacher, et changé de disque pour quelque chose de plus subtil.

happymorningride3

Parfait pour les petits matins frais !

Standard

La poussière c’est pas propre et ça glisse

Relâche après une semaine de boulot intense, coup de bol, les potes sont dans le coin pour reconnaître un enduro auquel ils vont participer ce week-end, celui de Thuir, à côté donc. Nous nous nous sommes retrouvés en début d’après-midi, sur un parking au pied de la bosse qu’il nous faudra gravir deux fois pour enquiller deux des spéciales au menu du wek-end. Rien que la grimpette déjà ça fait peur, en plus, avec un dérailleur avant qui insiste pour que je reste sur le 34 dents, ça pique dans les fibres. Monter à Saint-Martin, comment dire, c’est du brutal. Je ne sais pas si les polonais en boivent au petit déj, mais même en début d’après-midi c’est costaud. En plus il y avait des nuages. Moi je m’en fous, je connais le paysage, alors je peux reconstituer, mais ce marin c’est pas de bol pour ceux qui ne connaissent pas. À l’heure d’enquiller la descente, je pars sans attacher mon casque, pas malin. Je m’arrête un peu plus bas pour faire deux trois photos au passage, avec Franck, un des deux compères de la virée à Ainsa.

St-Martin01-©yannk.fr

Au départ de la chapelle, ça file drôlement vite.

C’est joli, ça file vite, vite, mais il y a toujours quelques cailloux tapis dans l’ombre, armés jusqu’aux dents, prêts à bondir pour vous jeter à bas.

photo 3 (2)

Sans le marin, on voit bien la mer de là, si si.

Mais même avec les nuages, ça a de la gueule. Après, ça se complique, la trace oblique à droite et prend sournoisement droit dans la pente, y’a de la caillasse, et comme la trace a été limée par les locaux, les pierres et le sentier sont couverts d’une fine couche de poussière, nickel pour le « poussieroplanning »* Y’a un peu trop d’engagement à mon goût, j’aime pas rouler où je ne connais pas, en plus, je pose le pied une ou deux fois. Puis on est en bas. Et là, comme à chaque fois, faut remonter. Et de nouveau le 34 qui veut pas lâcher la chaîne, le brutal qui se glisse sous les roues, et tout le toutim. La trace suivante est moins compliquée techniquement. Je pars devant pour faire quelques photos, et après, full gaz (à ma manière, c’est à dire pas trop vite non plus, c’est full gaz à mon niveau quoi), en profitant de l’effet panorama.

photo 2 (2)

Après la deuxième montée, la deuxième descente. Logique.

On va bientôt quitter le sommet de la bosse et sa trace rapide pour rentrer dans le maquis. Là, les chênes verts tendent les bras pour une accolade, il vaut mieux éviter. C’est long, c’est bon, ça monte, ça descend, c’est joueur, un chêne veut regarder de plus près la marque du cintre, je m’en sors d’un coup d’épaule à son voisin d’en face. Mais c’est bien. Puis on remonte, c’est l’heure de plier pour moi. Les copains continuent, même pas j’aurais la bière 😉

photo 1 (3)

Un vrai régal quand même, malgré la difficulté par endroit

* Poussieroplanning (terme déposé) c’est quand les cochons de riders-limeurs du coin aidés de la sécheresse créent une fine couche de terre volatil qui se dépose sur le caillou et empêche ainsi la gomme d’adhérer pleinement au relief. C’est l’équivalent de l’aquaplanning, avec de la poussière.

Standard

La madeleine c’est pas sans peine, oh, si peu

Après ma virée solo à l’Hortus, voir le post ci-dessous, je rentrai dare-dare pour prendre la roue de Loïc au départ de ses vergers pour une sortie apéritive. Le temps de faire le plein d’eau, et nous avons pris la route pour rejoindre Matthieu à Saint-Jean de Védas et filer jusqu’à la campagne toute proche. Le début est un embrouillaminis de singles encombrés d’herbes sur les berges de la Mosson, ça monte ça descend, on connaît la chanson, c’est sympa. Puis une fois passée sous l’A9, ça grimpe, sec par moments, plus tranquillement à d’autres. Jusqu’à un petit bout de sentier bien sympa, sur lequel je parviens à tenir le 34 avec sérénitéL La trace offre un bon grip, sauf pour une « marchàlacon » planquée dans un virage derrière un buisson qui me fait trébucher.

madelaine02

La Madeleine et son panorama se méritent

On achève l’ascension jusqu’à la chapelle par une route qui hésite à retourner sa veste pour se transformer en piste. Là haut, la vue sur Montpellier est sensas !

Tu la vois la mer ?

Tu la voies la mer ?

On voit jusqu’à Aigues-Mortes, c’est beau on souffle, et nous voilà engagés dans une descente de merde, de celles que je déteste, pentue, avec des cailloux partout, ça glisse, les appuis sont limites et comme j’ai la trouille parce que ce genre de terrain me rappelle un vol en hélico, je freine trop. Donc j’ai pas assez de vitesse, donc je bute sur les marches en travers, je m’en sors en posant pourtant un seul pied pour en finir.

Droit dans le torrent de caillasse ça tabasse

Droit dans le torrent de caillasse ça tabasse

Bref, content d’arriver en bas sans casse. Pour prendre le chemin du retour avec peu ou prou le même menu que dans le premier round, pistes, chemins enfouis dans l’herbe, passage de rivière et bartasses piquantes.

Standard

Hortus-Malus, ou « Sangletrack dans la garrigue »

Sur une proposition de Jean-Marc, auteur du Vtopo Hérault, je file poser mes crampons en solo du côté du Causse de l’Hortus. Au pied, la vigne, en haut, le causse. Et au milieu ça grimpe. Un peu. Au départ de Claret je m’embrouille sévère avec avec le GPS qui ne veut pas de régler au bon pas que je veux lui imposer, pour se venger, il oublie de se repositionner et m’envoie balader sur des fausses pistes avec à chaque fois, un demi-tour à la clé. Je finis par me mettre sur la bonne trace et pédaler tranquillement sur une petite route avant de m’engager dans un sentier un peu improbable que j’aurais préféré faire dans l’autre sens. Les coups de cul sont sévères, il faut pousser parfois, avant de reprendre une piste au profil plus civilisé. Et faire un tour panoramique au dessus du vignoble. Une rapide descente sur piste me voilà encore en train de pester à chercher ma route dans un joli village. Je sais que c’est juste après que les choses sérieuses commencent. Les premiers mètres d’ascension sur la route affolent un peu le compteur, c’est raide en fait. Une courte pause, j’enquille la piste et la difficulté s’accentue, à la fois le pourcentage qui oscille entre 12 et 20 % et la nature du terrain qui ne laisse au grip que des miettes de cailloux.

Au bout de la sévère grimpette, un court portage pour toucher le causse

Au bout de la sévère grimpette, un court portage pour toucher le causse

Il faut en passer par un court portage pour terminer l’ascension et débouler sur le plateau. Là, un bout de single rapide en légère descente permet de faire baisser la température du moteur avant que le chemin s’élargisse et devienne carrossable. La suite s’effectue un moment dans une allée bordée de ces murets de pierres sèches caractéristiques des causses, avant que la piste traverse une zone plus sauvage, on peut rouler à vive allure.

Les chemins de causse entre leurs haies de pierre

Les chemins de causse entre leurs haies de pierre

J’attendais toutefois le single suivant avec gourmandise, et quand l’entrée s’est présentée, je m’y suis engouffré sans réfléchir. J’aurais dû réfléchir en fait. J’ai fini par m’arrêter à force d’entendre le GPS sonner, je n’étais pas sur la bonne trace et j’avais 200 mètres à remonter.

hortus02

La suite fut plus aléatoire, le GPS sonnait sans cesse, je n’ai pas franchement trouvé la trace attendue, j’ai jardiné au bord du vide un bon moment. Il faudrait là que je puisse vous raconter l’odeur du thym qui termine sa floraison, les pierres grises et blanches qui roulent sous les roues, les buissons piquants qu’il faut traverser, la trace qu’on croit être la bonne et qui n’est finalement qu’un « sangletrack* ».

hortus03

La sortie offre de très beaux points de vue sur l’ensemble de l’arrière pays héraultais

Tout ceci en faisant un peu attention, sur main droite, il y a bien 100 mètres de gaz en moyenne, il ne faut pas rater la marche. Une fois extrait de ce bazar, qui reste sympa quand on a l’habitude des errances de ce type, j’ai récupéré une piste un peu pourrie par des pierriers, puis devenue roulante, elle était boulevard panoramique pour me ramener à la voiture à Claret. Dommage qu’il n’y ait pas un bout de single propre pour redescendre des hauteurs, je n’avais malheureusement plus le temps pour en prendre un au hasard. J’étais attendu à la Gardiole en suivant. J’ai mis 2 h 15 en jardinant, pour presque 27 km et + ou – 550 m de d+

* Sangletracks : habile contraction de sanglier et singletracks (terme déposé)

Standard

À la Gardiole, on peut descendre un moment en fait.

C’est toujours étrange d’emprunter la route entre Fabrègues et Mireval pour aller faire du vélo à la Gardiole en fin d’après-midi. Tu croises les filles de joie (sûrement pas la leur) qui descendent de leur poste de taff en bordure de forêt, dans leur robe trop ajustée qui laisse deviner les appâts recherchés par les clients, les filles de joie (mais quelle joie ?) qui redescendent à petits pas las sur le bord de la route. Quand toi tu es en route pour aller prendre du bon temps sur ton vélo. Au parking, retrouver Franck, Loïc, Arnaud pour une partie de manivelles dans les singles dont le massif, banlieusard de Montpellier, regorge. (Et que j’ai déjà évoqué ici). C’est incessant.

Franck dans les piquants

Ça monte, ça descend, ça pique, ça tabasse. Mais on se régale de ce traitement pour masos fondus. Le long de la piste initiale on chauffe les cuissots à bonne température avant d’enquiller un single rapide qui te fait débouler dans le creux sans que tu aies trop compris ce qui arrivait. Ensuite, ça file entre les pins, gare aux épaules et aux yeux, ça monte, pif-paf, ça descend. Puis un, nouveau bout de piste pour aller chercher un autre single et basculer pour de bon au point le plus bas de la soirée par un single fourbe avec une belle partie en dévers, ça glisse, tout est trop sec pour bénéficier d’un grip correct. Beurk. Mais ça passe. Puis ça remonte. L’occasion de profiter de mes jambes retrouvées.

Dans les marches, tu peux fermer les yeux (presque)

Dans les marches, tu peux fermer les yeux (presque), c’est tout droit

Un long palabre pour savoir s’il valait mieux aller par ici ou par là, descendre puis monter ou monter puis descendre, nous conduit finalement dans les marches, les grandes, les petites, puis par un boyau piquant dans la végétation, c’est l’heure d’aller chercher les sangliers.

Les marches à fond de balle

Là, je me fais une belle frayeur en arrivant selle haute dans ces arêtes de pierres bien dans le sens contraire où la raison me commande d’aller. En fait non, elles sont de biais, et comme tout ce qui est de biais, c’est fourbe. Je m’arrête, baisse la selle pour de bon, enfourche le spad et au prix d’un ballet surplace pour reclipser, je finis par reprendre le sentier dans le bon sens. C’est beau ce sentier, ça va vite, passé le gros bordel de l’entame, c’est dans la caillasse qui fuit, faut serrer les fesses parfois, je lutte contre la trouille de m’en coller une violente dans la caillasse ou de finir en « porc épique » pour avoir traversé un buisson à mon corps défendant. Le soleil descend tranquillement vers l’horizon, sans se presser. Nous non plus.

Le soleil nous ramène à la maison

Le soleil nous ramène à la maison

Une dernière pichenette pour aller chercher un ultime single, et nous voici de nouveau dans un boyau de végétation, la grosse marche s’enroule à droite, et pas à gauche malheureux ! C’est haut mais ça passe. Les moustiques se régalent à chacun de nos arrêts. C’est presque 21 heures, nous regagnons les voitures. Dispersion de la manifestation.

Standard

Il suffit de suivre la courbe de niveau. Enfin, presque.

Valmanya

Après la première descente, entrée sur les montagnes russes de Valmanya

Le manteau neigeux prenant de l’altitude, le regard peut de nouveau s’attarder sur les forêts de résineux qui campent à mi-hauteur du Canigou, faisant naître comme chaque printemps, l’appel des espaces à découvrir. Nous étions quatre au total ce premier jour de mai pour aller tâter du single de rêve sur une trace majoritairement descendante, mais pas que. Au départ du col de Palomère, vers 1000 mètres, nous avons d’abord commencé par une petite grimpette sur piste pour aller poser les crampons sur la piste de chemin de fer désaffectée en provenance de la Pinouse. Puis nous engager dans une courte descente pentue et toujours bien encombrée par les arbres couchés. De retour au col, les muscles chauds, nous avons plongé dans le cœur de la vallée, le long d’un ruisseau destiné à finir sa courte vie dans la Lentilla, un peu plus bas. Épingles propres à gogo, sentier rapide sur léger tapis de feuilles de l’automne dernier, ce premier temps, même quand on le connaît, reste un régal.

valmanya

Le printemps fait éclater les verts en sous-bois

Un petit bout de route vers Valmanya pour nous remettre de nos émotions même pas furtives, et voilà que s’offre le jeu du jour, au-dessus de la route, un sentier tout en coups de cul, courtes descentes, relances, un peu de gaz parfois, il vaut mieux éviter de s’en coller une par là. C’est long, c’est bon, ça tape dans les cuisses et dans les réserves. À Baillestavy, nous avons encore au menu un petit bout de route en descente pour aller chercher le dernier single, celui qui finira de nous fatiguer. Sur la carte, il suffit de suivre peu ou prou la courbe de niveau. Dans la réalité, il monte longtemps, nous obligeant même à pousser le vélo sur quelques dizaines de mètres. Puis, comme le beau temps vient après l’orage, la descente vient après la grimpette. Une première partie très rapide, sans piège, le cintre et les coudes au ras des arbres, puis la fin, rentre dedans, toute en épingles serrées dans la caillasse pour déboucher au final sur les berges du canal qui nous conduit à Joch. Beau premier mai. Il faisait gris, mais nous ne nous en sommes même pas rendu compte.

Le beau balcon pour arriver à Joch

Le beau balcon pour arriver à Joch

Standard

L’art de chercher la trace sur les bords improbables

damienotonbyyann-1-2

J’ai la chance de pouvoir de temps en temps photographier Damien Oton, ici dans le cadre de son début de saison avec son nouveau team Devinci / Alltricks et juste avant son départ pour la première manche des Enduro World series à Nevados de Chillan au Chili, le prochain week-end. C’est toujours bluffant de regarder la trajectoire qu’il choisit, car assurément, nous ne devons pas être nombreux à penser pouvoir passer là. Bonne chance French Dude pour cette première manche !

damienbyyann-1-3