Rouler dans la neige, finalement j’aime ça. Il faudra qu’un jour un fat j’essaye pour cela. En attendant, et suite à la sortie du week-end où nous sommes allés rebondir sur une mince couche de neige glacée, nous avons remis le couvert mardi. Il faisait un vent à décorner les bœufs en plaine et j’espérais, comme samedi, qu’il serait moins fort en altitude comme cela survient parfois, surtout à l’abri du massif massif du Canigou. Au col de Palomère, il a bien fallu admettre que point n’était le cas et que la bise venue, nous danserions peut-être de froid. Didier, Miguel, Nico et Mag étaient de la partie avec moi pour un court raid dans l’inconnu.
L’idée était de rejoindre la tour de Batère à sept kilomètres de là et d’essayer de trouver un single roulable pour revenir. Je savais que nous toucherions la neige assez vite, en espérant que ça ne serait pas trop tôt, que cela ne serait pas trop difficile, que nous pourrions rouler assez loin pour ne pas perdre trop de temps. Au pire, il y avait suffisamment de sentiers alentours à nous tendre les bras pour que nous puissions nous rabattre avec plaisir sur un programme de secours. Mais nous avons pu rouler. Si le vent nous brindait au début il a fini par être estompé par la montagne, le Canigou nous a pris sous son aile de sommets pour nous permettre d’avancer sereins et d’entendre assez vite la neige crisser sous nos pneus.
Les conditions étaient parfaite, la couche modérée, légèrement gelée dans les traces de 4X4. Nous avons pu progresser assez loin ainsi, presque sans nous soucier. Parfois, de loin en loin, la couche de neige s’épaississait à la faveur d’un recoin de la piste où le vent avait accumulé les flocons comme s’il avait voulu les planquer sous le tapis, à la faveur d’un coin jamais visité par le soleil en cette saison. Il fallait alors s’arracher pour rester sur le vélo, ne pas dévier de la trace sous peine de devoir poser le pied, faire chauffer les cuisses pour continuer à d’avancer dans une neige de plus en plus profonde. Parfois savoir aussi renoncer. Pour marcher, alors que le vent revenant par endroit s’efforçait d’effacer nos traces à mesure que nous progression.
Puis ce ne fut plus possible. La couche dépassait les 20 centimètres allègrement. Les dernières traces de 4×4 allaient bientôt disparaître et la piste s’offrir à nous, immaculée. Comme un drap blanc posé sur notre chemin que nos roues faisaient craquer doucement. Le temps de combiner une photo un peu spectaculaire avec Miguel, nous reprenions notre chemin vers la Tour, en sortant de la forêt au soleil, en plein vent, mais éblouis par la vue sur la plaine jusqu’à la mer.
Le dernier bout droit fût assez pénible, les congères formés par le vent empêchant que nous roulions de bout en bout pour rejoindre la plateforme et la tour. Là, je suis allé vérifier l’hypothèse retenue pour le retour. En manquant de faire un OTB dans 60 cm de neige accumulée, puis à pied en m’enfonçant jusqu’au départ du single. Poussant un peu plus loin, la neige était certes moins présente, mais l’affaire peu engageante. Les premières dizaines de mètres du sentier étaient convenablement posés dans la pente mais en dévers complet. Sans même parler de la couche de neige glacée épousant parfaitement le dévers. Je ne vous fais pas de dessin, c’était un coup à se rater et finir 25 mètres plus bas enroulé autour d’un hêtre.
Nous avons pris un court casse-croûte puis avec Didier, nous avons filé abandonnant Nico, Mag et Miguel à leur sort, pour rejoindre nos boulots respectifs, presque à l’heure. La descente fut pus rapide que la montée, mais certaines parties sont restées impraticables en raison de la trop grande profondeur de neige légère. Il aurait fallu que nous dégonflions plus encore nos pneus. Mais ça, nous y avons pensé, après. Nous finirons par avoir l’expérience nécessaire !
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