Il y avait longtemps que l’envie me taraudait d’aller rouler du côté de Carcassonne, à l’ombre du Pic de Nore. Ce fut chose faîte samedi dimanche, grâce à l’entremise de Fred et de sa connaissance pointue des sentiers du coin. Rendez-vous nous avait été donné de bonne heure à Villegly, c’est donc nuitamment que nous partîmes, les un des Pyrénées-Orientales, les autres d’Hérault, pour nous laisser mener par le nez chez les gabatx. Avec la grillade prévue dans la foulée, on s’était dit qu’un petit café ferait du bien avant même de partir rouler. C’est donc Loïc qui se chargeait, tard la veille au soir, de le préparer et de le thermosiser (action de mettre le café dans le thermos). Une fois sur place, bien excité par la perspective de rouler ensemble, nous avons bel et bien oublié le café dans le coffre. Nous consolant un peu plus tard en nous disant, chacun sur nos vélos, qu’on allait déjeuner tout à l’heure et que nous aurions ainsi du kawa pour clore le repas.
L’entrée en matière que nous avait concocté Fred était sérieuse, faite d’à-coups, de coups de cul, rien de bien méchant, mais c’était tôt et nous avions fait plus d’une heure et demi de route. On sentait bien toutefois l’obsession du traceur compulsif qui n’hésite pas à imposer un détour de 30 mètres pour rouler sur un bout de sentier plutôt que de rester sur la route ! Très vite, nous avons surplombé quelques petits canyons calcaires, autant d’invitation à jouer, à faire les idiots dans les dégueuloirs naturels pour le plaisir de la photo, à casser la moyenne horaire en petites miettes.
Fred nous avait prévenu, ces montées et descentes n’étaient qu’un hors d’œuvre, une mise en température, un tour de chauffe. Mais il y avait quand même de bons petits bouts de descentes, rapides, dans les bois généralement ou en léger surplomb du vide ou dans la végétation rase mais agressive au milieu de laquelle la trace survit comme elle peut sous nos roues. Puis vint le plat de résistance. Alors je vous préviens tout de suite, il n’y aura pas de photos du plat de résistance. Pour deux raisons. La première c’est que ce plat était en fait un fond de rivière vaguement délaissé par l’eau, donc en fond de vallée, donc à l’abri du soleil déjà bas en cette mi-octobre. La seconde, c’est que, ben, c’était tellement bien qu’on n’a pas pensé à s’arrêter !
Donc, fermez les yeux, ah ben non, sinon vous ne pourrez pas lire, donc imaginez un peu. Un fond de vallée plongé dans l’ombre. Un gros ruisseau pavé de grandes dalles mal dégrossies mais bien roulables, des ruptures dans la pente, des bouts droits dans la terre meuble sur la rive, encore des dalles, encore de la terre, tiens une rupture, un coup de cul, ah un peu d’eau… Au poil.
Que du bon qui te donne envie de faire demi-tour pour recommencer, comme au manège. Mais il se faisait tard, les crampes arrivaient pour Giorgio qui devra penser à arrêter de fumer aussi, l’appel du barbecue se faisait pressant, attisé par les odeurs s’échappant des maisons sur le coup de 11 heures 30. Nous avons rejoint en convoi la partie basse de la descente de Limousis à travers un champ de menthe qui nous en a mis plein le nez. Puis filé plein gaz dans les singles encore trois étoiles pour retrouver Villegly, mettre le barbec en route et s’hydrater.
Au final, c’était bien bon, la compagnie était parfaite, le temps au top. On recommence quand Fred ? Je crois qu’il y a d’autres spots en plus non autour de Carca ? Parce qu’en plus, vous savez quoi ? Ben le café, on ne l’a toujours pas bu !
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