Il y avait longtemps que Justin Leov cavalait après un premier succès dans les Enduro World Series. C’est donc fait sur les trails boueux de Peebles, avec justice. Jared Graves absent, Jérôme Clémentz pas au mieux de sa forme, le vainqueur de l’an passé Nicolas Lau un ton en dessous, cette manche était pour lui. Surtout compte tenu du profil des spéciales du dimanche, la 6 et la 8 qui alimentèrent de nombreuses discussion dans les paddocks, et au delà tant elle manquait de dénivelé et imposait de copieuses parties de pédlage. Salive perdue puisque finalement, pour raison météo (? – Elle ne fut pas telle qu’annoncée) les spéciales 6 & 7 ont été annulées et la 8 un peu rallongée pour l’occasion.
Si je dis que Justin cavalait depuis longtemps après sa première victoire, c’est bien au vu de ses résultats. C’était la 15e manche dont il prenait le départ et depuis Valloire l’an passé, il n’était plus sortie du top 10. En 15 manches, il n’est jamais sorti du top 20, est entré 12 fois dans le top 10 et 4 fois dans le top 5 avant cette manche écossaise. Mais Justin est patient, ce n’est pas la moindre des vertus !
Sinon, il n’y a que les étourdis qui n’avaient pas vu venir Callaghan. Et les idiots ceux qui pouvaient croire que son succès de la semaine passée sur ses terres ressortait de l’épiphénomène Guinness. Il avait d’une part réalisé son meilleur résultat de la saison passée à Peebles, avec une 8e place, et après s’être perdu à Valloire (28e) il n’avait cessé de progresser dans le classement à chaque manche, jusqu’à la 10e place à Rotorua, et la 1ère en Irlande.
Reste maintenant à voir à Samoëns s’il trouve la montagne plus à son goût. Mais il fait partie pour la saison 2015, des pilotes à garder en vue. L’autre pilote à surveiller c’est Florian Nicolai qui échoue juste derrière Justin Leov pour signer son premier deuxième podium. Mais comme Justin, il y avait longtemps qu’il courrait après !
Là encore pour le jeune pilote français, il faudra voir comment il s’en sort avec des profils plus engagés. On notera aussi la quatrième place de Fabien Barel, la 10e de Nicolas Lau, vainqueur l’an dernier, la 12e de Martin Maes et la 15e de Jérôme Clémentz décidément en difficulté sur ces deux manches lors desquelles il a réalisé ses deux plus mauvais résultats jamais enregistrés depuis la création des enduro world séries.
Enfin, notons que Damien Oton est out sur blessure pour un temps indéterminé (lorsque j’écris ces lignes) alors qu’il avait réussi à se placer sur des parcours peu propices, tout comme François Bailly-Maître lui aussi blessé sérieusement en Écosse. Au général, le top 10 est assez inédit (voir là), jeune, emmené par Justin Leov, Greg Callaghan et Florian Nicolai et que 400 points (l’équivalent d’une quatrième place), sépare déjà la 7e place de la première.
Pour l’anecdote, je me suis demandé s’il existait une corélation entre le nombre de scratch de spéciales et les victoires dans les manches. On peut répondre à la normande, oui et non, avec cet échantillon composé du top 10 des scratcheurs de spéciales. En bleu foncé le nombre de spéciales enlevées, et bleu clair le nombre de manches.C’est Jared Graves qui a le plus scratché et Jérôme Clémentz qui a remporté le plus de manches, jusqu’ici. Manches qui échappent, dans ce top 10 des scratcheurs de spéciales, à Martin Maes, Joe Barnes et Richie Rude.
Du côté des filles, le train MoChauRa est en place (Moseley 1ère, Chausson 2e , Ravanel 3e), l’intéressant se trouve donc dans la suite du classement, j’y reviendrai. Mais ne vous attendez pas à des miracles, imaginez qu’en 17 manches, Tracy Moseley ne s’est jamais classée au delà de la deuxième place et que finalement, la série féminine est bien verrouillée, et même pour les accessits les positions sont assez figées. On en reparle la semaine prochaine ?
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