Puisque la saison est lancée, il est temps d’en profiter. Avril se déplie entre jours de grands printemps et jours consacrés à la pluie. Il faut s’y faire. Samedi midi nous étions une dizaine à nous élancer du col de Palomère, au dessus de Valmanya.
Avec dans l’idée de rallier Ille-sur-Têt par une majorité de single. Mais aussi de prendre un peu de temps pour nettoyer un ou deux passages encombrés par des genêts fantasques ou des pierres méchamment anguleuses. L’attaque de la première descente de cette trace est toujours un vrai bonheur, ça file très vite, les épingles passent les yeux fermés et on déboule en deux deux jusqu’à la rivière.
Le temps de s’arrêter débarrasser le single d’un petit arbre tombé en travers, nous étions à pied d’œuvre sur Le chantier de la journée. Une petite centaine de mètres d’une ancienne piste perdue dans la forêt progressivement avalée par la gourmandise des genêts. Au point de rendre quasi impossible le roulage sur cette portion de transition vers la seconde partie du single qui part à droite et dont l’entame était quasi occultée par la végétation.
À une dizaine de bras, ça va drôlement vite, sécateur, scie, il nous a fallu une quinzaine de minutes pour faire place nette et reprendre le cours de notre pérégrination. Jusqu’à la rivière. La remontée vers Valmanya s’effectuant comme toujours sur la route, on en profite pour bavarder avant de se lancer dans le sérieux, ce bout de sentier paumé en dents de scies et montagnes russes qui surplombe la route. Un caviar de quelques kilomètres qui s’effectue à petite vitesse et convoque l’ensemble du bagage technique dont chaque rider dispose. C’est ce bagage, plus le jus dans les cuisses, qui déterminent le ratio entre le temps passé sur ou à côté du vélo.
Ça monte, ça descend doucement ou franchement, il y a des défis techniques dans le D- et dans le D+, un portage pas long mais qui te fait regretter ce que tu as mangé il y a trois semaines. Là, sur ce sentier très riche, les plus rapides ont profité du temps pris pour nettoyer ici où là en attendant les plus lents. Et nous nous sommes occupés de quelques belles épingles rendues traîtresses par des pierres fuyantes bien planquées sous une couche de feuilles. De quoi se mettre de jolies boîtes.
Pour ces morceaux, nous avons laissé les sécateurs dans le sac et seulement ouvert un fuseau pour laisser aux pneus le pouvoir de rester au contact de l’humus. On a testé ça passe bien. En arrivant lancé, ça sera très bon. Mais avec tout ceci, plus les pauses pour faire des photos, le temps nous filait entre les rayons. À Baillestavy, nous avons fait un stop au village, fait le plein d’eau au robinet (sur la place du village devant le bar de pays) avant de nous élancer dans ce qui serait la dernière partie en single de notre sortie.
La remontée sur le sentier vers le mas de Sahilla est toujours aussi difficile par endroit. Les sangliers n’ont pas ménagé leur peine pour labourer la trace pendant l’hiver et le portage qui suit ce long bout pas roulant du tout reste costaud. On en a vu quelques uns d’entre nous tirer la langue furieusement. Après le mas, c’est bonheur à tous les étages, on a dévalé à plein gaz, le temps de faire quelques photos quand même, avec en bas la banane des grands jours.
Avis aux amateurs, il reste quelques courts passages qui méritent un petit coup de sécateur dans cette partie. Las, pour nous il était bien trop tard, nous avons donc pris les chemins de traverse pour rentrer dare dare sur Ille, laissant la dernière bosse et son single de taré sur notre droite. Pas de bol, je serai obligé d’y retourner. Qui vient ?
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