Ça sent grave le printemps.

Depuis la plaine, on le voit bien arriver le printemps, celui qui va libérer les sentiers de la neige accumulée au long de l’hiver. Alors nous sommes là, surveillant de temps en temps la réduction de la surface occupée sur les sommets par les plaques de neige.

Y'a un truc là non ?

Y’a un truc là non ?

Comme Blanquette à la fenêtre de l’étable, chaque vesprée nous voilà l’esprit vagabondant vers ces espaces où l’herbe pour nos crampons est plus verte, forcément. Quand Laurent nous a proposé d’aller jeter un œil sous les jupes du Madres en partant de Nohèdes, on a sauté sur l’occasion. Pas seulement parce que y’a une idée àlacon de Franck à venir dans ce secteur, mais aussi parce que c’est bien de rouler en montagne, et que lorsqu’il reste de la neige ça peut-être encore plus marrant. Rendez-vous pris, nous voilà en route de bon matin avec Cédric pour aller rejoindre quelques joyeux lurons croisés en décembre au-dessus de Nyer.

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Cahcun son style, son rythme.

Malgré l’excitation, j’étais un peu inquiet. Les différents emplois du temps de ma vie ne m’avaient pas laissé une heure pour rouler depuis l’épique raidillon des chapelles dans les torrents, facteur auquel il convient d’ajouter que mes nuits sont bien plus courtes que mes jours depuis plus d’un mois, et que  j’avais chopé une sinusite de combat en tout début de semaine.

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Pause casse-croûte.

Au point d’avoir recours au doc pour tenter de faire passer ce mauvais moment. Et quand le corps tisonne… (© Fred) Un peu avant neuf heure la petite troupe prit la route vers le fond de la vallée de Nohèdes, puis dès les premières pentes, j’ai senti que ça risquait d’être long, très long. Les jambes ne faisaient pas mal, mais il n’y avait pas grand chose dedans. C’est le moins qu’on puisse dire.

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Just free. No trail.

Je me suis vite traîné comme une loque à la fin du groupe qui avançait bon train. Connaissant l’endroit, je restais le plus zen possible en me disant qu’au pire, si ça ne passait pas, même doucement, je saurais faire demi-tour.

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En janvier, c’était gelé là !

Les gars de devant ont fini par sacrifier un volontaire désigné d’office pour venir me taper la causette (merci William) mais je suis parvenu jusqu’au col du Portus. Doucement, mais sûrement. Là il nous fallu nous rendre à l’évidence, la neige n’avait pas dit son dernier mot.

Bac à feuilles  pour ceux qui ne sont pas à l'aise avec les épingles.

Bac à feuilles pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec les épingles.

Le temps de profiter à plein du panorama, de manger encore un morceau et nous sommes partis, délaissant le premier lac que nous devions aborder, pour chercher le second, en passant par le troisième. Vlan. Je commençais à aller un poil mieux et ce n’était pas désagréable.

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« Désolé. Votre correspondant ne peut être joint. »

Au dessus de la retenue de Nohèdes, la piste monte joliment, puis ça se corse, un peu comme pour accéder au col du Portus une heure avant. Et la neige, toujours très présente, nous oblige là encore à renoncer.

La fin de la belle descente du réservoir.

La fin de la belle descente du réservoir.

De trois lacs au menu, nous devrons nous contenter d’un seul dans l’assiette. Mais nous n’avions pas encore commencé à descendre ! Un petit freeride dans les touffes et les mottes pour se mettre en appétit, après un pique-nique rapide à l’ombre fraîche d’un nuage, et nous abordions le single du jour.

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Toujours aller voir plus loin se qui se cache derrière la crête. La règle.

Super rapide, il ne présente pas de difficultés particulières, il suffit juste d’être attentif pour ne pas se mettre au tas. On a déboulé là dedans comme des morts de faim le sourire accroché au casque pour arriver en bas ravis. Et crevé pour ma part, la roue arrière à plat au débouché du dernier tronçon de la descente, ou presque.

Si c'était un chemin propre…

Si c’était un chemin propre…

Le temps de réparer nous nous sommes ensuite attaqué au bonus de la journée.Le truc en plus. Une montée bien raide de derrière les fagots (mais là j’allais beaucoup mieux, comme j’avais pas tapé dans la caisse le matin, je pouvais relever les compteurs) puis un portage àlacon dans les piquants pour aller chercher un joli bout de trace à flanc.

Et hop. Feu.

Et hop. Feu.

Et nous permettre de revenir vers Nohèdes. Donc voilà, nous n’avons pas vu les lacs mais les blanquettes ont pris l’air. La saison est lancée.

Les traces de crocs du printemps sur les guiboles des blanquettes dur jour.

Les traces de crocs du printemps sur les guiboles des blanquettes du jour.

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