Si l’hiver n’a pas été froid, les premiers rayons un peu chauds du soleil de mars en annoncent de bien plus torrides. L’occasion de sortir les manches courtes sans avoir peur d’attraper froid au long de cette sortie condensée, la même que l’autre jour lorsque je me suis offert le premier otb de la saison. Il faisait beau donc, à peine chaud avec le vent au départ mais la petite boucle sur piste jusqu’au château de Séquère, ou ce qu’il en reste, permettait de faire monter gentiment les tours dans la machine. À l’attaque de la première descente, les fondus de semi-rigides qui m’accompagnaient, venus de Bretagne se frotter aux piquants du sud, s’interrogeaient sur la suite des événements. « Est-ce ainsi tout le long ? » tant ils se faisaient chahuter dans ce single défoncé sur la fin, piégeux à souhaits et potentiellement dangereux. Heureusement non.
Il y a là à mon sens une dimension importante de notre pratique sportive pourtant individuelle, celle du partage. On partage le temps que nous passons ensemble sur le vélo, un temps appuyé par la solidarité, on partage aussi ses sentiers pour permettre aux autres de vivre le plaisir que nous avons à rouler sur telle ou telle trace. Nous rions, gueulons parfois quand la mécanique s’en mêle, pestons quand le portage est trop long ou qu’il fait mal aux guiboles, celui d’hier, une bonne quinzaine de minutes à bon train est toujours un bon exercice pour nous conduire au sommet de la dernière descente.
Il est probable que nous avons chacun un rapport différent avec le sentier, cette chose mouvante sous nos roues (j’y reviendrai), mais les expériences qu’ils nous procurent se partagent sans peine. Même quand ça pique et ça raye la carrosserie comme hier après-midi du côté de Marcevols, à 15 minutes de la maison. Les piquants s’oublient toutefois lorsque les arbres s’écartent sur ce balcon technique qui monte et descend pour faire travailler le cardio, lorsque les arbres s’écartent pour donner à voir ce qui, au final, est une des raisons qui nous pousse dehors pour rouler : le paysage.
Dans la brume là-bas, on imagine la neige fondre à gros bouillons sous le soleil de la fin de l’après-midi, nos crampons, eux, rebondissent d’une pierre à l’autre, se jouent de la poussière et des épines, un de nous bascule dans le ravin poussé par une branche audacieuse, heureusement sans mal, nous filons bon train.
Un dernier coup de cul à pied dans un escalier de pierre sur le GR36 un peu de roulage technique, et nous voilà déjà dans le dernier schuss, un truc pas bien propre mais très intéressant qui rebondit sur les deux flancs d’un vallon pour finir dans une série d’épingles d’anthologie qu’il nous restera à accrocher un jour au palmarès. Mais pour cela, il faudra travailler la technique !
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